07 Mai Pense à ça la prochaine fois que tu seras agacé par quelqu’un
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Transcription de l’épisode :
Eh bien, salut mes très chers amis et bienvenue dans ce nouvel épisode de Marchez Avec Johan. Et aujourd’hui, on va parler développement personnel et on va parler de sentiments un peu négatifs, on va parler d’agacement, etc.
Donc, je voudrais déjà peut-être commencer par un peu de vocabulaire. Quand on parle d’agacement, si on est agacé, ça veut dire qu’une situation nous énerve, on a une mauvaise image d’une certaine situation. Cette situation nous procure des émotions négatives. Donc, je vais parler d’agacement. On peut parler d’irritation aussi. Si on est irrité, eh bien on est… encore une fois, on a des émotions négatives vis-à-vis de ce que quelqu’un a fait, de ce que quelqu’un a dit, ou d’une situation en général. On peut aussi parler de contrariété, donc, on est contrarié, c’est-à-dire que les événements vont contre ce qu’on voulait. On peut parler d’énervement. Si on est énervé, eh bien c’est exactement ce que je viens de dire. D’une manière plus soutenue, on peut parler d’exaspération. Si on est exaspéré, eh bien on est énervé, on est agacé.
Attends, je passe près d’une fontaine avec de l’eau ici. Tu l’entends peut-être. J’espère que tu ne seras pas énervé, contrarié, irrité, agacé ou exaspéré par ce bruit de fond.
Ou on peut encore parler de mécontentement.
Et en fait, les irritations, le mécontentement, eh bien c’est quelque chose de courant dans notre vie quotidienne. Au travail, on peut avoir un collègue qui nous interrompt, qui nous coupe la parole en réunion. Ou quand on est pressé, on peut avoir un ami qui est en retard à un rendez-vous. On peut avoir nos enfants qui se disputent en permanence devant nous. On peut avoir quelqu’un qui nous bouscule dans le magasin et qui ne s’excuse pas. Donc, on en a énormément des irritations de ce type ou des occasions d’être irrité, d’être agacé.
Et elles impactent forcément directement notre humeur, notre bien-être, mais aussi nos relations, parce qu’elles ont tendance à s’accumuler, en fait. Ça commence par une petite irritation, un petit truc. Par exemple, le retard d’un ami à un rendez-vous, puis ça continue avec un collègue qui nous interrompt alors qu’on travaillait dur, qu’on était pressé. Ensuite, nos enfants se disputent. Donc, on a un phénomène d’accumulation.
Et aujourd’hui, je voulais te proposer une nouvelle approche pour ne pas laisser ces irritations s’accumuler, parce que si elles s’accumulent, on va être moins heureux, on va moins bien se sentir, et être stressé, c’est mauvais pour la santé. On le sait.
Et la citation du jour qui m’inspire pour ce podcast, c’est une citation d’Anthony de Mello, qui était un prêtre jésuite. Je sais même pas s’il est encore en vie. Il faudra vérifier ça. En tout cas, un prêtre jésuite et écrivain indien qui a dit : « La source de mon irritation n’est pas à chercher chez les autres, mais en moi ». Je répète : « La source de mon irritation n’est pas à chercher chez les autres, mais en moi ».
Et j’aime bien cette approche, parce que cette approche, elle est active, elle nous donne le pouvoir. Elle est pas passive. On a le contrôle. Donc, lui, ce qu’il dit, c’est : si t’es irrité, c’est pas à cause de ton collègue qui t’a coupé la parole, c’est pas à cause de tes enfants qui se disputent, c’est pas à cause de la personne qui te bouscule, c’est pas à cause de ton ami qui est en retard. Cherche la cause de cette irritation chez toi.
Évidemment, dans la réalité, c’est pas quelque chose qui est super facile à réaliser, parce qu’on a tous une certaine limite à la gestion de nos émotions, mais je voudrais te donner quelques astuces pour l’appliquer au quotidien, parce que ça t’aidera à être à la fois plus moral, donc, avoir de meilleures relations avec les autres, mais aussi à être plus heureux, plus serein.
Donc, la première astuce, la première chose à faire, c’est de prendre du temps de comprendre ses émotions, parce que bien souvent, en fait, nos émotions négatives, ce sont des réponses à nos attentes. Donc, on perçoit un événement, et en fonction de l’événement, on se dit voilà comment ça devrait être, voilà comment cette personne devrait réagir. Et notre perception, parfois, elle est fausse. Donc, on se fait une représentation d’une situation qui n’est pas la situation. La situation, elle existe, et nous, la façon dont on l’interprète, dont on la perçoit, c’est quelque chose de différent.
Une autre façon d’imager ça, c’est de dire que la carte n’est pas le territoire. Le territoire, c’est où je suis en ce moment, en train de marcher. La carte, c’est quelque chose d’autre. C’est une représentation qui a été faite sur le papier. Parfois, la carte, elle est parfaitement identique au territoire, mais parfois, il y a une petite différence.
Et c’est ce qu’il faut comprendre ici, c’est que parfois on perçoit mal les événements, et en les percevant de la mauvaise manière, nos émotions vont mal s’adapter, vont être inappropriées.
Et cette prise de conscience, du fait que nos émotions parfois nous trompent et que parfois notre perception n’est pas la bonne, eh bien cette prise de conscience, c’est la première étape pour prendre vraiment le contrôle de ses réactions et ne pas se laisser submerger par ses émotions, par exemple, qui serait dans le cas du retard d’un ami à un rendez-vous d’être très énervé, très agacé, d’avoir une réaction purement émotionnelle, sans se poser de questions.
Donc, on peut prendre un petit exemple du quotidien. Imagine que t’as un collègue qui va te couper la parole pendant une réunion, et toi, tu vas être irrité forcément. Et cette irritation, elle peut avoir… donc, elle a forcément comme origine une émotion. Et on peut se dire que finalement je vais changer de perspective. Le problème, c’est pas que mon collègue m’a coupé la parole. Le problème, c’est que je veux être entendu. Ici, l’irritation, elle vient pas de mon collègue qui m’a coupé la parole, elle vient du fait que j’ai besoin d’être écouté.
Donc, là, encore une fois, je reprends le pouvoir parce que, tu vois, je ne suis plus en train de dire « cette personne m’a coupé la parole, donc, je suis irrité », je suis en train de dire : « bon, elle m’a coupé la parole, j’ai une émotion négative qui est apparue parce que j’ai besoin d’être entendu, eh bien il faut que je fasse en sorte d’être entendu, d’être écouté »
Donc, tu vois, en faisant ça, on passe à l’état actif, donc, on n’est plus irrité et énervé, mais on prend conscience du fait qu’on peut agir et que l’irritation, finalement, ne sert à rien. Donc, tu vois, la source de mon irritation, elle est pas à chercher chez l’autre mais chez moi.
Un autre point qui est très proche du point précédent, mais qui est plus lié à notre égo, à la façon dont on se voit et à la valeur qu’on se donne, c’est de comprendre ses attentes inconscientes, parce que beaucoup d’irritations naissent de notre attente vis-à-vis des autres, parce qu’on pense « OK, la situation devrait être comme ceci ou comme cela ». Et l’ego, la façon dont on se voit et la valeur qu’on pense avoir, joue un rôle central là-dedans.
Donc, par exemple, nos attentes, elles peuvent être déçues. Et si nos attentes sont déçues parce que notre ego dit « moi, je mérite ceci » ou « moi, je mérite cela », eh bien on va être irrité.
Donc, le stoïcisme, dont j’ai beaucoup parlé, une philosophie dont j’ai beaucoup parlé, lui, propose de faire face à la réalité telle qu’elle est, pas telle que nous aimerions qu’elle soit.
Donc, si je reprends un exemple cité tout à l’heure d’un ami qui est en retard à un rendez-vous, l’irritation, elle peut venir de l’idée que le retard est un manque de respect. Donc, je me dis « OK, là je suis irrité, je suis énervé parce que cette personne me manque de respect ». Mais en fait, on peut réfléchir et se dire que finalement, peut-être que cette personne est en retard parce qu’elle a eu un imprévu, parce qu’il y a eu un accident sur la route ou parce qu’il y a eu vraiment un problème qui fait que son retard est excusable ou au moins compréhensif.
Donc, en faisant ça, en cherchant à comprendre et en arrêtant de se dire « cette personne me manque de respect », réaction purement liée à l’ego, eh bien l’irritation peut disparaître. Bien sûr, c’est pas applicable tout le temps. Une personne qui est en retard à chaque rendez-vous, ça peut finalement être lié à une mauvaise organisation. Mais cette mauvaise organisation, c’est pas forcément un manque de respect. Cette personne peut très bien te respecter énormément. J’ai un ami qui est très très souvent en retard et pourtant il a beaucoup de respect pour moi, mais il est juste mal organisé. Donc, il faut toujours rechercher la source d’irritation chez nous, mais pas chez les autres. Et pour mieux comprendre ces histoires d’ego, je te conseille le livre de Ryan Holiday, L’Ego est l’Ennemi. En anglais, Ego is the Enemy.
Troisièmement, très très important, une fois qu’on a fait tout ça, qu’on a appris à mieux comprendre ses émotions et qu’on a finalement réussi à comprendre ses attentes inconscientes, eh bien on peut réaliser que nous avons le pouvoir de choisir. On a le pouvoir de choisir comment réagir à une situation. Et ça, c’est une grande base de plein de philosophies : le stoïcisme dont je parlais juste avant, le christianisme en parle beaucoup aussi, notamment avec le théologien américain Reinhold Niebuhr, qui a proposé la prière de la sérénité, qui m’inspire beaucoup et que je partage très souvent avec mes proches, avec ma famille, qui dit en gros, « Dieu, donne-moi la sérénité d’accepter ce que je ne peux pas changer, le courage de changer ce que je peux et la sagesse d’en connaître la différence ». Ça, c’est purement une façon de dire qu’on a le pouvoir de choisir.
La responsabilité personnelle, elle consiste à reconnaître que bien que les autres puissent agir d’une certaine manière, nous avons la possibilité de choisir notre réponse, qu’elle soit pratique ou émotionnelle.
Donc, pour ça, je peux prendre un exemple encore une fois du quotidien. T’imagines une situation dans laquelle il y a du trafic, il y a un embouteillage, et toi, t’es coincé pendant une heure dans cet embouteillage. Bien sûr, tu peux être irrité, frustré, énervé, te dire « je perds du temps, oh la la, j’avais plein de choses à faire, etc. » mais tu peux aussi transformer ce moment en une opportunité, tu as purement le pouvoir de choisir. Tu peux te dire « OK, bon ben je ne peux pas changer ce qui m’arrive, je suis bloqué dans cet embouteillage, je vais en profiter si je suis seul pour écouter un podcast ou même pour en enregistrer ».
Je me souviens, il y a plus de 10 ans, j’étais bloqué dans un embouteillage pendant un voyage professionnel entre Gyor, en Hongrie, et Linz, en Autriche, là où je travaillais, et j’ai profité de cet embouteillage pour enregistrer un podcast. Super ! Tu vois, on peut utiliser aussi certaines choses irritantes qui nous énervent comme opportunité.
Si tu n’es pas seul, ‘fin si tu es seul, tu peux aussi en profiter pour réfléchir, pour méditer, pour prier. Si tu es avec ta femme ou avec tes enfants ou autres, tu peux en profiter pour passer un moment de qualité. J’ai passé beaucoup de moments très sympas dans les embouteillages avec mon fils Tom quand je l’amenais à l’escrime.
Donc, l’idée, c’est vraiment de voir les choses ou en tout cas de chercher l’opportunité dans tout ce qui nous arrive, parce qu’on a toujours le pouvoir de décider ce que signifie un événement. Je peux dire « OK, cet événement-là, cet embouteillage, il signifie du temps de qualité » ou je peux décider qu’il signifie une irritation et de l’énervement. Ça, je peux choisir. Comme on peut avoir une vision différente d’un orage. Là, s’il se met à pleuvoir, quelqu’un qui était en train de faire un pique-nique, eh bien ça va gâcher ses plans. Donc, lui, il va voir la pluie comme étant quelque chose de négatif. Alors que quelqu’un qui est agriculteur va voir la pluie comme étant super parce que ça va nourrir sa terre et ça va lui permettre d’avoir de meilleurs légumes. Je prends souvent cet exemple, mais ça montre qu’on peut, avec un événement donné, l’interpréter, et on a toujours, mais vraiment toujours, le pouvoir de choisir comment on voit les choses. Et du coup, la source de mon irritation n’est pas à chercher chez l’autre, mais en moi.
Et enfin, dernier point, pratiquons le lâcher-prise. C’est difficile pour moi, mais je me soigne. J’ai toujours eu le besoin de sentir que j’avais le contrôle sur les choses, sur les événements. Bien sûr, c’est une illusion, c’est un aveuglement, puisqu’on n’a jamais vraiment le contrôle, mais c’est ce qui m’a donné cette envie de planifier à l’avance, etc. Mais ça, c’est peut-être un autre sujet. Mais pratiquer le lâcher-prise, c’est essentiel en fait pour gérer les irritations. C’est déjà un acte de confiance, voire de foi. On peut voir ça d’une manière spirituelle ou pas, mais on peut se dire : « OK, je lâche prise et je fais confiance. J’ai confiance en moi, en ceux qui m’entourent, pour que les choses se passent bien ».
Et du coup, ça nous permet vraiment, ce lâcher-prise, d’être plus serein. On peut toujours, même si on contrôle pas les événements, on peut toujours lâcher prise et se dire que finalement on peut nous-mêmes trouver la paix intérieure. C’est ce que Viktor Frankl aborde dans son livre, entre autres, Man’s Search for Meaning, dans lequel il raconte, il témoigne de son enfermement dans le camp d’Auschwitz. Il nous explique que, finalement, la seule chose qu’on ne peut pas nous enlever, la seule chose que les nazis ne pouvaient pas lui enlever, c’était sa paix intérieure ou, en tout cas, sa vision, sa sérénité. Et ça, c’est quelque chose qui est encore plus facile à mettre en place pour nous dans le monde réel, en 2025, que ça ne l’était pour lui dans ce camp de concentration.
Donc, là encore, tu vois, si tu es en train de parler avec un ami et qu’il te dit quelque chose qui te blesse, au lieu d’être irrité immédiatement, tu peux choisir de respirer, de réfléchir à ses intentions, peut-être qu’il a pas fait exprès de dire cette chose-là ou que c’était pas négatif, et tu te dis que bon je ne peux pas contrôler ce qu’il dit, je ne peux pas contrôler ce qu’il pense, mais je peux garder ma paix intérieure et contrôler ma réaction. Donc, le fait de pratiquer le lâcher-prise, ça nous permet d’être plus sereins et de comprendre vraiment et avec une grande force que la source de mon irritation n’est pas à chercher chez les autres, mais en moi.
Donc, voilà un peu ce que je voulais te dire. Tu comprends bien l’importance de comprendre que nos irritations elles viennent de nous-mêmes et pas des autres. Et tu peux prendre le temps de réfléchir à tes propres sources d’irritation. On a tous des sources d’irritation récurrentes, tu sais, une chose qui va nous énerver plus qu’une autre.
Par exemple, moi, pendant longtemps, c’était les retards. Les retards, ça m’énervait. Et j’ai réussi à faire le petit exercice que je t’ai décrit tout à l’heure. Et aujourd’hui, si quelqu’un est en retard, ça m’énerve moins. Bien sûr, si c’est récurrent, je vais le dire à la personne. Je vais lui dire : « Écoute, tu sais, j’ai pas beaucoup de temps, donc, si tu es en retard de plus de 10 minutes la prochaine fois, je pars ».
Tu vois, tu peux faire des choses comme ça, il y a pas de souci, mais en le faisant avec amour, compréhension, respect, en expliquant bien, et c’est beaucoup mieux que d’être irrité. Donc, tu peux réfléchir à des choses qui t’irritent et comment tu pourrais agir pour que cette irritation disparaisse, parce que la source, elle est en toi, elle est pas chez les autres.
Une citation ou un fait stoïcien dont j’ai plusieurs fois parlé, c’est que c’est pas ce qui nous arrive qui détermine pas notre paix intérieure, ce ne sont pas les événements, c’est comment nous réagissons. Et il y a une citation sur le sujet, et je clôturerai l’épisode de cette semaine là-dessus, une citation de Léon Tolstoï dans La guerre et la paix qui dit que la véritable paix ne dépend pas des circonstances extérieures, mais de la manière dont nous choisissons de réagir à elles. Donc, c’est exactement ça hein, c’est que la paix intérieure, notre paix, ne dépend pas de l’extérieur, mais elle dépend de notre façon de réagir.
Donc, voilà pour aujourd’hui. Si l’épisode d’aujourd’hui t’a plu, prends quelques instants pour laisser 5 étoiles au podcast de Français Authentique, s’il te plaît. Partage cet épisode avec tes amis, avec tes proches, ça nous aide beaucoup. Et moi, je te dis à très très bientôt pour un nouvel épisode de Marchez Avec Johan. Salut !