21 Mai Quand les épreuves nous renforcent
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Transcription de l’épisode :
Salut, mes très chers amis ! Bienvenue dans ce nouvel épisode de Marchez Avec Johan.
Et aujourd’hui, nous allons parler des épreuves qui nous renforcent. Et on va commencer par une citation très très inspirante de Sénèque parce qu’il peut y avoir parfois une incompréhension entre se dire « bon, les épreuves me renforcent, donc, j’utilise les épreuves et les difficultés pour devenir meilleur », mais certains peuvent pousser cela d’une façon trop extrême en disant que finalement il faut rechercher les épreuves puisqu’elles nous renforcent, elles sont positives, donc, on va les rechercher. Et c’est pas vraiment ce qu’on veut.
Donc, la citation de Sénèque qui résume tout ça et que j’apprécie beaucoup, c’est : « Je ne désire pas l’adversité », donc, l’adversité, c’est quand on a des choses qui viennent contre nous, quand on a des adversaires, donc, « Je ne désire pas l’adversité mais les vertus qui la rendent surmontable ou supportable ». « Je ne désire pas l’adversité mais les vertus qui la rendent supportable ». Donc, c’est une citation de Sénèque, célèbre philosophe stoïcien qui, il y a plus de 2 000 ans, nous aidait ou aidait ses contemporains romains à mieux vivre et à mieux gérer leurs émotions.
Donc, l’adversité, on est d’accord pour dire qu’elle fait partie de la vie. On traverse tous des épreuves, on rencontre tous des difficultés, mais parfois cette adversité peut nous briser. L’idée, c’est de faire en sorte que cette adversité, que ces difficultés nous rendent plus forts. Et c’est en fait ce que Sénèque a essayé de faire en partageant avec nous cette citation. Il nous aide à réfléchir non pas à la recherche de la souffrance ou à chercher absolument l’adversité, mais plutôt sur le développement des vertus, donc, des qualités morales qui nous permettront de faire face à ces épreuves d’une manière calme, d’une manière sage, et tout simplement de faire en sorte que les difficultés nous rendent meilleurs.
Donc, déjà, la première chose à réaliser, c’est que les adversités, elles font certes partie de la vie, mais ça ne doit pas être notre but de les rencontrer. Ça, ça paraît évident, mais on vit dans un monde dans lequel l’adversité est inévitable. Et Sénèque, il nous rappelle qu’évidemment on doit pas chercher l’épreuve pour elle-même, parce que l’épreuve, elle vient d’elle-même, sans qu’on l’invite. Les difficultés, les épreuves, elles viennent. Donc, on ne recherche pas l’épreuve, évidemment, on ne recherche pas le mal, mais on les utilise quand ils viennent et on les accepte surtout, on lâche prise, on accepte ces difficultés qu’on ne peut pas changer, qu’on ne peut pas éviter, et on les utilise.
Donc, par exemple, si tu as un conflit avec un collègue ou un projet qui échoue, c’est de l’adversité, c’est de la difficulté, tu ne le choisis pas. Mais ce que tu choisis, c’est ta réaction face à elle. Donc, tu vas pas chercher à souffrir, mais tu peux choisir comment réagir face à une épreuve. Et c’est ce que Sénèque veut dire dans sa citation, quand il nous dit que l’adversité, elle fait partie de la vie, mais évidemment qu’elle ne doit pas être notre but. On va tous la rencontrer, l’adversité, à de multiples reprises. Et l’idée, c’est de réagir du mieux possible à cette adversité sans pour autant la rechercher.
Il y a plusieurs vertus, c’est la deuxième partie de la citation de Sénèque, plusieurs vertus, plusieurs qualités morales qui nous aident à supporter l’adversité. Et en l’occurrence, il y en a deux dont on parle beaucoup, à la fois dans le stoïcisme mais dans plein d’autres philosophies, dans le christianisme par exemple, c’est la patience et la résilience. La patience et la résilience.
La patience, donc, c’est le fait d’accepter justement cette adversité, sans se dire « oh la la, je n’ai pas de chance, pourquoi ça m’arrive ». Non, on ne se plaint pas, on a la patience. On se dit « ça arrive, ben c’est comme ça ».
La résilience, c’est le fait d’être capable de résister. Non seulement on résiste à l’adversité, aux épreuves, mais en plus, ça nous rend plus forts. C’est le contraire en fait de quelqu’un qui serait fragile. Quelqu’un de fragile va être détruit par l’adversité. Quelqu’un de robuste, il ne va pas être détruit par l’adversité, mais il ne sera pas meilleur derrière. Quelqu’un de résilient, non seulement, ne sera pas détruit par l’adversité, mais en plus, il deviendra meilleur.
Donc, c’est vraiment la… Être au résilient, c’est encore plus important qu’être robuste ou résistant. Encore une fois, en science des matériaux, j’allais dire, mais bon, nous ne sommes pas des matériaux, donc, on va réagir autrement, mais Nassim Nicholas Taleb en parle beaucoup dans son livre Antifragile. L’antifragilité, c’est non seulement on résiste aux chocs, mais en plus, on devient plus fort. Et la résilience, c’est ça.
Le contrôle de soi, c’est aussi une vertu qui nous permet de rendre l’adversité supportable. Si on arrive à se contrôler, à rester calme, eh bien on est plus résistant face à l’adversité. Et c’est pas l’absence d’adversité finalement qui est importante, mais c’est la manière dont nous la gérons.
Et pendant longtemps, j’ai eu l’illusion personnelle de croire que quand j’aurais résolu mes prochains problèmes, tout irait bien. Oh la la, quand ce gros problème que j’ai là en face de moi depuis quelques mois sera résolu, je serai tranquille, j’aurai de la liberté d’esprit, je serai tranquille. Sauf que ce problème disparaît, mais deux autres apparaissent. Et parfois la vie nous en envoie beaucoup en même temps. J’ai traversé une période pendant laquelle j’ai littéralement eu trois événements super super super difficiles à gérer émotionnellement en l’espace de quelques mois, après avoir passé plusieurs années à être super tranquille et calme. Donc, il faut pas chercher l’absence d’adversité, elle ne viendra jamais, mais la manière dont on la gère.
Je prenais l’exemple, parce que c’est assez facile à expliquer et à comprendre, même si c’est un exemple un petit peu léger. Je parlais de l’embouteillage dans un des podcasts précédents, il y a deux-trois semaines. Être dans un embouteillage, ça peut nous stresser. On peut se dire, voilà, c’est de l’adversité, je vais perdre une heure ou deux heures dans mon travail qui est très important. Mais au lieu de se laisser emporter par la colère, on peut choisir d’être patient, de passer du temps avec la personne qui est avec nous dans la voiture, ou si on est seul, d’en profiter pour réfléchir, pour faire le point, pour prier, pour méditer, pour écouter un podcast. On a vraiment beaucoup beaucoup de choses à faire, plutôt que de se plaindre et de voir ça comme étant purement de l’adversité.
Donc, tu vois, c’est une forme de résilience face à un stress extérieur, et ces vertus, la patience, la résilience, le contrôle de soi, nous aident à rendre l’adversité beaucoup plus supportable.
Et enfin, une fois qu’on a fait ça, tu vois qu’on approche et qu’on progresse. Au début, on comprend que l’adversité, on la cherche pas, mais on ne peut pas l’éviter. Ensuite, on voit que certaines vertus qu’on développe peuvent nous rendre l’adversité supportable. Et troisièmement, on progresse encore un petit peu plus, une étape supplémentaire, on voit que l’adversité, c’est même une opportunité de croissance. Et c’est ce que Sénèque veut dire dans sa citation, entre autres. C’est une des choses qu’il nous dit. L’adversité, c’est pas une malédiction, c’est une opportunité de développer nos vertus, d’être plus sages et de grandir en fait. Chaque difficulté, elle peut renforcer notre caractère et nous rendre meilleurs.
Et il y a la fameuse citation, très très célèbre, elle est tellement célèbre qu’elle en est même un peu cliché parfois, c’est la citation de Friedrich Nietzsche, qui était un philosophe allemand du XIXe siècle, dans son livre Le Crépuscule des idoles, qui a écrit : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort ». C’est exactement ça, en fait. C’est qu’à chaque fois que je rencontre l’adversité, à chaque fois que je subis une épreuve, je deviens plus fort, à moins que ça me tue. Mais en général, les épreuves… Enfin, les épreuves nous tuent rarement. Donc, ce qui ne me tue pas me rend plus fort.
Et on le voit dans beaucoup de choses de la vie. Parfois, on le voit dans des relations personnelles. Il y a une tension, un malentendu, une grosse dispute. Au lieu de se focaliser sur la difficulté, sur la douleur, sur l’adversité, on peut essayer de cultiver des vertus comme la compréhension, l’amour, le dialogue. Et c’est dans ces moments difficiles qu’on va développer ses vertus et qu’on deviendra encore meilleur, tout simplement. Donc, ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts.
Donc, tu vois, pour résumer un petit peu cet épisode et pour essayer de faire en sorte d’aller un peu plus en profondeur, évidemment qu’on recherche pas l’adversité, mais les vertus qui nous permettent de la supporter, de faire face à l’adversité, sont à développer en priorité. Par exemple, la patience, la résilience, l’acceptation de l’adversité, le contrôle de soi, tout ça, ce sont des clés pour traverser les épreuves sans perdre notre paix intérieure. Et pour aller encore plus loin, les adversités, les épreuves, nous permettent de nous développer, d’être meilleurs et elles nous rendent plus forts.
On pourrait imaginer un monde dans lequel tout va bien, il y a aucune difficulté, aucune adversité, tout est parfait, tout est nickel, il y a jamais de stress, jamais rien qui nous contrarie, eh bien je suis pas sûr qu’on soit capable de grandir ou de nous développer dans des conditions comme celles-là. Au contraire, on aurait tendance à rester, à nous reposer sur nos lauriers, comme on dit en français, et à finalement ne pas se développer et ne pas être meilleur. Et finalement, quand on ne se développe pas, quand on ne devient pas meilleur, on régresse, on perd en compétences, donc, ce n’est pas souhaitable.
Je t’invite vraiment, la prochaine fois que l’adversité frappe à ta porte, je t’invite à te rappeler que finalement c’est une chance que tu as de grandir. Et tu pourras te poser la question : « Quelle vertu puis-je développer ? » parce qu’il y en a toujours une, aujourd’hui, pour faire face à cette tempête.
Donc, voilà ce que je voulais partager avec toi aujourd’hui. Si tu veux aller un peu plus loin avec moi, tu peux rejoindre la lettre d’informations de Français Authentique. Tu as un lien dans la description de ce podcast. Tu recevras quelques e-mails exclusifs qui traitent de tout, de l’apprentissage du français en général, du développement personnel, de la culture française, de la France, tout un tas de choses que je partage avec toi depuis 2011 maintenant. Donc, ça fait un moment qu’on est là pour t’aider, pour te servir, et c’est un plaisir de te retrouver dans cette lettre d’informations et dans ce podcast de Marchez Avec Johan.
Merci d’avoir été avec moi aujourd’hui, et je te dis à très bientôt pour un nouvel épisode de Marchez Avec Johan. Salut !