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Revenons à nos moutons

Dans l’épisode d’aujourd’hui, je vous explique le sens de l’expression “Revenons à nos moutons”

J’attends vos avis sur Facebook : cliquez ici.

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Transcription de l’épisode :

Je suis super heureux de vous accueillir dans ce nouvel épisode du podcast de Français Authentique dans lequel nous allons répondre à une question qui m’a été posée par Kathryn sur le groupe privé Facebook… Pourquoi je dis le groupe privé Facebook ? Pardon ! Sur la page Facebook. Quand je parle du groupe privé Facebook, c’est parce que je pense à l’académie, mais cette question a été posée sur la page Facebook de Français Authentique. Vous pouvez aller jeter un œil à la page, il y a pas mal de discussions en cours et vous pouvez également y proposer des expressions, sur la page Facebook de Français Authentique. J’ai déjà une longue longue liste d’expressions ou de sujets à traiter pour les podcasts et pour les vidéos, mais comme je fais quatre contenus par semaine, deux vidéos et deux podcasts, eh bien, c’est toujours bon d’avoir des nouveaux sujets qui viennent de vous.

Depuis 2011, j’ai toujours fait en sorte d’avoir des sujets ou des idées qui viennent de vous parce qu’il n’y a personne d’autre que vous qui peuvent mieux savoir ou qui peut mieux connaître votre besoin, ce qui vous intéresse et ce que vous aimeriez connaître. Donc, c’est pour ça que c’est très important pour moi que vous me suggériez des choses sur notre page Facebook. Revenons-en à nos moutons, c’est-à-dire, expliquons l’expression « revenons à nos moutons ».

Comme d’habitude, je commence par parler des différents mots qui composent cette expression. On a le mot « revenir ». « Revenons », c’est la conjugaison du verbe « revenir » à la première personne du pluriel du présent de l’indicatif : nous revenons – c’est même ici de l’impératif, mais ce n’est pas vraiment le sujet. Nous revenons à nos moutons : le verbe « revenir », ça veut dire venir où nous étions déjà. Nous étions quelque part… Imaginez que vous étiez à Paris, vous êtes ensuite allé ailleurs et vous revenez à Paris ; ça veut dire que vous allez à Paris de nouveau. C’est le préfixe « re » qu’il y a devant le verbe « venir » qui indique que vous faites une action qui a déjà été faite par le passé. Donc, revenir à un sujet, ça veut dire venir à un sujet de nouveau, parler d’un sujet de nouveau, traiter un sujet de nouveau. On a déjà traité le sujet avant. J’insiste sur ce verbe parce que c’est lui le verbe-clé de cette expression.

On a également le mot « mouton ». Un mouton, c’est un animal qui a de la laine et – je fais très mal les cris d’animaux, mais il fait bèèèè. Vous voyez [que] « revenons à nos moutons », ce n’est pas très clair au sens propre, mais c’est une expression idiomatique qui est relativement répandue et qu’on utilise quand une discussion a été interrompue. Lorsqu’une discussion a été interrompue soit par quelqu’un, soit parce qu’on a parlé d’un autre sujet, eh bien, on utilise « revenons à nos moutons » pour dire : « allez, on revient au sujet de la discussion ». C’est ça le sens. Comme d’habitude, on va jeter un petit coup d’œil à différents exemples pour être plus clair ; je pense que vous allez vite saisir.

Imaginez que vous êtes au travail en train de parler d’un gros problème que vous avez. Vous êtes deux collègues et vous parlez d’un problème ; vous êtes là très concentrés et vous parlez, vous parlez et puis un moment, au milieu de la discussion, il y a un collègue qui arrive et qui commence à vous parler d’un match de foot. Il vous dit : « Eh, t’as regardé la ligue des champions hier ? C’était bien ! bla bla bla » et donc, vous parlez cinq minutes avec lui à trois (le nouveau collègue qui est arrivé + les deux premiers collègues). Et au bout d’un moment, vous dites : « Oui, oui, OK, d’accord, c’était bien. Allez, revenons à nos moutons. » Ça veut dire : « Revenons à notre sujet. Notre sujet, notre discussion a été interrompue, revenons à notre discussion, revenons à ce que nous étions en train de dire et arrêtons de parler football. On va reparler de notre problème de travail, de notre discussion initiale et on arrête de parler football. » Ça, c’est « revenons à nos moutons. », c’est comme ça qu’on l’utilise.

Un autre exemple. Imaginez que vous êtes en train de parler avec un de vos proches avec lequel vous allez partir en vacances. Vous faites un plan détaillé : déjà, il faut définir une date, il faut trouver un logement, donc, vous êtes avec votre proche en train de parler d’un plan très précis et d’un coup, vous vous mettez à parler de la météo, des barbecues, de choses que vous allez faire pendant les vacances, des choses qui n’ont rien à voir avec le plan. On dit que la discussion a dérivé, elle a évolué. Vous étiez en train de parler d’un plan et vous parlez de la météo, du barbecue, d’autres sujets. Et là, à un moment, vous dites : « Revenons à nos moutons. »  Ça veut dire : « Arrêtons de parler de choses qui n’ont rien à voir avec notre discussion initiale, arrêtons de parler de météo, barbecue, etc., parlons de notre plan de vacances, des dates, du logement. Revenons à notre discussion initiale. » Vous voyez un petit peu le sens ? On va prendre un troisième contexte, un troisième exemple pour être vraiment sûr que vous saisissez à 100 % le sens de « revenons à nos moutons ».

Imaginez que vous écoutez un discours d’un homme politique et cet homme politique, il fait un lapsus. Un lapsus, c’est quand vous voulez utiliser un mot, mais vous faites une erreur, vous en utilisez un autre qui ressemble un peu, mais qui veut dire autre chose. Et donc, l’homme politique, au lieu de dire : « J’attends la décision du président. », il dit : « Bon, j’attends la démission du président. » Décision # démission. Il veut dire « décision », il dit « démission ». Bien sûr, ça ne veut pas dire pareil. La décision, c’est l’acte de décider ; la démission, c’est l’acte de démissionner, d’arrêter d’être président. Là, tout le monde rit quand l’homme politique dit : « J’attends la démission du président. » Tout le monde rit, les journalistes rient et lui, il s’en aperçoit, donc, il rit un peu et après, il dit : « Bon, ça y est, revenons à nos moutons. » Ça veut dire : « Stop, arrêtons de parler de cette erreur, arrêtons de parler de mon lapsus, arrêtons de parler du fait que j’ai dit “démission” au lieu de “décision”, revenons à notre sujet, revenons à la discussion initiale. »

Et pour le petit clin d’œil, ce lapsus de démission/décision, il avait été prononcé par le premier ministre français Dominique de Villepin en 2006. C’était un très proche du président, donc, ça avait fait rire tout le monde.

Vous comprenez, je pense, le sens de cette expression. On dit : « Revenons à nos moutons. », mais on dit également : « Revenons-en à nos moutons. » Ça veut dire la même chose. Des fois, on dit le « en », des fois, on ne le dit pas. « Revenons à nos moutons. », « revenons-en à nos moutons. », c’est pareil.

J’ai fait quelques recherches parce que vous savez, en tant que francophone, on utilise ce genre d’expression idiomatique sans comprendre ou sans connaître l’origine. L’origine, ce serait une pièce de théâtre de 1485 qui s’appelle La Farce de Maître Pathelin. Je ne connais pas la pièce, mais, apparemment, ce serait de cette pièce dans laquelle ils disent « revenons à nos moutons » que cette expression serait entrée dans le langage courant. Je ne sais pas si c’est vrai, mais, en tout cas, il n’y a pas vraiment de raison pour laquelle on devrait parler de moutons pour dire « revenons à notre sujet initial, reparlons du sujet initial » ; il n’y a pas vraiment d’explication. En tout cas, maintenant, vous le savez et je pense que ça vous sera utile dans votre compréhension du français. On va pratiquer un tout petit peu votre prononciation et puis ensuite, ce sera le moment de nous quitter. Vous répétez directement après moi.

Revenons à nos moutons

Revenons à nos moutons

Revenons à nos moutons

Maintenant, on va prononcer l’autre variante

Revenons-en à nos moutons

Revenons-en à nos moutons

Revenons-en à nos moutons

Très bien ! J’espère que ce podcast vous a plu. Je voulais vous donner aussi quelques nouvelles sur la progression du site. Si tout va bien, il devrait être en ligne d’ici la fin du mois de juin, le nouveau site de Français Authentique avec plein de nouvelles choses pour vous pour mieux vous servir. J’espère que ça vous plaira. Revenons-en à nos moutons, c’est-à-dire revenons-en au sujet du podcast. J’espère que vous l’avez aimé. Si oui, allez sur Facebook, donnez-moi votre avis et n’oubliez pas de suggérer des idées.

Merci les amis ! A bientôt !