Revue de livre – “Mort pour la France” de Latifa Ibn Ziaten

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Transcription de la vidéo :

Salut à tous ! Merci de me rejoindre pour cette nouvelle vidéo. Aujourd’hui, on va revoir un bouquin. Tu sais que je lis beaucoup, je lis un livre par semaine à peu près, et il y a un bouquin qui m’a beaucoup touché de Madame Latifa Ibn Ziaten “Mort pour la France”. J’ai découvert ce livre grâce au journaliste Ouadih Dada, journaliste marocain que je suis, que j’aime beaucoup qui en a parlé et j’ai absolument adoré ce bouquin, absolument admiré la personne et avant toute chose, je voudrais couper court aux polémiques puisque j’ai quand j’ai posté une photo de ce bouquin sur Facebook, j’ai eu quelques commentaires, puisque, tu le vois, dans ce bouquin en fait, cette dame raconte que Mohamed Merah, le terroriste, a tué son fils. Et bien sûr, il y a plein d’autres choses dont on va parler dans le bouquin, mais le point de départ, c’est ça.

Et on ne va pas dans cette vidéo ou dans le bouquin, le sujet, ce n’est pas Mohamed Merah, ce n’est pas le terrorisme. (Mohamed Merah, c’est un terroriste qui a tué sept personnes en 2012.) Et quand j’ai posté ce bouquin, il y a eu plein de commentaires négatifs en disant ; c’est un peu la théorie du complot, en disant : “Mais ce n’est pas Mohamed Merah. Tout a été inventé par les services secrets pour faire de l’ombre aux musulmans, etc.” Donc ce n’est pas le propos. Ici, on ne parle pas du terrorisme, on ne parle pas de Mohamed Merah, on parle de l’histoire d’une mère, d’une femme qui a quitté le Maroc à 17 ans. Elle est née au Maroc, elle a quitté le pays à 17 ans ; c’est une femme à double culture, marocaine et française, qui a un courage énorme et donc, voilà, on n’est pas là pour parler terrorisme, Mohamed Merah, ce n’est pas vraiment ce qui m’intéresse. Ce qui m’intéresse, c’est cette dame et le message qu’elle avait à faire passer. Donc, maintenant que cette mise au point est faite, on peut passer au contenu du bouquin.

Donc, au début du livre – puisque c’est la raison pour laquelle elle a écrit ce livre – cette dame nous raconte que son fils, qui était un soldat français, a été tué justement par Mohamed Merah. (Son fils s’appelait Imad). Et cette dame est ensuite allée sur les lieux du meurtre à Toulouse, dans une banlieue de Toulouse, et elle a rencontré des jeunes qui, sans savoir que c’était la mère d’une des victimes de Mohamed Merah… En fait, elle, les jeunes lui disaient : “Oui, Mohamed Merah, c’est un héros, etc, etc.” Et ça, ça l’a beaucoup choquée en fait et c’est ça qui l’a poussée à dire : “Mais attends ! S’il y a des jeunes qui sont en perte de repères, qui prennent un assassin pour un héros, il faut que je fasse quelque chose.” Et elle a créé une association qu’elle a appelée Imad et qu’elle a même appelée Imad pour la jeunesse et la paix, sachant qu’Imad, c’était le prénom de son fils. Et c’est de là où tout est parti.

Mais suite à ça, elle nous raconte un peu sa jeunesse au Maroc, son enfance au Maroc, comment elle est arrivée à 17 ans en France, comment elle est passée d’une famille traditionnelle assez conservatrice à une vie un peu plus autonome en France, comment elle s’est intégrée, comment elle a fait pour garder sa culture, sa personnalité, tout en s’intégrant et en prenant ce qui était positif dans la culture française. Donc, tout ça elle nous le raconte très, très bien dans le bouquin. Elle nous explique comment elle a réussi à éduquer ses enfants avec justement la double culture (religion musulmane, en tout cas) avec des parties de culture marocaine, de cuisine marocaine, etc. de valeurs marocaines, tout en inculquant des valeurs françaises, des valeurs de la culture française. Et elle nous explique comment elle a essayé de faire en sorte de les éduquer au mieux et de tirer profit de cette double culture. C’est une chance d’avoir une double culture, surtout quand ce sont des cultures qui sont assez éloignées l’une de l’autre.

Moi, j’ai eu une double culture par exemple en tant que Français en Autriche, mais comme on reste des Européens, même si on a des cultures différentes, des façons de raisonner différentes, les cultures sont relativement proches. Par contre, quand tu as une culture marocaine et que tu, en même temps as une culture française, c’est encore plus riche parce que les cultures sont un peu plus éloignées. Donc, elle nous explique comment elle a éduqué ses enfants sur ce modèle-là. Elle nous explique un petit peu ce qu’elle pense de la laïcité ; ça c’est un sujet super tabou. Tu ne peux pas vraiment parler de ce sujet en France et elle, elle a une façon – je te lirai en fin de vidéo un petit passage de ce qu’elle dit sur le sujet – qui me paraît super. Comment elle vit sa religion dans un pays qui est laïc, c’est-à-dire où on n’a pas de religion d’État. Elle nous parle du racisme qu’elle a subi un petit peu même si elle a tendance à dire que elle n’a jamais été victime du racisme, comme beaucoup peuvent le dire et comme beaucoup peuvent l’être. Elle, elle n’en a presque pas été victime et elle a – bien évidemment, elle le combat, elle le critique – mais elle a tendance à dire que ce n’était pas une grande partie, que ça n’a pas été quelque chose de très, très grave chez elle.

Elle nous parle également dans ce bouquin de là… – si je fais tout tomber, ça ne va pas – elle nous parle également du drame, justement, de son fils qui a été assassiné, du peu de soutien qu’elle a senti des autorités françaises, alors qu’en contrepartie, elle a été très, très soutenue par le roi Mohamed VI, le roi du Maroc. Elle parle de tout ça également dans le bouquin. Comment elle a utilisé les médias puisque, c’est malheureux à dire, mais dans beaucoup de pays comme la France, on a tendance, si on veut être entendu par les politiques, à avoir besoin des médias. Si on parle de nous dans les journaux, si on parle de nous à la télé, les hommes politiques vont avoir tendance à s’intéresser à nous. Donc, ça, elle le critique un petit peu. Elle nous parle de son association qu’elle a créée pour justement aider des jeunes qui sont perdus, qui ont des problèmes, qui vivent dans des quartiers qui sont très touchés par le chômage, qui ont arrêté l’école assez tôt, qui  n’ont pas vraiment de repères et qui pourraient être tentés par une vision un peu extrémisme. Elle explique comment, via son association, elle essaye de les aider, de les conseiller et de leur montrer que le terrorisme ou l’extrémisme, ce n’est absolument pas une solution.

Et il y a à la fin un chapitre qui s’appelle “Lettre ouverte aux jeunes musulmans de France, leurs parents et Marianne”. Et ça, c’est un super chapitre où elle explique en fait, où elle donne des leçons, elle essaye de se placer dans différents points de vue : jeunes musulmans de France, parents de jeunes musulmans de France et Marianne. C’est la République et l’Etat : quels sont les rôles de chacun, qu’est-ce que chacun doit inculquer à l’autre ? Quelles sont les erreurs faites par chacun ? Et ça, c’est un chapitre également très, très intéressant du bouquin.

Moi, je te recommande vraiment. C’est un petit livre assez facile à lire, même pour les non-francophones. C’est assez facile à lire parce que c’est écrit… Voilà, c’est une histoire, c’est une personne qui s’exprime, donc, il n’y a pas de mot littéraire, c’est un essai très, très intéressant.

Il y a des sujets sensibles. Je sais déjà qu’il va y avoir des commentaires négatifs à la vidéo alors que je n’ai pris parti pour rien. Mais, c’est un sujet sensible. On parle de religion, on parle de laïcité, on parle de racisme, d’intégration, donc, tout ça, ce sont des sujets qui peuvent amener beaucoup d’émotion et elle, elle les traite de façon posée, calme et claire, en fait, assez logique. Moi, j’aime beaucoup sa façon d’expliquer les choses parce que ce sont des choses logiques et j’aime la logique.

Elle est mesurée. C’est une musulmane pratiquante, mais elle a aussi conscience des bienfaits et des apports de la République, donc, elle est… En fait, pour elle, on peut très bien vivre sa religion, que ce soit une religion musulmane, chrétienne, juive, peu importe. On peut très bien vivre sa religion dans un pays républicain et laïc. Donc elle l’explique très, très bien. C’est bien écrit, je recommande.

C’est un beau message de courage aussi. On parle quand même d’une dame qui a perdu son fils. Je pense qu’il n’y a rien de pire au monde, à mon avis, que de perdre un enfant. Je suis père de famille, donc je ne peux pas imaginer. C’est une femme très courageuse qui a des valeurs et je vais même avoir la chance et peut-être qu’elle verra cette vidéo, cette chère Latifa. Je vais avoir la chance de la rencontrer puisqu’au mois de septembre, elle va passer pas très loin de chez moi et je l’ai vue. Je venais de terminer le bouquin et j’ai vu qu’elle serait de passage au mois de septembre, pas très loin de chez moi, et j’irai la voir, j’irai la rencontrer parce que j’ai beaucoup aimé son histoire.

Ce que je te propose, c’est de te lire un petit passage du livre. Alors, je l’ai choisi…. C’est un passage que j’ai beaucoup aimé et dont j’aimerais avoir ton avis. C’est pour ça que je vais te le dire maintenant et tu me diras ce que tu en penses.

Elle dit : Je n’ai pas eu de difficulté à vivre mon islam en France. Le ramadan ne m’empêche pas d’aller au travail bien coiffée, parfumée et habillée à l’européenne. Depuis trente ans que je fais ma prière, personne n’est venu m’en empêcher. Et cette France qui a construit des mosquées, moi, je n’hésite pas à dire que j’en suis fière. Il se peut que le nombre des salles de prière ne soit pas suffisant, mais est ce une raison pour que certains musulmans s’obstinent à prier dans la rue ? Personnellement, je ne le ferais jamais selon les préceptes de tout musulman qui se respecte et pour qui l’islam est avant tout une religion qui prêche la propreté. D’où vient donc cet islam fermé et replié sur les apparences, dans lequel je ne me reconnais pas ? Et d’où vient l’obstination de certains parents musulmans à empêcher leurs enfants de ressembler aux autres ?

Voilà, là, c’est un passage dans lequel elle parle un peu de religion et de laïcité et d’aspect républicain qui m’a beaucoup plu. Il y en a plein plein d’autres. Moi, je te recommande ce livre. Je te demande de me donner ton avis sur le passage que je viens de lire. Dis-moi en commentaire ce que tu en as pensé, ce que tu penses. Tu peux avoir un avis différent d’elle, différent de moi. Moi, je me rapproche assez de son avis. Tu peux en avoir un autre. N’hésite pas à le partager, comme d’habitude, de façon claire et respectueuse en commentaires.

Et je profite de cette vidéo pour annoncer à nos amis marocains qu’il est possible de rejoindre l’académie marocaine de Français Authentique. T’as un lien en bas. C’est une communauté dans laquelle tu peux discuter chaque jour avec moi, avec d’autres membres, d’autres francophones. Tu peux parler dans des groupes privés Facebook, Telegram chaque jour via des messages audio, des photos. Tu as accès à une grande bibliothèque de contenus en français authentique et et et tu reçois chaque mois du nouveau contenu. Donc, si ça t’intéresse, regarde le lien en bas. https://maroc.francaisauthentique.com/academie. Il me tarde de faire ta connaissance dans cette très, très belle communauté.

Merci d’avoir regardé cette vidéo et à très bientôt. Salut !