Erreurs de français chez les hispanophones

Top 10 des erreurs de français chez les hispanophones

Tu es hispanophone et tu commets souvent les mêmes types d’erreurs en français ? Tu n’es pas le seul ! Ces erreurs proviennent des différences grammaticales, lexicales et phonétiques entre le français et l’espagnol. Ce sont ce qu’on appelle des fautes typiques, car elles sont commises par un grand nombre de locuteurs. Découvre dans cet article 10 erreurs des hispanophones en français et des explications pour les corriger.

💯 P.S. : Passe notre quiz à la fin de l’article pour vérifier que tu as bien retenu la leçon !

1. Prononcer le « n » et « m » des voyelles nasales

En espagnol, il existe 5 voyelles. En français, nous en avons 16 ! C’est donc très difficile de prononcer les voyelles françaises si tu es hispanophone, car la plupart des sons n’existent pas dans ta langue maternelle.

Les voyelles nasales « an », « in » et « on » en particulier posent problème. Ainsi, les mots comme « enfant », « jardin », « lundi », « camion » ou « ombre » sont difficiles à prononcer pour un apprenant hispanophone. Il va avoir tendance à prononcer ces voyelles comme « ane/ame », « ine/ime » et « one/ome ». Il s’agit d’une erreur fréquente.

Astuce : la voyelle nasale est un son qui passe en même temps par la bouche et par le nez. Pour être sûr que tu utilises bien ton nez, pince-toi le nez. Si le son change, alors c’est bon.

Voici une petite phrase pour t’entraîner à bien prononcer ces sons français : Un banc plein de pain blanc est un plein banc de blanc pain.

Lire aussi : Prononciation française : 8 exercices pour s’améliorer

2. Confondre les consonnes « z » et « s » à l’oral

Le « z » en espagnol ressemble fort au « s » français. C’est pourquoi les hispanophones éprouvent des difficultés à distinguer ces deux sons.

Pour prononcer « z » en français, on fait un beau sourire et on serre bien les dents. La langue doit se trouver derrière les dents d’en bas. Il y a une petite vibration dans la gorge : c’est ce qui fait la différence avec la consonne « s ». En bref, c’est comme si on imitait le bruit de l’abeille !

Attention, quand on fait la liaison entre un mot qui se termine par -s et le mot suivant, la lettre « s » se prononce « z » :

  • Ils_appellent = [il zappelle]
  • Il s’appelle = [il sappelle]

À la lecture, la difficulté, c’est que la lettre « s » se prononce parfois [s] et parfois [z]. Voici l’astuce : elle se prononce [z] quand elle est entre deux voyelles :

  • oiseaux = [oizo]
  • rose = [roze]
  • chaise = [chaize]

Elle se prononce [s] dans les autres cas (et en début de phrase) :

  • poste = [poste]
  • souris = [souris]
  • triste = [triste]

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3. Avoir une intonation montante à la fin des phrases

L'intonation de la langue française

L’intonation en français permet d’indiquer si la phrase est une affirmation, une question, un ordre ou une exclamation. Elle sert aussi à transmettre ses émotions (colère, joie, tristesse). Utiliser la bonne intonation est donc très important pour être bien compris par les autres.

Or, les apprenants hispanophones ont tendance à monter l’intonation à la fin de chaque phrase, même si ce n’est pas une question. Par conséquent, la phrase pourrait être mal interprétée et considérée comme une interrogation, alors que ce n’est pas le cas.

Par exemple : Cette année, je vais avoir vingt ans (↗). En montant l’intonation, on a l’impression que tu poses la question : « Cette année, je vais avoir vingt ans ? » En français, l’intonation descend à la fin d’une affirmation : Cette année, je vais avoir vingt ans (↘).

Lire aussi : 7 règles de prononciation en français à connaître absolument

4. Confondre comme et comment

L’espagnol ne fait pas la distinction entre « comme » et « comment ». Ils se disent tous les deux « cómo/como ». Un hispanophone aura donc tendance à confondre ces mots en français.

Pour rappel, « comment » est un adjectif interrogatif. Il sert à interroger sur la manière ou le moyen dont s’est réalisée une action. « Comme », quant à lui, exprime la comparaison ou la cause.

Exemples :

  • Comment es-tu arrivé jusqu’ici ? = On interroge sur la manière dont la personne est arrivée ici.
  • Cet enfant est agile comme un singe = On compare l’enfant à un singe.
  • Comme il est arrivé en retard, il s’est excusé = Il s’excuse parce qu’il est arrivé en retard.

Astuce : retiens que « comment » est toujours suivi d’une question.

5. Omettre le pronom personnel sujet

En espagnol, il est possible de faire des phrases sans pronoms personnels sujets (je, tu, il, elle, etc.). En français, ce n’est pas le cas. Cela peut être source de difficultés : les apprenants hispanophones auront tendance à oublier le pronom dans la phrase. C’est une erreur fréquente de leur part !

Exemple :

  • Quand fait beau, nous aimons aller nous balader en ville.

→ Phrase correcte : Quand il fait beau, nous aimons aller nous balader en ville.

  • Se peut voir que la jeune fille est triste.

→ Phrase correcte : On peut voir que la jeune fille est triste.

6. Oublier le « pas » de la négation

L’adverbe « no » en espagnol est l’équivalent de « ne…pas » en français. Il n’y a donc qu’un élément pour former la négation. Par conséquent, les apprenants hispanophones oublient parfois d’ajouter le deuxième terme de la négation « pas ».

Exemples :

  • Je ne suis d’accord*

→ Phrase correcte : je ne suis pas d’accord.

  • Je ne t’aime*

→ Phrase correcte : je ne t’aime pas.

De même, les locuteurs de la langue espagnole ont des difficultés à placer correctement le “pas” de la négation dans la phrase. Au temps simple, on suit la règle générale NE + VERBE + PAS :

  • Il ne mange pas de carottes.
  • Nous ne sommes pas des étudiants.

Au temps composé, la structure sera la suivante : NE + AUXILIAIRE + PAS + PARTICIPE PASSÉ

  • Je n’ai dit pas*

→ Phrase correcte : je n’ai pas dit.

👉 Révise les règles de la négation avec notre article La forme négative en français.

7. Confondre qui et que

En français, on fait la distinction entre le pronom sujet « qui » et le pronom objet « que ». Par exemple :

  • l’homme qui a tué sa femme : qui remplace le sujet « homme »
  • la lettre que j’ai écrite : que remplace le COD « lettre »

En espagnol, il n’existe qu’un seul pronom relatif pour désigner à la fois le sujet et le COD : que. L’erreur des hispanophones en français est d’utiliser le pronom « que » au lieu de « qui » :

  • La fille que parle à sa maman*

Ici, le pronom relatif est le sujet du verbe « parler », on doit utiliser « qui » : La fille qui parle à sa maman.

8. « Si j’aurais »

« Si j’aurais su que tu étais malade, je t’aurais appelé. » Cet exemple est une erreur courante chez les hispanophones due à la syntaxe de l’espagnol.

En français, l’hypothèse avec « si » n’est jamais suivie d’un verbe au conditionnel. Dans ce cas-ci, elle se construit avec le plus-que-parfait : « Si j’avais su que tu étais malade, je t’aurais appelé. »

Ne t’inquiète pas si tu commets cette erreur, les francophones eux-mêmes la font très souvent. Elle est tellement courante qu’on a même inventé un moyen mnémotechnique pour se souvenir de la règle de conjugaison : « Les si n’aiment pas les rais ».

9. Faire des erreurs de vocabulaire à cause des faux-amis

Faux-amis en français et en espagnol

Le français et l’espagnol sont toutes les deux des langues romanes : elles ont un ancêtre commun, le latin. Elles ont donc un lexique commun. Par exemple, « tomate » en espagnol se traduit par « tomate » en français, « garaje » se dit « garage » et « tren » se dit « train ».

Mais attention, ce n’est pas aussi simple que ça. Il ne faut pas tomber dans le piège des faux-amis ! Des faux-amis, c’est quoi ? Ce sont des mots qui se ressemblent, mais qui ont des sens différents dans chaque langue.

Il existe beaucoup de faux amis entre le français et l’espagnol. Par exemple, le verbe « esperar » en espagnol se dit « attendre » en français, tandis qu’« espérer » signifie avoir des espoirs. Ainsi, si tu veux traduire « te espero », il ne faut pas dire « je t’espère », mais « je t’attends ».

Voici d’autres exemples :

  • El gato vs le gâteau : « El gato » n’est pas un gâteau en français, mais un chat. Le gâteau, quant à lui, est la « tarta » en espagnol : le dessert qu’on mange pour les anniversaires.
  • Embarazada vs embarrassé : « Embarazada » se traduit par « tomber enceinte », tandis qu’« embarrassé » signifie « vergüenza ».
  • Contestar vs contester : La traduction française de « contestar » est « répondre ». « Contester » en français veut dire contredire quelqu’un, mettre en doute ses paroles.

10. Oublier l’article partitif et l’article indéfini pluriel

L’article partitif et l’article indéfini pluriel (« du », « de la » et « des ») n’existent pas en espagnol. Dans ce cas-là, on ne met rien devant le nom. Or, en français, il faut toujours mettre un déterminant devant un nom. C’est indispensable !

Par exemple, la phrase « apporte-moi eau » n’est pas correcte, car il manque un déterminant devant le nom commun. Il faudrait dire « apporte-moi de l’eau ».

Devant un nom dénombrable, on utilise DES + NOM PLURIEL :

  • Ramène des chaises, s’il te plaît.
  • Tu peux acheter des fraises ?
  • Il veut des chaussettes rouges.

Devant un nom indénombrable, on utilise DU/DE L’ + NOM SINGULIER MASCULIN ou DE LA/DE L’ + NOM SINGULIER FÉMININ :

  • Il te faut du pain, de l’eau, de la farine et quoi d’autre ?
  • Tu as du temps ?
  • Tu as du chocolat sur le visage.

Voici donc le top 10 des erreurs de français chez les hispanophones. J’espère que cet article t’aura aidé à identifier tes lacunes et à les corriger. Pour vérifier si tu as bien retenu la leçon, je te propose de passer un petit quiz. C’est parti !