Français pour arabophones

8 difficultés du français pour les arabophones

Tu parles arabe et tu veux améliorer ton français ?

Notre langue maternelle influence l’apprentissage des langues. Par exemple, un locuteur italien aura plus de facilités à apprendre le français qu’un chinois, car les deux langues sont très similaires.

Mais alors, quelles sont les erreurs typiques commises par un apprenant arabe ? Quelles sont les principales difficultés du français pour les arabophones ? Réponse dans cet article !

Bonus : un mini-quiz t’attend à la fin de l’article.

La prononciation des consonnes « p » et « v »

La consonne « p » comme dans le mot « papa » n’existe pas en arabe. Les apprenants auront tendance à utiliser la consonne « b » à la place. Cela peut créer des confusions au niveau du vocabulaire et du sens de la phrase. Par exemple, « boire » et « poire » ou « j’ai bu » et « j’ai pu ».

De même, la consonne « v » est un son français difficile à prononcer pour les locuteurs de langue arabe. À la place, ils vont utiliser le son « f ». Par exemple, « je fais à la mer » au lieu de « je vais à la mer ».

Quelle est donc la différence entre les consonnes « p » et « b » ainsi que les sons « f » et « v » ? Quand on prononce la lettre « p  » ou « f », les cordes vocales ne vibrent pas. À l’inverse, quand on prononce la lettre « b » ou « v », les cordes vocales vibrent.

En fait, c’est la même différence qu’entre les sons « s » et « z » : la première est sourde et la deuxième est sonore.

Voici l’astuce pour observer la différence : pose un doigt sur le devant de ta gorge. Si tu sens une vibration, c’est que tu prononces une consonne sonore comme « b » « v » ou « z » !

La prononciation des voyelles « é », et « u »

En arabe, il existe principalement trois voyelles : « a », « i », et « ou ».

Ainsi, comme l’apprenant arabophone ne dispose pas des sons « é » et « u » dans sa langue maternelle, il les remplace par la voyelle « i ». Il dira par exemple « tiliphone » au lieu de « téléphone » ou « ti dors » au lieu de « tu dors ».

Voici une astuce pour prononcer le son « u » : commence par prononcer « i ». Ensuite, avance petit à petit les lèvres vers l’avant sans bouger la langue de place. Bref, pour prononcer la voyelle « u », tu dois positionner tes lèvres comme si tu voulais faire un bisou à ton interlocuteur !

N’hésite pas à t’entraîner à pratiquer les sons difficiles du français avec des virelangues :

  • As-tu vu le tutu de tulle de Lili d’Honolulu ?
  • Ce ver vert sévère sait verser ses verres verts.

Lire aussi : 8 exercices pour améliorer sa prononciation française

Les adjectifs de description

Les adjectifs relatifs à la taille et à l’âge des personnes sont source de confusions chez le locuteur arabophone. En arabe, les mots « long », « court », « grand » et « petit » n’ont pas le même sens qu’en français.

Pour décrire la taille de quelqu’un, on utilise les mots « court » et « long » en arabe. En français, on dira qu’il est petit ou grand.

Pour décrire l’âge d’une personne, on utilise les mots « petit » et « grand » en arabe. En français, on dira qu’il est jeune ou âgé.

Autrement dit :

  • il est plus court/long que toi* → il est plus petit/grand que toi (taille)
  • il est plus petit/grand que toi* → il est plus jeune/âgé que toi (âge)

Lire aussi : Décrire une personne en français

L’oubli du verbe « être »

Dans la langue arabe, il est possible de formuler une phrase sans verbe. On appelle cela une phrase nominale. Elle commence par un nom ou un pronom (le sujet). Puis, une information est apportée sur le sujet (l’attribut). Ainsi, le verbe est sous-entendu dans la phrase. Par exemple : la voiture (est) bleue.

Les apprenants vont alors transposer ce type de structure en français : ils oublient le verbe « être » dans la phrase.

Pour t’aider, rappelle-toi qu’en règle générale, il faut toujours un verbe dans une phrase en français.

La place des pronoms compléments

La place des pronoms personnels compléments représente également une difficulté du français pour les arabophones.

En arabe, le pronom complément (direct ou indirect) se place toujours derrière le verbe. En français, c’est le contraire : il se place toujours devant.

Ainsi, on ne dit pas « elle a donné lui une pomme » mais « elle lui a donné une pomme ».

Pour rappel :

  • Les pronoms COD s’utilisent avec des verbes sans préposition (ex. : manger, boire, voir, etc.).
  • Les pronoms COI s’utilisent avec des verbes construits avec une préposition (ex. : donner à, écrire à, parler à, etc.).

Les principaux pronoms COD sont le, la, les, tandis que les pronoms COI les plus fréquents sont lui et leur.

Pour en savoir plus sur la place des pronoms compléments dans la phrase, je t’invite à lire notre guide complet.

L’accord de « tout »

En arabe, « tout » est un mot invariable. En français, lorsque « tout » est un déterminant, il s’accorde en genre et en nombre avec le mot auquel il se rapporte.

N’oublie pas de faire l’accord :

  • tout la ville* → toute la ville (féminin singulier)
  • tout les enfants* → tous les enfants (masculin pluriel)
  • tout les femmes* → toutes les femmes (féminin pluriel)

À l’oral, on doit entendre le son « e » dans les mots toute et toutes.

La confusion des voyelles nasales « on » et « an »

Les voyelles nasales en français

L’une des plus grandes difficultés du français pour les arabophones réside dans la prononciation des voyelles nasales. En particulier, les apprenants ont tendance à confondre les sons « on » et « an ». Ainsi, « lentement » ou « longtemps » sont des mots difficiles à prononcer pour eux.

Comment prononcer la voyelle nasale « on » ? Le son « on » est un son voisin du « o ». La différence, c’est que l’air passe à la fois par la bouche et le nez. Imagine-toi en train de te moucher le nez et de prononcer le son « o » en même temps. La bouche est presque fermée et les lèvres sont bien arrondies. Tu dois sentir l’air vibrer dans tes narines.

Comment prononcer le son « an » ? Cette voyelle nasale est proche du son « a ». Baille fort et dis en même temps « aaaaaaa ». Recommence, mais cette fois-ci, fais passer de l’air dans ton nez.

La forme pronominale des verbes

Les verbes pronominaux sont des verbes qui se conjuguent avec un pronom réfléchi (me, te, se, nous et vous). Par exemple, le verbe « laver » peut avoir une forme pronominale : se laver.

Les apprenants arabophones ont tendance à employer en français la forme pronominale du verbe au lieu de sa forme non pronominale. Par exemple, ils vont dire « je me parle » au lieu de « je parle ».

Cela s’explique par l’usage fréquent en arabe du préfixe -ta dont la fonction est similaire.

En français, la forme pronominale est moins fréquente. On l’utilise surtout pour exprimer :

  • le passif : Ce livre se lit facilement.
  • la réciprocité : Ils s’aiment.
  • la réflexion : Elle se regarde dans le miroir.

Autres difficultés du français chez les arabophones

Voici les principales difficultés du français chez les arabophones que nous avons remarquées. Bien sûr, il en existe d’autres, mais j’espère que cet article t’aura aidé à repérer quelques axes d’améliorations.

Quelles que soient tes difficultés, la meilleure manière de progresser est de t’entraîner. Rejoins l’académie Français Authentique et viens pratiquer la langue de Molière tous les jours lors de nos discussions Zoom. Nos tuteurs francophones et apprenants seront ravis de faire ta connaissance !