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Si j’étais premier ministre 😁

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Transcription de l’épisode :

Salut très chers amis, et bienvenue dans ce nouvel épisode de Marchez Avec Johan. C’est un plaisir pour moi de faire ces quelques pas en ta compagnie et de t’avoir avec moi pendant cette marche. Peut-être que le titre t’a amusé, « si j’étais Premier ministre ». Pourtant le sujet, il est pas forcément amusant en fait. Quand on regarde un petit peu la situation de la politique en France, avec une situation qui est totalement instable, qui change toutes les deux semaines ou toutes les… parfois même au sein d’une même journée, on a des grands changements. Je sais qu’entre le moment où j’enregistre cet épisode et le moment où il sera publié, il va se passer environ un mois. Donc, les choses ont littéralement changé, mais c’est pas grave. L’idée en fait…

D’ailleurs, j’ai vu tout à l’heure que cet épisode serait publié le jour de mon anniversaire, de mes 43 ans. Donc, c’était assez amusant de voir ça dans mon planning, dans mon plan de contenu. Mais voilà, le sujet, le titre peut être amusant, le sujet ne l’est pas.

Je voulais juste partager avec toi une pensée générale, parce que je continue, même si je vis à l’étranger depuis un peu plus de 3 ans, je continue de suivre ce qui se passe en France, évidemment, parce que ma famille est là-bas, j’ai plein d’amis là-bas, et je reste et resterai toujours français, donc attaché à mon pays. Mais je pense que beaucoup, beaucoup des problèmes qui sont posés ou qui sont visibles actuellement viennent d’une chose. Il y a vraiment une chose qui, en France plus qu’ailleurs, à mon avis, crée des problèmes énormes.

Bien sûr, je suis pas là pour sursimplifier et dire « tout est facile, on peut résoudre les problèmes facilement ». Je suis pas là pour dire que c’est le seul problème qui existe. C’est juste une réflexion globale, et tu me diras ce que toi tu en penses.

Le gros problème, il est un peu double, c’est que l’État veut tout contrôler. Donc, la France est un pays très centralisé, avec un État très fort, très centralisé. Donc, tout se décide à Paris. C’est les fameux débats qu’il y a eu lors de la Révolution française. Les girondins voulaient un pouvoir décentralisé, donc, avec des pouvoirs dans différentes régions, un peu comme on peut le voir en Allemagne. Les jacobins, eux, voulaient centrer le pouvoir à Paris. C’est les jacobins qui ont réussi à imposer ça au moment de la Révolution française. Encore une fois, je simplifie énormément, parce que c’est pas mon expertise. C’est juste de la culture générale liée à l’histoire, parce que l’histoire nous aide à mieux comprendre le présent.

Et en fait, la France étant un pays archi-centralisé, les Français, comme on leur impose beaucoup et on leur demande de laisser beaucoup de pouvoir, eh bien, ils sont très exigeants et ils attendent beaucoup de l’État, beaucoup trop. Et bon, moi, c’est carrément contre ma nature. Moi, je suis quelqu’un qui suis adepte de la liberté, donc, j’ai envie qu’on me laisse tranquille, qu’on me laisse faire mes trucs, qu’on me laisse faire mes choses, qu’on ne me dérange pas et qu’on me laisse créer en fait et gérer les choses comme j’ai envie de le faire. Donc, moi, cette façon de dire, « on va tout centraliser, on va tout vous imposer, donc, vous avez le droit de faire ça, mais par contre si vous le faites, il faut remplir cinq déclarations, et tous les mois, vous devez faire ça », tout ça, ça me fatigue. Je suis anti-bureaucratie.

Alors, qu’on soit d’accord, il faut des règles, il faut des structures, il faut des documents, je suis le premier à être rigoureux, mais il y a un moment ça suffit, on peut pas passer autant de temps à remplir des documents et à faire de l’administratif qu’à créer, c’est pas possible. Donc, ça, ça ne colle pas trop à ma philosophie, à ma mentalité, mais pour beaucoup, ça colle à leur mentalité, parce qu’ils se disent « OK, l’État veut prendre tous les pouvoirs, veut décider tout pour moi, veut mettre en place des politiques qui m’inciteront à faire ci ou faire ça ».

Par exemple, pendant très longtemps… alors, c’est un exemple parmi tant d’autres, mais qui me vient comme ça, l’État a dit « Eh bien, les moteurs diesel, c’est mieux que les moteurs essence, parce que ça consomme moins. Donc, on va pénaliser ceux qui achètent des moteurs à essence et on va récompenser ceux qui achètent des moteurs diesel ». Donc, le consensus était de dire « voilà, si tu achètes un moteur essence, tu vas payer plus de taxes, et si tu achètes un moteur diesel, tu payeras moins de taxes ».

Ensuite, comme d’habitude, puisqu’ils ont pas vraiment de vision à long terme, ils ont vu que c’était pas ce qu’ils voulaient, donc, ils ont dit « non, ben maintenant, c’est fini, on va mettre beaucoup de taxes sur les moteurs diesel ». Ça, c’était surtout suite au fameux « dieselgate » qui est arrivé en Allemagne, chez Volkswagen entre autres, mais qui apparemment était assez commun à tous les constructeurs automobiles qui avaient truqué des chiffres. On s’est aperçu que le diesel était pas si propre.

Et maintenant, on est en train de dire « OK…”, on va te forcer, te pousser à acheter un moteur électrique, ‘fin une voiture avec un moteur électrique, puisqu’on va interdire les moteurs thermiques en Europe en 2030, même si… ou 2035, je ne sais plus, parce que je crois que ça a évolué. Et on va te donner de l’argent, des subventions en fait. On va prendre la cagnotte récupérée par les impôts et on va en donner à ceux qui achètent des moteurs électriques.

Donc, on a tendance à vouloir comme ça, un petit peu, diriger les comportements des gens, souvent avec une très bonne intention. L’intention est louable, on veut protéger la planète. Mais souvent avec un mauvais diagnostic, parce qu’il est pas encore clair et bien défini que c’est en mettant des moteurs électriques qu’on va résoudre les problèmes environnementaux. Parce qu’en plus, les écologistes sont plutôt anti-nucléaires, donc, on va avoir des moteurs électriques, mais on va manquer d’énergie électrique.

Donc, ce que je critique un peu, c’est le manque de constance et des décisions qui sont pas toujours les meilleures, plutôt que de laisser faire un petit peu et de se dire, « bon ben, les gens choisiront finalement ce qui fonctionne le mieux, et on aura une sorte de sélection naturelle ». C’est un peu darwinien comme façon de voir les choses, mais c’est un peu comme ça que je vois les choses, sans tomber dans l’extrémisme de certains libéraux qui disent en fait « il y a une main… la fameuse main invisible du marché qui fait que tout va se stabiliser de lui-même ». Je pense qu’il faut des régulations, parce que l’être humain étant ce qu’il est, s’il n’y a pas de régulation, de règles, on aura tendance à avoir des gens qui vont faire n’importe quoi et qui vont abuser des plus faibles. Donc, il faut réguler, mais il ne faut pas, à mon avis, sur-réguler.

Et donc… Alors, ça fait une longue introduction, je suis un peu parti dans tous les sens, et j’espère que tu m’en excuseras. Mais je pense que le problème majeur, c’est qu’on a d’un côté un État qui veut tout maîtriser, tout contrôler, et de l’autre, des gens dociles qui disent, « OK, puisque c’est comme ça, moi j’attends tout de toi. S’il y a du chômage, c’est de ta faute, c’est parce que c’est l’État. Si l’école fonctionne pas assez, c’est de la faute de l’État ». Donc, tout est de la faute de l’État.

Moi, je voudrais faire trois suggestions personnelles, à l’échelle de l’individu, pour justement que beaucoup de problèmes de la France se résolvent. Et le premier, c’est déjà que chacun d’entre nous, que chaque individu, que chaque personne, cultive sa discipline personnelle. Il faut arrêter de tout attendre de l’État. Je l’ai vu quand j’ai créé Français Authentique. Encore une fois, j’ai une personnalité particulière là-dessus. Je suis quelqu’un qui demande jamais d’aide. J’ai pas envie qu’on m’aide. J’ai envie de faire les trucs dans mon coin. Bien sûr, je peux appeler un ami pour avoir un conseil. Ce n’est pas un manque d’humilité, mais j’aime faire les choses par moi-même, et c’est ce que j’ai fait. Français Authentique, c’était mon idée, c’était mon projet, c’était moi tout seul. J’ai pas appelé mes amis, j’ai pas fait comme beaucoup, faire appel à la chambre de commerce du coin pour aller dire, « ben voilà, est-ce que je peux avoir des aides pour monter mon entreprise ? » Non.

Et d’ailleurs, depuis 2011 que j’ai créé ma société pour Français Authentique, il y a eu tous les ans des cotisations aux chambres de commerce, un impôt supplémentaire. Et les gens, quand ils veulent créer une entreprise, eh bien, ils vont aller aux chambres de commerce poser des questions. Ils vont appeler des amis, ils vont écrire des e-mails.

Moi, j’en reçois énormément des gens qui disent, « j’ai une idée, j’ai envie de monter mon entreprise, j’ai un beau projet, j’ai une expertise ». Et j’ai envie de dire : « Ben vas-y, tu prends ton temps. Si tu travailles, tu le fais le soir ou le matin, comme moi, je faisais quand j’ai commencé, et tu te disciplines. Tu choisis une chose vraiment qui t’anime, qui te passionne, une seule chose, et tu le fais tous les jours. Voilà, tout simplement. C’est de la discipline personnelle. Et t’arrêtes d’attendre, après la chambre de commerce ou avoir un entrepreneur qui a mis en place quelque chose, attendre que cette personne te dise comment faire. Non, tu mets en place ta discipline pour avancer ». Donc, ça, c’est le premier point : cultiver sa discipline personnelle.

Le deuxième point, c’est de réhabiliter la valeur travail. Ça, j’en ai parlé un petit peu dans certains épisodes de Café Avec Johan sur la chaîne YouTube de Français Authentique. D’ailleurs, si tu aimes ce podcast Marchez Avec Johan, je t’invite à regarder ces vidéos. Il y a une playlist sur ma chaîne YouTube qui s’appelle Café avec Johan, où je prends le temps de discuter d’un certain nombre de sujets.

Et en fait, les Français, culturellement, ils ont la… on va dire la tendance à penser aux congés payés, à la semaine de 35 heures, aux RTT, à la réduction du temps de travail. Et c’est bien. Il y a pas de souci. On peut avoir une balance entre le repos et le travail. Il y a absolument aucun souci avec ça, mais il faut pas que ça devienne trop extrême.

J’ai été absolument choqué quand j’ai fait mes premiers stages en entreprise, parce que moi j’étais à l’école et je me disais « l’entreprise, c’est sérieux ». On a quand même un salaire et on doit, pour montrer qu’on mérite ce salaire, on doit faire de son mieux, on doit travailler dur. Et quand je suis arrivé dans le monde de l’entreprise… Alors, je vais pas faire de généralité, parce qu’il y a évidemment des gens qui sont très compétents et très travailleurs. Mais j’ai été très déçu, notamment lors de mon premier stage, où il y avait des gens littéralement qui arrêtaient de travailler le jeudi soir. Le jeudi en fin d’après-midi, ils disent « bon, demain, c’est vendredi, on prévoit rien ». Hallucinant.

Et cette culture-là ne devrait pas exister en fait. Et je fais partie de ceux qui pensent qu’on peut s’épanouir dans le travail. Encore une fois, ça veut pas dire qu’on est obligé de faire que travailler, on n’est pas obligé de travailler 50 heures par semaine pour être épanoui, mais on peut avoir un travail dans lequel on s’épanouit, même si c’est 35 heures. Peu importe, mais des vraies 35 heures, c’est-à-dire que tu es présent au travail 35 heures et tu travailles 35 heures, et tu t’épanouis. Et il y a pas besoin d’avoir un travail qui semble avoir un sens grandiose pour nous épanouir.

C’est une chose que j’avais aimé dans un livre de Robin Sharma. C’était The Leader Who Had No Title, le titre du livre. Et bon, le livre en lui-même, je l’ai pas trop aimé, mais l’idée générale, je la trouvais géniale. C’est qu’en fait, on peut nettoyer dans la rue et être content de le faire, parce qu’on se dit, « je contribue, je contribue à rendre les rues propres, je contribue au bien-être de la société ». Il y a pas besoin de faire des grandes choses et d’inventer l’automobile pour contribuer à la société. On peut, à notre échelle, contribuer et le voir comme ça.

Et ça me fait penser à une histoire. Je sais plus. Je pense l’avoir racontée dans un podcast un jour. Oui, j’ai 43 ans, donc, je perds la mémoire, évidemment. C’était en fait quelqu’un qui travaillait sur un… Il y avait trois personnes. Je vais la raccourcir l’histoire. Mais il y avait trois personnes. On leur demandait ce qu’ils faisaient. Et donc, la première, elle avait l’air crevée. Elle disait, « ben là, je suis en train de casser des pierres, en fait ». La deuxième avait l’air un tout petit peu crevée, mais un peu moins que la première. Elle disait, « ben je suis en train de construire un bâtiment ». Et le dernier, il disait… donc, il était pas fatigué, pourtant ils faisaient le même travail, ces trois personnes. Et le troisième disait, « non, moi je suis en train de construire une maison pour Dieu ». Et en fait, on s’aperçoit que ces trois personnes qui travaillaient sur une cathédrale, et juste en focalisant leur effort sur l’utilité de ce qu’ils faisaient, eh bien, avaient l’air plus ou moins fatiguées. Et je pense qu’on peut s’épanouir dans le travail, quel qu’il soit, et que la valeur travail est archi importante.

Et troisièmement, ça répète un peu ce que j’ai dit déjà, mais cherche à être indépendant. Ne compte pas sur l’État et ne te compare pas à l’État. Ne dis pas, « les routes sont détruites, c’est une honte, il y a du chômage, c’est de la faute de l’État ». Prends tes responsabilités et concentre-toi sur toi, sur ce que tu peux faire. S’il y a du chômage, que tu ne trouves pas de travail, c’est pas de la faute de l’État. C’est à toi de te rendre plus compétent, de mettre en place un certain nombre de compétences, pour réussir à travailler, et pour trouver du travail.

Évidemment, je sais bien qu’en disant ça, je généralise un petit peu, et il y a des gens qui n’ont pas eu de chance. Warren Buffett, le fameux milliardaire américain, parle de la « loterie ovarienne ». Donc, en gros, lui dit qu’il a gagné à la loterie au niveau de sa naissance, parce qu’il dit, « je suis né en 1930 aux États-Unis, et c’est ma chance en fait, j’ai gagné à la loterie, parce que si j’étais né en 1930 au Bangladesh… », c’est un des exemples qu’il prend, « je n’aurais pas eu la même réussite », et il a raison. Bien sûr que l’endroit dans lequel on est, l’année de naissance, la famille dans laquelle on est, les événements de la vie, parfois on n’a pas de chance, tout ça, ça peut causer des problèmes. Je suis pas là à dire « tout le monde peut réussir de la même manière ». Par contre, je pense que chacun peut faire de son mieux et peut chercher à se développer, à être indépendant pour avoir plus de valeurs et créer plus de valeurs.

Donc, tu vois, c’est assez simple finalement : de la discipline, du travail, de l’indépendance, bien sûr. Et c’est vraiment les trois valeurs sur lesquelles j’insisterais énormément si j’étais Premier ministre. Après, on peut ne pas être d’accord avec les règles du jeu, on peut se dire que les règles du jeu ne nous conviennent pas, auquel cas on peut partir, on a le droit de partir, comme je l’ai fait, que ce soit temporairement, pour toujours, peu importe, on a le droit de partir, soit pour chercher des opportunités, comme je l’avais fait en Autriche et en Allemagne, soit pour essayer de voir autre chose, de voir le monde, comme je le fais actuellement. Toujours est-il qu’on a le droit de ne pas être OK avec les règles du jeu. Par contre, si on reste, il faut accepter les règles du jeu. Et vraiment, si j’étais Premier ministre, j’insisterais sur la discipline, le travail et l’indépendance. Voilà.

Donc, j’espère que j’ai pu t’inspirer à certains égards dans ce podcast, et ce sera un grand plaisir de te retrouver la semaine prochaine. N’oublie pas de découvrir ou de redécouvrir le cours gratuit de Français Authentique. Je te mets un lien dans la description. Tu peux découvrir ou redécouvrir les sept règles qui te donnent notre méthode. C’est un cours très construit, très abouti pour apprendre le français en utilisant une méthode d’apprentissage naturelle.

Merci d’avoir passé ce moment avec moi, et je te dis à très bientôt pour un nouvel épisode de Marchez Avec Johan. Salut !