Les meilleurs conseils de l’humoriste Paul Taylor (What the fuck France) pour apprendre le français

Abonne-toi à la chaîne YouTube pour ne manquer aucune vidéo : clique ici.

Télécharge le fichier MP3 ici.
Télécharge le fichier PDF ici.

Transcription de la vidéo :

Salut chers amis, merci de me rejoindre. Alors aujourd’hui, je suis super, super heureux d‘avoir un invité. Cet invité, c’est Paul Taylor. Et je suis très heureux parce que je regarde en général peu de vidéos et je ne manque par contre jamais celles de Paul. Je ne manque jamais les vidéos de Paul Taylor.

Je l’ai découvert en 2016, je crois que c’était même un peu avant dans sa série de vidéo « what the fuck France ». Ça raconte en fait les aventures d’un Anglais qui vit à Paris et puis qui se moque gentiment des Français. Mais il le fait avec beaucoup d’humour, avec du respect évidemment. Je l’ai toujours trouvé très, très drôle, mais évidemment ce n’est pas pour ça que je l’ai invité aujourd’hui. Paul parle aussi un français top ; il a un niveau de français qui est impressionnant à mon sens, il a un super accent et ce que je voulais faire aujourd’hui, c’est lui demander de partager avec nous ses meilleurs astuces pour améliorer son français. On y va, on retrouve Paul Taylor tout de suite.

Johan : Salut Paul !

Paul : Hello !

Johan : Hello Paul, merci beaucoup d’avoir accepté notre invitation. Comme je le disais dans l’introduction, t’es quelqu’un que je suis depuis un moment, dont j’apprécie énormément le travail, et je suis vraiment très heureux que tu aies pris le temps de venir avec nous parce que, premièrement je suis sûr qu’on va rire. Ça c’est sûr.

Paul : Bon on verra.

Johan : Et deuxièmement, deuxièmement c’est un peu l’idée, mais deuxièmement, on va aussi apprendre des choses parce que ton niveau de français est impressionnant. Avant toute chose, est-ce que tu veux bien te présenter, nous dire bah, ce que tu fais, d’où tu viens, ton histoire ?

Paul : Ouais, l’histoire bah, je m’appelle Paul, déjà, Paul Taylor comme les Français disent ou Paul Taylor, as you say in English, et je suis à moitié Britannique et à moitié Irlandais. Ma mère est Irlandaise et mon père, il est Anglais. Et je suis… enfin, mon boulot principal, c’est humoriste de stand-up, donc je monte sur scène et je fais des spectacles. Et puis aussi j’ai une chaîne YouTube où je publie du contenu, que ça soit créé par moi et produit par moi ou avec Canal+. J’ai bossé un peu avec eux donc, c’est un peu les deux domaines de mon travail. C’est les vidéos et la scène.

Et mon niveau de français, c’est un peu le débat ; en fait j’ai fait tout un sketch dessus pour mon premier spectacle parce que j’avais énormément la question, mais « t’es vraiment Anglais, mais je comprends pas, mais comment ça se fait ? C’est incroyable ! Je comprends mais t’as pas d’accent, c’est quoi ce ? ». Et donc c’est… En fait, j’ai eu ça quasiment toute ma vie. J’ai fait un sketch dessus parce que forcément les gens, ils ont besoin de savoir parce que c’est étrange. C’est vrai que c’est étrange d’entendre un Anglais qui parle français quasiment sans accent. C’est très rare…

Johan : Pas qu’en anglais.

Paul :  …sauf si on a un parent qui est Français. Et pour le coup, j’ai pas un parent Français, donc là, ça crée encore le bordel dans la tête des gens. Ils se disent : « Mais, c’est impossible ! »

Johan : Exactement ! Mais surtout, Paul, tu dis un Anglais qui parle avec si peu d’accent mais pas seulement. Moi j’ai eu l’occasion de discuter avec énormément de monde, et avoir un accent qui est si proche de celui d’un natif, je pense que j’ai jamais vu en fait parce que quel que soit la langue d’origine, ça c’est vrai pour quelqu’un dont le français n’est pas la langue maternelle, mais c’est aussi vrai pour quelqu’un qui… enfin, moi je parle allemand couramment, je fais une phrase, tu sais que je suis Français, que je suis pas Allemand quoi. Donc, en fait, c’est…

Paul : Mais, ça, c’est un peu le problème des Français. Vous avez, vous êtes, vous êtes… De ce que j’ai remarqué, vous êtes pas hyper doués à repérer des accents ni à les reproduire phonétiquement. C’est, je ne sais pas d’où ça vient mais bon, je dirai ça, les Espagnols aussi et les Italiens. C’est plus les pays latins. Lorsque les pays du Nord par exemple, ils arrivent bien à « imiter des accents », donc, quand ils parlent français, leur accent français dans les pays scandinaves est beaucoup mieux que l’accent français des Anglais. Et aussi quand ils parlent anglais, on dirait quasiment des natifs. Je crois qu’il y a deux choses avec l’accent. La première, c’est beaucoup dû au fait que j’ai passé du temps en France quand j’étais tout petit. Mon père, il travaillait à Genève quand j’avais deux ans et donc entre l’âge de deux ans et quatre ans, j’étais à Genève et de quatre à neuf, j’étais de l’autre côté de la frontière. Donc j’ai eu l’exposition, je ne sais pas si ça se dit mais…

Johan : Tu as été exposé.

Paul : Ouais, j’étais exposé à l‘accent français de France très tôt dans la vie, même si à neuf ans je suis reparti en Angleterre et je ne suis pas revenu en France jusqu’à mes 23 ans. Donc du coup… mais j’avais l’oreille pour l‘accent et ça m’a permis aussi de… Quand je parle espagnol, je parle beaucoup moins bien espagnol que français, mais j’arrive à faire l’accent dans le sens où on ne peut pas repérer tout de suite que je suis Anglais quand je parle espagnol. Et le fait que, en Angleterre en général, il y a tellement d’accents différents par rapport à la taille du pays si on compare ça aux Etats-Unis ou l‘Australie où en général, l’accent global… C’est pareil que la France. Il y a des accents différents en France, mais en général, la plupart du pays a le même, la même, le même accent à part le sud-sud et le nord-nord.

Johan : Oui.

Paul : Et du coup, je crois qu’en Angleterre, on est tellement habitué dans les médias, à entendre des accents différents que notre oreille tout petit est formée et on arrive mieux à imiter les accents.

Johan : D’accord. Ouais, ça peut être une explication, le fait que tu l’aies entendu petit, ça peut aussi être une explication. Alors, est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur justement la raison pour laquelle tu l’as appris, puisque donc tu étais venu quand tu étais petit, tu l’as entendu. Ensuite tu es revenu à 23 ans. Donc pourquoi tu l’as appris et surtout comment tu as fait ? Parce que tu vas inspirer beaucoup de monde qui va vouloir bah, atteindre le résultat qu’on voit aujourd’hui. Comment t’as fait ?

Paul : Bah, donc j’étais en France jusqu’à l’âge de neuf ans. Entre quatre et neuf ans, je parlais anglais avec mes parents parce que ma mère, elle parle pas français ; mon père, il parlait ; enfin, il parle toujours français, mais on parlait anglais à la maison. Donc c’était l’anglais principalement. Mes premières années, j’étais dans une école française, donc le français est venu un petit peu, les bases sont venues là. Et ensuite, j’étais dans une école internationale où c’était plus l’anglais qui emportait. Après, quand je suis reparti en Angleterre à l’âge de neuf ans, bah je suivais les cours d’anglais que les Anglais de neuf ans suivent à l’école. Donc, en fait, mon français, il a vraiment diminué le niveau en termes de grammaire et de vocabulaire, a vraiment, vraiment baissé et en gros a rejoint un anglais typique de 9-10 ans, 11 ans. Et ensuite ma mère, elle voulait vraiment que je maintienne mon français et deux ou trois années de suite, elle a fait venir un étudiant français en échange là où on habitait, pour que moi je puisse aller après chez lui deux semaines plus tard ou l’été prochain, je ne me souviens pas ; enfin le temps à l’époque me semblait très long. C’est peut-être dans le même été, je ne me rappelle plus. Donc elle voulait que je garde mon français, et ensuite j’ai continué… Ensuite, j’ai déménagé en Espagne avec mon père quand j’avais entre 14 et 16 ans. Donc là, j’étais plus sur l’espagnol. Et pour être honnête, mon espagnol est devenu un peu mieux que mon français entre l’âge de 16 et 18-21 ans parce qu’après, j’ai continué mes études à l‘université. Il y a ma petite fille qui va peut-être faire du bruit pendant l’interview. Si elle fait « ah ».

Johan : Elle parle quelle langue encore ?

Paul : Elle, elle râle en français, c’est sûr. Et… Donc, ouais, en fait j’ai choisi… A partir de 16 ans en Angleterre, en fait, on réduit nos sujets. C’est pas comme en France où on a un BAC où on étudie quasiment tout en même temps. Là, nous on réduit à trois ou quatre matières à partir de seize ans. Et moi, j’ai étudié… j’ai décidé de faire le français et l’espagnol, donc j’ai continué ça jusqu’à mes 18 ans et mes études à l’université, c’était français/espagnol aussi. Et donc de 18 à 23 ans, j’ai fait du français à l’université. Et surtout ce qui m’a aidé, c’était parce que en gros, à l’université en Angleterre, il y a quatre années d’études. La troisième, on est obligé de partir dans un pays francophone ou hispanophone ou… peu importe la langue qu’on est en train d’apprendre. Et moi à l’époque, mon espagnol était meilleur que mon français, donc j’ai décidé d’aller pendant un an dans un pays francophone et je suis allé au Québec. Je suis allé à Montréal pour étudier le français et m’améliorer là-bas en fait. Et c’est vraiment ça parce que je travaillais en même temps, donc c’était vraiment en travaillant et en vivant dans un pays ou un endroit francophone en tout cas où j’ai amélioré mon français. Et après, je suis revenu pour finir l’année de mes études, et tout de suite après, j’ai déménagé en France. Et en vrai de vrai, c’est les dernières dix années en France qui ont vraiment augmenté mon niveau. Mon accent, il est toujours plus ou moins resté pareil même si à un moment donné, j’avais un petit accent québécois. Mais en général, c’est vraiment vivre dans le pays et dans l’endroit qui améliore notre langue.

Johan : Donc, pour toi OK, toi, c’est vraiment l’immersion. Donc effectivement, c’est vrai qu’il n’y a rien de telle. Moi, j’ai eu cette expérience aussi en allemand puisque j’ai vécu en Autriche, j’ai travaillé en Allemagne et j’ai un peu la même expérience que toi à ce sujet. L’immersion, il n’y a rien de tel parce qu’il faut manger. Si tu veux, le samedi soir, ne pas rester seul et aller boire une bière, bah il faut s’exprimer dans la langue locale, donc effectivement ça pousse à apprendre.

Est-ce que t’aurais quand même un conseil pour une personne qui comprend le français mais qui n’arrive pas encore à bien s’exprimer à l’oral ? Qu’est-ce que serait ton conseil numéro 1, la chose que tu lui dirais de faire à tout prix pour progresser dans l’expression orale ?

Paul : Bah évidemment, le numéro 1, c’est d’aller comme tu dis, en immersion quelque part, aller dans le pays, dans l’endroit. Numéro 1, c’est vraiment le… moi je trouve la meilleure manière, une des seules manières vraiment à perfectionner surtout le parler parce que comprendre, on peut comprendre quand on est… quand on regarde énormément de contenus de différentes personnes, différents registres de la langue et lire et tout ça, mais vraiment le parler parce que en vrai, oui on peut… En fait, si on est dans un lieu pas francophone, on peut trouver « des correspondances », je sais qu’il y a des applications où on peut partager des langues et puis on peut vraiment parler avec quelqu’un, et c’est ça qui, pour moi, il faut faire. Ça, c’est numéro 1.

Et numéro 2, c’est d’essayer d’enlever cette honte qu’on a de parler, la honte de faire des fautes en fait. Et moi, j’ai souffert de ça énormément surtout avec mon espagnol parce que quand j’ai vécu deux ans là-bas ado, j’encaissais la langue, donc j’ai appris à comprendre la langue, mais j’osais jamais parler comme j’étais dans une école « britannique », mes potes autour de moi, bah je parlais anglais avec eux parce que mon niveau d’espagnol n’était pas assez élevé pour parler avec eux. Et même en retournant, et en fait, là où ça a tout bousculé, c’est quand je ne me suis pas donné le choix. Un été pendant mes études, j’ai décidé de passer un mois dans le sud de l’Espagne dans un supermarché, à bosser en fait dans le supermarché, et en fait, là, j’avais pas le choix. Le patron, il parlait pas anglais, et donc… J’avais mes bases, je connaissais la langue parce que je la comprenais, mais j’avais toujours peur de m’exprimer parce que j’avais honte de faire des fautes, et comme je suis assez perfectionniste, j’avais pas envie de faire des fautes. Mais, du coup, en vrai, les gens à qui tu parles, ils sont pas en train de te juger, surtout si tu es étranger et t’essaies, tu fais l’effort de parler la langue, les gens, ils sont déjà assez admiratifs et ils font l’effort. Si toi, tu fais l’effort de parler, eux ils refont l’effort. Après, t’as des gens souvent… Par exemple, si on est anglophone à la base et on essaie de parler français en France, souvent les Français, eux ils veulent pratiquer leur anglais, donc eux, ils décident de répondre en anglais et on se sent démotivé parce que la personne nous répond en anglais. On se dit : « Bon bah, à quoi ça sert ? Autant continuer à parler anglais ». Mais il faut juste essayer de se forcer en fait.

Johan : Ouais, je comprends ouais. Alors effectivement donc, ce que je retiens, je ferai une synthèse à la fin là pour que justement que les membres de Français Authentique en tirent un maximum, mais tu as une approche qui est très pratique. Ça, j’aime beaucoup et cette volonté que tu as de dire « allez, on parle sans faire des… sans se prendre la tête, sans avoir peur de se tromper », je trouve ça super important, et c’est une des premières choses que je recommande aussi de faire parce bah, sinon, c’est pas possible. Et je pensais… tu vois, je pensais pas entendre ça de ta part parce que justement, je pensais que tu avais réussi toi, à combattre ça de par ton humour, ton charisme et que tu n’avais pas vécu ce problème d’avoir peur de se tromper.

Paul : C’était affreux, c’était vraiment… En vrai, c’était juste quand je n’ai pas eu le choix que c’est arrivé. L’analogie que j’utilise souvent avec ça, c’est : on peut être dans une voiture avec quelqu’un d’autre qui conduit et on sait comment conduire, on sait qu’il y a un embrayage, on sait qu’il y a des vitesses, on sait qu’il y a tout ça, et même on peut l’apprendre, on peut avoir quelqu’un qui nous apprend comment conduire, mais tant qu’on n’est pas dans the driver seat, dans le siège du conducteur, on peut pas en fait. C’est pareil avec la voiture, bah on n’a pas le choix, on a besoin de conduire pour aller au boulot, aller à l’école, là où on se déplace, et forcément on fait des fautes. On met l’embrayage et ça fait herrm, et du coup, on se sent con mais, bon, ça traverse… C’est en faisant des erreurs aussi qu’on apprend et qu’on se dit : « Ah, OK… » Par contre je dirais aussi, il faudrait pas trop se fier aux gens pour qu’ils nous disent qu’on a mal fait en fait. Souvent, les gens qui apprennent des langues, ils sont frustrés parce que les gens avec qui ils parlent, ils disent : « Ah, mais tu me corriges jamais ! Pourquoi tu me corriges jamais ? ». Bah parce que mon cerveau, il n’est pas fait pour… je ne suis pas un prof de langues, en fait. Je ne sais pas comment corriger et j’écoute pas forcément et en plus, je trouve ça charmant que tu fasses des fautes. Donc, il ne faut pas aussi faire confiance aux gens pour nous montrer ce qui va mal dans notre langue. Et après, ça se trouve que qu’on fait des fautes, genre, un exemple, tout con en français. Quand on éternue, on dit « à tes souhaits ». Moi, ça m’a pris au moins, enfin, cinq ans de vivre en France que quand je l’ai lu en fait, quand j’ai lu le mot « à tes souhaits » genre « to your wishes », j’ai compris ce que ça voulait dire parce que moi, je pensais que c’était un mot « Atisouhait » avec un « i », pas un « é », c’était « Atisouhait » pour moi, puisqu’en anglais on dit « bless you » et en espagnol, c’est « Jesús », peu importe, je pensais que c’était un mot et j’avais pas compris que c’était, j’espère que, « à tes souhaits » en fait.

Johan : Je comprends !

Paul : Et personne ne m’avait corrigé quand je disais « Atisouhait ».

Johan : Oui, peut-être qu’ils ne l’entendaient pas.

Paul : Hein ?

Johan : Peut-être qu’ils ne l’entendaient pas ou …

Paul : Peut-être oui, c’est ça aussi.

Johan : Parfois c’est tellement rapide. Moi, j’ai aussi eu des… j’ai des anecdotes comme celle-là aussi en allemand où effectivement, c’est quand tu lis que tu fais « quoi ? ».

Paul : Ouais

Johan : « Quoi ? C’est comme ça ? »

Paul : Tu dis : « Ah, ça a du sens maintenant en plus ! »

Johan : Mais après, c’est vrai, moi j’ai aussi cette expériences par exemple sur le genre des mots où en allemand, pendant des années, j’étais persuadé qu’un certain mot était féminin jusqu’au jour où je m’aperçois que c’est masculin. Et là je me dis « merde, ça fait trois ans, ça fait trois ans que je me trompe en fait » mais…

Paul : Moi, j’ai eu ça au Québec dans le sens où il y a des trucs qui sont féminins là-bas et qui sont masculins ici ou inversement. Par exemple, je bossais dans l’informatique, je passais chez Apple au Québec, et donc on utilisait beaucoup la phrase « un vidéo, ils disent un vidéo, eh t’as vu le vidéo ? Un vidéo ». Et bah je viens en France, je dis « un vidéo » et tout le monde me regarde surtout avec cet accent-là pour me dire « c’est pas “un vidéo”, c’est “une vidéo” en fait ». Donc ça c’est juste un exemple de genre que dans la même langue, mais d’un pays à l’autre, ça change.

Johan : Ah, c’est dingue, tu vois, je l’ignorais mais that’s life.

Paul : Exactly.

Johan : Mais c’était mon vrai accent anglais. J’ai pas fait exprès de faire comme toi, de prendre un accent français comme Jean-Pierre pour te moquer des Français.

[Sonnerie de téléphone]

Paul : Oh, qu’est-ce qui… Pardon !

Johan : Je t’en prie !

Paul : J’enlève mes notifications. C’est mon père qui m’appelle toujours au mauvais moment toute la journée, que ce soit on est en train de manger… Voilà, c’est bon.

Johan : Tant qu’il n’appelle pas pendant ton happy hour que tu fais tous les soirs sur YouTube, ça va hein. Je voudrai juste qu’on reprenne, qu’on revienne rapidement avant de parler de nouveau de trucs un peu amusants à la prononciation parce que tu as commencé à parler un peu du sujet tout à l‘heure, et moi je trouve ta prononciation en français impressionnante comme on a dit, et dans ton spectacle, quand tu, à un moment tu prends l’accent espagnol, à un moment l’accent italien, je trouve que, je ne sais pas, il doit y avoir quelque chose de naturel, qui fait que t’arrives quand même vachement bien à prendre les accents. Est-ce que tu penses que c’est un truc inné ou est-ce que tu penses que ça se travaille ? Et si ça se travaille, comment tu conseillerais de le faire en fait ?

Paul : Je crois que ça se travaille. Je crois que ça se travaille parce qu’il n’y a rien d’inné. Mes parents sont anglophones à 100 %, donc il y a pas de… Mon père, quand il parle français, il a un accent anglais. Donc je crois que vraiment, c’est lié à deux choses. Je crois que c’est lié : 1./ en général, les Britanniques, comme je disais tout à l’heure, comme on a plein d’accents différents dans la même île, je crois qu’on a une habitude d’entendre plus d’accents que d’autres pays comme les Etats-Unis par exemple. Mais 2./, c’est que j’ai eu la chance d’être exposé à plusieurs accents dès petit. Ma mère, elle est irlandaise, donc elle a un accent irlandais quand elle parle anglais. Mon père, il vient du Nord de l’Angleterre. J’étais dans une école internationale avec des Américains, et je vivais en France. Donc j’avais ces quatre accents tout petit qui tournaient autour de la tête, donc j’ai plus de facilité à imiter les accents que beaucoup de gens. Donc, ça c’est pas… C’est inné dans le sens où j’ai pas choisi de faire ça. Après, il y a des manières de… je les connais pas trop mais je sais que les acteurs Hollywood qui doivent mettre un accent britannique ou qui doivent… il y a des… je ne sais pas comment ça se dit mais il y a … Je ne sais pas si c’est des orthophonistes ou les gens spécialisés en accent qui t’apprennent comment imiter les accents. Mais en fait, ça vient de la pratique. Moi, je dis souvent, l’imitation… C’est ce que je dis à ma femme qui veut améliorer son accent anglais. C’est que, d’imiter un accent qu’elle veut « avoir » et juste imiter. On écoute une série et après, elle imite la personne en essayant d’imiter. Et même si on a l’impression de passer pour un con quand on imite les gens, au début oui, mais au fur et à mesure, je crois que c’est… C’est un peu comme un muscle, je crois.

Johan : Ouais.

Paul : Plus on pratique et plus on essaye, plus c’est possible.

Johan : Et l’imitation, je trouve ça pas mal. Et j’ai remarqué que souvent, il fallait en fait ; pour essayer bien de l’avoir, il faut limite l’exagérer en fait.

Johan : Parce que si tu le fais de un à un, eh bien, tu vas toujours avoir une petite barrière qui va faire que tu te retiens. Par contre si tu l’amplifies… C’est un peu ce que toi tu fais dans ton spectacle quand tu fais l’Italien, qui fait semblant de parler anglais couramment. C’est peut-être cette amplification qui t’aide aussi non ?

Paul : Ouais, je crois que c’est… même si c’est assez cliché, mais je trouve ça, moi quand j’imite l’accent québécois, quand je………………………………….forcément, c’est surjoué mais du coup, en surjouant, ça permet de réduire le niveau aussi de revenir à un truc plus naturel. Je crois que si on arrive plus à imiter comme je fais avec l’accent écossais aussi, c’est forcément une exagération de l’accent écossais quand on parle anglais, mais du coup, ouais, je crois que c’est un bon tips d’exagérer en fait.

Johan : Cool, Ok. C’est vrai que…

Paul : Sans être raciste bien sûr, parce que ça peut très vite tomber dans le racisme, dans un truc où tu fais « oh, c’est … »

Johan : Ça dépend, c’est comme tout, ça dépend de comment c’est fait.

Paul : Ouais

Johan : Est-ce qu’il y a, Paul, des choses que tu déconseillerais de faire ? Est-ce que toi, t’as fait des erreurs en essayant d’améliorer ton français où tu te dis : « Oh, zut, ça m’a fait perdre un peu de temps ». Ou alors tu te dis « bah non, suivons notre instinct, exposons-nous et on ne peut pas se tromper ».

Paul : D’aller au Québec, c’était un … C’est le truc que j’aime dire que les Québécois, ils savent pas bien parler français. C’est pas vrai, c’est juste un autre type de français et je trouve que c’est encore mieux en fait,de s’exposer à plusieurs types de français. Par exemple, que ça soit français de Belgique, Luxembourg, Suisse, Québec et Afrique aussi, de s’exposer, d’avoir la totalité de la langue pour pouvoir un peu naviguer ça. L’erreur que beaucoup de gens que je connais font, c’est les expats ou les gens qui partent « en immersion », ils se disent : « Bon, je vais apprendre le français, je vais aller vivre en France »,mais après, ils arrivent en France, ils galèrent à trouver un appartement, et ils trouvent des groupes Facebook genre « The English people in Paris » ou « Les Marocains à Paris » ou ils trouvent leur groupe de gens en fait parce que forcément on se sent seul quand on déménage et on change de pays, on a envie de retrouver notre clan un peu. Et en fait bah, c’est un peu le trou noir de l’apprentissage de langues parce que après, on reste entre nos amis. J’ai un pote anglais qui est en France de quelques années de moins que moi… Moi je suis ici depuis dix ans, je crois que lui, ça fait sept ans et son français, il est vraiment niveau très, très bas parce que en fait, 1./ il est prof d’anglais, donc ça n’aide pas parce que dans son boulot, il parle que anglais. Et ensuite, ses amis, c’est des Anglais ou des Américains, donc du coup, il n’est pas forcément exposé à la langue française sauf quand il est avec sa femme qui est française et dans des soirées avec des potes français. Il a appris à comprendre le français mais il le parle pas parce qu’il ne pratique pas. Donc si vous voulez aller dans un pays pour améliorer votre niveau de français, je conseille de rester avec les gens du pays. C’est assez difficile des fois de trouver un boulot ou… Forcément, les Anglais, quand ils viennent en France, leur premier boulot, c’est soit prof d’anglais ou ils travaillent dans un pub irlandais où il y a que des anglophones dans le pub aussi, donc, ils finissent par pas…….. Et les seuls gens qui vont dans le pub, c’est des anglophones aussi, donc au final, c’est comme rester en Angleterre mais avec une météo légèrement meilleure.

Johan : Oui, c’est… Oui ou alors des Français qui vont dans le pub irlandais et qui sont content de parler anglais comme tu le disais tout à l’heure.

Paul : C’est ça, c’est ça.

Johan : OK, OK. Ecoute, merci ! Tout ça, c’est pertinent. Alors, je voulais te poser une ou deux questions un peu plus « drôles ». J’ai fait une vidéo sur « I am excited ». Vous, je suppose que t’as déjà entendu parler de ça,

Paul : Oui, oui.

Johan : Mais bon, voilà, les anglophones ont tendance à traduire « I am excited » par « Je suis excité » Or, en France, ça a une petite connotation sexuelle.

Paul : Ouais, ouais.

Johan : Et c’est une chose que je racontais en vidéo parce que ça m’amusait toujours. Est-ce qu’il y a d’autres faux amis comme cela qui t’ont posé problème ou qui sont des pièges pour un anglophone en France ?

Paul : Ouais, surtout si tu combines ça avec l’anglais « introduce ». Moi, ça m’est arrivé… Encore une fois, je bossais chez Apple avant de faire les vidéos et l’humour et tout ça, et je faisais des formations. Donc, en gros de l’idée, c’était… on était debout devant des centaines de personnes et on formait un peu comme les présentations de Tim Cook et tout ça, quand il y a un nouveau lancement de produit. Bah, moi je faisais ça mais plus à l’échelle locale. Et forcément, la phrase qu’on avait toujours en anglais, comme tu dis, c’est : « Hey Guys, I’m really excited to be here. Let me introduce myself. My name is Paul and I will be your trainer for today. » Donc, c’était un peu la phrase type qu’on avait en anglais, et du coup, première formation en France, quand j’arrive, je dis : « Salut, je m’appelle Paul, je suis vraiment excité d’être là. Laissez-moi m’introduire ». En fait, ça fait deux ans que je travaille chez Apple ». Et donc du coup là, ça part à rigoler dans la salle, et je comprends pas trop. Je pense que j’ai un truc sur ma tête ou… Enfin, je ne sais pas ce qui s’est passé et forcément, comme c’est une entreprise assez cool, je dis : « Mais, qu’est-ce qui se passe en fait ? ». Et puis, il y a quelqu’un qui dit : « Bah, en fait, je suis excité, laisse-moi m’introduire », si tu le traduis littéralement en anglais, c’est « I’m sexually excited. Let me introduce myself into you ». Donc ouais, il ne faut pas faire la combinaison de ces deux-là.

Johan : Sérieux ? Je n’avais jamais pensé à la combinaison avec le « introduce », mais c’est vrai que…

Paul : Ouais. En fait, c’est souvent des trucs liés aux trucs sexuels où il y a des malentendus. Par exemple, le mot « préservatif » en français, en anglais, c’est pas du tout ça. Nous, on dit « preservative », c’est dans la bouffe.

Johan : Ah oui, conservateur.

Paul : C’est ça. C’est des conservateurs ; nous, c’est preservatives. Donc, si tu dis « je n’aime pas… I don’t like eating things with preservatives in » et tu traduis en français « je n’aime pas manger des choses avec des préservatifs dedans », tu fais « pardon ? »

Johan : Moi non plus.

Paul : Donc, il y a pas mal de mots avec des faux amis où tu fais « ah ouais, je ne sais pas ; est-ce que ça fonctionne ? ». Et moi, maintenant après dix ans en France, j’ai ce truc où je dis des mots….  En fait, je prends des mots français et je les traduis en anglais. Et je pense que c’est des mots anglais, et des fois, c’est des mots anglais, mais des fois pas. Par exemple, « indispensable », le mot en anglais, ça existe « indispensable », mais c’est vraiment la Reine qui dit un truc comme ça.

Johan : D’accord !

Paul : Et donc du coup, c’est souvent difficile. Après, ça dépend de la langue qu’on parle au début. Je crois qu’il y a pas mal de faux amis entre l’espagnol et le français aussi, comme c’est deux langues latines assez proches. Il y a des mots… On dit par exemple en espagnol « constiper », « constipado ». Ça veut dire « je suis enrhumé » en fait. Pour dire que t’es enrhumé, en espagnol, tu dois dire « je suis constipé ». Je crois que c’est « constipé du nez », je ne sais pas d’où vient l’expression. Et du coup, les Espagnols qui apprennent le français, qui viennent en France, ils vont chez le pharmacien pour dire « je suis constipé ». C’est pas le même médicament pour débloquer le nez que pour débloquer le cul. Donc ouais, il y a plein de faux amis comme ça qui peuvent être très embarrassants sur le moment mais après, quand on raconte l’histoire dans des soirées avec des potes ou même sur scène, ça devient assez drôle.

Johan : Oui, oui, toi, ça met, comme on dit en français, ça donne de l’eau à ton moulin. Donc, c’est-à-dire que tu peux en rire derrière comme quand tu ris de l’accent français, enfin, le Français qui parle anglais et qui veut dire « Happiness » et qui met pas le « H » au bon endroit, etc.

Paul : C’est ça ouais. Oui, c’est exactement ça. J’avais oublié celui-là. Comme c’était dans mon premier spectacle, le « H », il faut bien savoir prononcer le « H » en anglais en tout cas quand on l’apprend, parce que sinon, ça peut dire quelque chose, la différence entre « Hapiness » et « a penis », c’est entre le bonheur et le pénis.

Johan : Ouais.

Paul : Donc du coup, il faut faire attention.

Johan : Et c’est vrai que ce que tu disais là, sur le « H » qui est pas au bon endroit, c’est … On m’a fait la réflexion quand j’étais en Allemagne et en Autriche, la même et on me dit : « Attends, Johan, le « H », soit tu le dis pas quand il en faut un, soit tu le mets pas au bon endroit. Il faudrait choisir » et c’est vrai.

Paul : Surtout avec ton prénom, à mon avis, c’était déjà le problème puisqu’en français on dit « Johan », on ne prononce pas le « H » et je crois en allemand, c’est vraiment, c’est le H.

Johan : C’est Johan, oui, oui.

Paul : Johan

Johan : Oui, oui. Donc, d’entrée de jeu, c’est pour ça que moi, on pouvait très vite savoir que j’étais pas germanophone. Alors Paul, tu vis en France, tu l’as dit, depuis dix ans, tu es marié avec une française, tu nous connais bien et tu te moques bien de nous, toujours de façon sympathique dans tes contenus parce que tu reprends souvent des clichés français qui sont vrais et que tu amplifies en fait. Et c’est un humour que moi j’aime beaucoup parce que moi, mes comiques préférés, ça a toujours été Les Inconnus que tu dois connaître, qui, eux, c’est ça, ils prenaient un petit truc vrai et ils l’amplifiaient pour faire rire. Donc, j’aime beaucoup ce type d’humour. Mais qu’est-ce qui continue, en tant qu’Anglais en France à te surprendre chez nous au quotidien ?

Paul : Heu… Je crois que la capacité de pouvoir râler à n’importe quel moment pour n’importe quoi, c’est limite un super pouvoir qu’en France, vous avez. C’est de râler à voix haute. Nous en Angleterre, on râle mais intérieurement. On le laisse pas sortir sauf si on a bu quelques bières. Mais sinon, dans la vraie vie, si on voit quelqu’un qui rentre dans la queue devant nous, qui était après, bah, en Angleterre, on ne dit rien, on est juste énervé à l’intérieur mais on garde, comme en français, on dit le flegme britannique. Mais en France, là c’est génial, j’adore ça, le… J’aimerais bien pouvoir avoir ce truc de pouvoir râler à quelqu’un qui passe devant moi dans la queue ou qui… Quand on voit un truc qui injuste en France, on râle tout suite. Et forcément c’était souvent le cas là en ce moment avec le confinement, les deux mois, c’est génial de… Les interviews qu’on voit aux actualités où il y a des gens dans la rue qui râlent, qui râlent, qui râlent. Les gens, ils râlent. Ils râlent pour un truc et quand le truc, il est réglé, ils râlent sur

Johan : …sur autre chose.

Paul : Jusqu’à que ça soit réglé en fait.

Johan : Ça, c’est le côté culturel effectivement parce que, moi, tu sais, je ne suis pas du tout un râleur de nature, je suis positif, je ne cherche pas le conflit mais c’est vrai que si je me fais doubler dans une file d’attente, je vais dire « oh monsieur, la queue est là-bas ». Donc, il doit y avoir une partie effectivement de… une partie de culture là-dedans. Au niveau des clichés, tu sais que quand moi, j’étais en Allemagne, il y avait un peu le cliché, « Oh, les Français, vous êtes toujours en retard ». Et je me suis aperçu que ce n’était pas vrai, qu’on n’était pas plus en retard que plein d’Allemands. Est-ce qu’il y a des clichés qui se vérifient pour toi ou de ton expérience, de ton point de vue, hormis le fait qu’on est râleurs. Est-ce qu’il y aurait d’autres clichés qui se vérifient ?

Paul : Le truc de retard, je dirais que moi je suis plus…, moi, je suis plutôt d’accord avec ça en tout cas par rapport à ce que j’avais vécu en Angleterre, plutôt professionnellement, je dirais. Et même personnellement, les disputes que j’ai avec ma femme à chaque fois qu’on et invité chez des gens, ils disent « ouais, venez pour 20h00 » et donc nous à 20h00, on est toujours à la maison. Et je dis : « Mais putain ! On va être en retard, ça va être compliqué. Viens vite ». Elle dit : « Non mais, c’est 20h00 c’est à partir de 20h00 en fait », et donc, du coup, on peut arriver… voilà, mais on est souvent les derniers à arriver quand même. Mais oui, ce truc de « nous, on veut être là vraiment à cinquante-neuf », et les Français, c’est bon si on arrive à cinq, c’est poli parce que si on arrive avant cinq minutes de retard, c’est pas très poli.

Johan : D’accord, donc toi tu confirmes ce cliché, OK ?

Paul : Pour moi, je confirme ça. Il y a un cliché qu’on a plutôt, je ne sais pas si c’est dans tous les pays, mais en tout cas les pays anglophones, on a le cliché que les Français sont sales.

Johan : OK.

Paul : Je ne l’ai jamais vu ou que les femmes sont poilues ou que… Le seul truc qui est peut-être vrai, c’est que, odeur, haleine, c’est peut-être moins joli que d’autres pays mais c’est parce que il y a le truc Café/Clope en France. Café/Clope, café/clope et forcément, café plus clope, ça fait une haleine un peu horrible, donc du coup, je crois qu’il y a juste plus de gens qui fument et qui boivent du café noir fort en France que par exemple en Angleterre. Après, en Italie, ça doit être encore pire, mais c’est vrai qu’en Angleterre, on est plus thé que café déjà, et si on est café, c’est plus des café à la Starbucks, le truc macchiato avec du lait, donc, c’est moins fort en termes de goût et puis on fume beaucoup moins en Angleterre. Donc je dirais ouais, au niveau haleine, peut-être que l’odeur elle est moins bonne mais généralement, je ne sais pas pourquoi. Ça vient peut-être du dessin animé, je ne me rappelle plus c’était quoi.

Johan : Pépé le putois, non ?

Paul : Oui, mais pour vous, c’est un italien. Quand on regarde…

Johan : Ah oui, la version originale.

Paul : Oui, la version originale et partout dans le monde, c’est un français.

Johan : Oui, d’ailleurs il a un accent, il parle anglais avec un accent français en fait.

Paul : Oui, c’est ça, mais en France, c’est un italien.

Johan : Oui, oui, c’est vrai

Paul : Donc, forcément, on ne peut pas se moquer de nous-même, il faut, il faut aller trouver…

Johan : Faut prendre un voisin.

Paul : …un autre pays pour taper dessus, donc…

Johan : OK, tu connais beaucoup de Jean Pierre ?

Paul : I know what you are thinking Jean-Pierre ; I get it, Jean-Pierre…No I know what you are thinking Jean-Pierre. Dans la vraie vie, non, j’en connais pas. Je connais personne qui s’appelle Jean Pierre. J’en ai déjà rencontré, j’en ai déjà croisé. Celui que je connais peut-être le mieux, même si je le connais pas, c’est le présentateur de TF1, Jean-Pierre Pernaud, mais à part ça… Et en plus, je l’aime bien parce qu’il est très cynique, il est très, j’ai l’impression qu’il est en colère contre la vie, donc il a des petites remarques que j’aime bien, mais c’est vrai que le nom, je ne sais même pas d’où il est venu et je l’ai utilisé dans le premier épisode de ma série « What the fuck » et en fait…

Johan : C’est resté.

Paul : En écrivant les autres, je ne sais pas, c’est resté parce que c’est un bon nom de Français qu’on n’a pas. Ça se traduit même pas en anglais John-Peter, ça n’existe pas. Il y a des noms composés en Espagne par exemple, ça pourrait être Juan Pedro, mais il y a pas beaucoup de gens qui s’appellent Juan Pedro. C’est typiquement français comme nom. Je crois peut-être en Allemagne, je ne sais pas si Johan Petro.

Johan : Non, non, pas vraiment. C’est aussi plutôt des prénoms, des prénoms non composés. Mais c’est vrai que, oui, dans tes spectacles, c’est pour ça que je faisais la référence : tu utilises souvent Jean Pierre comme prénom français. On va s’arrêter là-dessus. Je te remercie vraiment pour tous les conseils que t’as pu nous donner, pour toutes les anecdotes que tu as pu partager avec nous. Je partagerai de toute façon le lien vers ta chaîne YouTube en bas de cette vidéo puisque j’invite tous les membres à aller te voir. Tes vidéos sont en plus sous-titrées donc, en gros si tu comprends le français, on peut comprendre ton spectacle, même quand tu parles anglais, n’est-ce pas ?

Paul : Oui, ouais surtout les… En fait, en vrai tout ce que je fais professionnellement, c’est-à-dire mon spectacle et les vidéos pour Canal+, tout est sous-titré dans la langue inverse. Quand je parle français, c’est sous-titré en anglais et quand je parle anglais, c’est sous-titré en français mais après les autres vidéos que je fais, que ce soit des vlogs ou des lives, malheureusement je n’ai pas le temps de faire les sous-titres sur des trucs qui durent une heure.

Johan : Mais bon, il y a déjà énormément de contenus sur ta chaîne. Moi, je me suis déjà… Pourtant, tu sais je le disais dans l’introduction de cette vidéo. Moi j’essaie de passer le moins de temps possible en ligne, mais je sais que si je mets YouTube et que je commence à regarder un de tes épisodes, ça va faire un, deux, trois, quatre, il y a une grande partie de ton spectacle d’ailleurs qui est disponible sur ta chaîne YouTube, n’est-ce pas ?

Paul : Ouais, c’est ça. En fait le spectacle complet, l’heure dix minutes et là-dessus et après je l’ai découpé dans les seize sketchs différents, donc si on veut regarder… si on n’a que le temps de regarder trois ou quatre minutes à la fois, on peut le consommer en… je ne sais pas comment on le dirait en français ; bite-sized portions.

Johan : Par morceaux.

Paul : Par morceaux ouais.

Johan : Ouais, on pourrait le consommer par morceau, mais, non ce n’est pas vrai. Moi, je sais très bien que si j’en regarde un, eh bien, c’est que je vais enchaîner, je vais vouloir en regarder et une heure après je suis encore devant mon smartphone, donc…

Paul : Ah mais, c’est gentil !

Johan : Merci beaucoup pour tout ce que tu fais, merci pour le temps que tu nous as accordé et puis…

Paul : C’est avec plaisir.

Johan : …et puis à une prochaine fois cher Paul.

Paul : À la prochaine fois.

Johan : Salut !

Paul : Salut !

Donc voilà, j’espère que tu as aimé et j’espère aussi que tu as passé un bon moment. Tu vois, Paul est vraiment très drôle, on s’amuse beaucoup avec lui. Je te recommande d’ailleurs d’aller suivre ses vidéos. Tu as le lien vers sa chaîne YouTube en bas, il fait un travail fantastique. Donc, tu as vu aussi que son niveau de français est impressionnant, son accent est super et si tu veux toi aussi parler français de façon spontanée, sans stress, de façon automatique comme le fait Paul, eh bien tu peux suivre ses conseils.

Le premier : n’aie pas peur de faire des erreurs, n’aie pas honte de te tromper à l’oral. Il a beaucoup insisté sur ce point et je pense qu’il a raison de le faire.

Numéro 2 : essaie d’aller en immersion dans un pays, c’est-à-dire d’aller dans le pays et de ne pas être avec des gens de ta nationalité. Si tu es Marocain, ne reste pas avec des Marocains, va avec des Français. Si tu es Anglais, Américain, Allemand, ne reste pas avec des Anglais, Américains ou Allemands, va voir des Français. Ne reste pas dans ta communauté.

Si tu n’as pas la possibilité d’aller dans le pays, pratique via des communautés en ligne. Il a vraiment insisté sur cette capacité que tu vas avoir à échanger avec d’autres. Ça, c’est très important.

Et enfin, si tu veux améliorer ta prononciation, Paul te conseille déjà de répéter en pratiquant seul. C’est quelque chose qui a très bien marché pour lui : répéter, répéter, répéter et de surjouer, c’est-à-dire d’exagérer l’accent puisque le fait d’exagérer, ça t’apprendra tout doucement à le prononcer correctement.

Je te souhaite bon courage. Va voir les vidéos de Paul, le lien est en bas, c’est très amusant. Si tu as aimé cette vidéo, laisse un petit pouce bleu pour nous le faire savoir et pour nous encourager, Paul et moi. S’il y a d’autres personnes que tu aimerais voir sur la chaîne YouTube de Français Authentique, fais-le-moi savoir dans la section commentaires. On avait invité Steve Kaufman, on avait invité Ouadih Dada, grand journaliste qui a présenté le JT, tu peux retrouver leurs vidéos. Mais si tu souhaites avoir d’autres personnes, fais-moi une suggestion en commentaire et évidemment, abonne-toi à la chaîne YouTube de Français Authentique en activant les notifications.

A très bientôt, merci d’être fidèle à Français Authentique.