Jacques Prévert – Déjeuner du matin

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Transcription de la vidéo :

Dans la vidéo d’aujourd’hui, on va parler de Jacques Prévert et je vais vous lire un de ses poèmes tiré du recueil « Paroles »  et je vous expliquerai un petit peu sa signification.

Bonjour les amis, merci de me rejoindre pour cette nouvelle vidéo de Français Authentique et aujourd’hui, on va parler de Jacques Prévert et en particulier un de ses poèmes. Jacques Prévert était un poète et scénariste français né en 1900 et mort en 1977 qui a écrit tout un tas de poèmes très célèbres. Une de ses œuvres les plus connues, c’est le recueil de poésies « Paroles ». C’est un recueil composé de 95 textes qui a été publié en 1946. J’ai acheté une version franco-anglaise (je ne sais pas si vous allez bien voir, ça ne focalise pas bien). J’ai sur une page le poème en Français et sur l’autre page le poème en Anglais et je trouve que c’est peut-être une idée pour vous, pour ce qui est des poèmes, d’avoir une traduction parce que les poèmes, c’est souvent complexe, il y a des mots difficiles à comprendre. Donc, le fait d’avoir sur une page le poème en Français version originale et l’autre page en Anglais (si vous être anglophone) ou dans votre langue maternelle, ça aide pas mal. Je l’avais fait en Allemand pour certains romans complexes et ça m’avait aidé. On s’éloigne un petit peu du sujet Jacques Prévert, mais je voulais vous donner ce conseil.

J’ai choisi pour vous le poème « Déjeuner du matin » parce qu’il m’a été suggéré par notre ami Nensi sur Facebook – merci Nensi – et pour trois raisons. La première, c’est qu’il est relativement simple à comprendre pour vous. La deuxième raison, c’est qu’il utilise le vocabulaire du petit déjeuner qui peut être utile dans votre apprentissage du Français. Et la troisième, c’est qu’il utilise quelques verbes irréguliers au passé composé et que je trouvais que c’était intéressant pour vous d’assimiler et d’entendre plusieurs fois ces verbes. Il parle de « mettre » en disant : « Il a mis. » ; il parle de « boire » en disant : « Il a bu. » ; et il parle de « prendre » en disant : « J’ai pris. »

Ce sont trois verbes très utilisés aussi bien au présent de l’indicatif qu’au passé composé et je trouvais que c’était intéressant pour vous de les entendre dans ce joli poème. Ce que je vous propose, c’est de lire ce poème « Déjeuner du matin » et ensuite, je vous expliquerai les différents mots et je mettrai à votre disposition dans une capture d’écran la version française et la version anglaise. On y va !

Il a mis le café 

Dans la tasse 

Il a mis le lait 

Dans la tasse de café 

Il a mis le sucre 

Dans le café au lait 

Avec la petite cuillère

Il a tourné 

Il a bu le café au lait 

Et il a reposé la tasse 

Sans me parler

Il a allumé 

Une cigarette 

Il a fait des ronds 

Avec la fumée 

Il a mis les cendres 

Dans le cendrier 

Sans me parler 

Sans me regarder

Il s’est levé 

Il a mis 

Son chapeau sur sa tête 

Il a mis son manteau de pluie 

Parce qu’il pleuvait 

Et il est parti 

Sous la pluie 

Sans une parole 

Sans me regarder

Et moi j’ai pris 

Ma tête dans ma main 

Et j’ai pleuré

Voilà différents mots que j’avais envie de vous expliquer. Il parle au début de la tasse, donc, il a mis le café dans la tasse, et une tasse… [Bruit de cuillère dans une tasse]. Aujourd’hui, je suis équipé, j’ai pris un petit peu de matériel, donc, ça, c’est une tasse (c’est clair) dans laquelle on peut mettre le café – c’est une tasse où il y a mes enfants, Emma et Tom – donc, on met le café, on met le lait, on peut mettre plein de choses dans une tasse. Ensuite, il met le café dans la tasse, il met du lait avec, il met du sucre et il tourne avec la petite cuillère. Ça doit être clair pour vous, à mon avis. Ça, c’est une petite cuillère qu’on utilise pour tourner dans la tasse. (Ça devient compliqué, mais je prends la petite cuillère et je tourne pour mélanger le sucre dans mon café, le sucre, le lait et le café.) Et ça, c’est une grande cuillère ; on utilise une petite cuillère (comme il l’a dit, petite cuillère) ou une grande cuillère. Les petites cuillères, on appelle ça des cuillères à café et les grandes cuillères, on appelle ça des cuillères à soupe parce que souvent, on boit la soupe avec.

Ensuite, il dit qu’il a reposé la tasse. « Reposer », ça veut dire que vous avez la tasse dans la main [et] vous la posez sur la table. « Reposer », ça veut dire que vous posez une nouvelle fois. Quand on a « re » devant, c’est très souvent qu’on répète une action. Si vous posez une fois, vous l’avez posé, c’est tout. Si vous la posez, que vous la reprenez, que vous la posez une nouvelle fois, vous dites « reposer ».

Ensuite, il dit qu’il fait des ronds avec la fumée. Faire des ronds – un rond, c’est un cercle ; ça, c’est un rond – et faire des ronds avec la fumée – c’est difficile à faire, mais il y en a qui le font – c’est faire plein de petits ronds comme ça ; ils mettent leur bouche d’une façon particulière quand ils fument une cigarette et ils arrivent à faire en sorte que la fumée fasse des cercles, fassent des ronds.

Il dit ensuite qu’il a mis les cendres dans un cendrier. Quand quelqu’un fume une cigarette ou un cigare, il y a ce qui se consume, ce qui est brûlé par le feu : c’est des cendres. Et les cendres, on les met dans un cendrier. Ça, c’est un cendrier ; les gens prennent leur cigarette et mettent, tac, les cendres dedans. Je ne fume pas, j’ai juste un cendrier pour les invités, pour que les invités puissent fumer dehors et mettent leur cendres dans le cendrier. Ça, c’est un cendrier et les cendres, c’est ce qui brûle au bout d’une cigarette ou d’un cigare.

Ensuite, il nous dit qu’il a mis son chapeau sur sa tête. Un chapeau, c’est ça. Ça, c’est un chapeau de Cow-Boy, ce n’est pas ce que portaient les gens à l’époque, mais à l’époque les gens portaient aussi des chapeaux. Un chapeau, c’est tout ce qu’on met sur la tête qui n’est pas une casquette et les gens mettaient des chapeaux pour avoir l’air élégant.

Ensuite, il nous parle d’un manteau de pluie. Un manteau, c’est un blouson. Ça, c’est un manteau – je ne sais pas si vous voyez bien, je me recule un peu. Ça, c’est un manteau, c’est ce que je mets quand il fait froid. C’est comme un blouson, on le met par au-dessus de ses épaules et on le porte comme ça. Ça, c’est un manteau et un manteau de pluie, c’est un manteau qui est étanche, qui peut résister à la pluie, qui fait que la pluie coule et s’éloigne de votre corps.

Et la dernière expression que je voulais vous expliquer, c’est quand il dit : « J’ai pris ma tête dans ma main. » Prendre la tête dans sa main, c’est faire ça. Et on fait souvent ça quand on est dépité, quand on est triste, quand on a une émotion négative. On prend soit sa tête avec une main… ; on peut même prendre sa tête avec deux mains comme ça et c’est quand on est triste, quand on a une émotion négative, qu’on est surpris, il y a plein de cas. Mais quand on prend la tête dans la main, ce n’est jamais bon signe, c’est qu’on a une émotion négative.

Donc, vous voyez, ce poème, il a un sens un petit peu banal ; il nous raconte une histoire qui semble ne pas avoir de sens, mais on voit au fur et à mesure que les sentiments arrivent puisqu’il dit « sans me parler, sans me regarder », donc, on sent, quand il décrit cette scène, qu’il se sent un petit peu rejeté : « sans me parler, sans me regarder. » Et à la fin, la chute – on ne s’y attend pas vraiment – il dit qu’il prend la tête dans sa main et qu’il pleure. Ça, ça montre qu’il est triste, mais on ne sait pas pourquoi. C’est du coup un poème qui est ouvert, donc, on peut trouver le sens qu’on veut. On peut se dire : « Il est triste parce qu’il n’a plus d’argent, il est pauvre. » ou : « Il est triste parce qu’il a un chagrin d’amour. », « il est triste parce que c’est la guerre. », on ne sait vraiment pas de quoi il s’agit et c’est ce qui fait un petit peu l’intérêt de ce poème : ça nous laisse imaginer ce que ça peut vouloir dire.

Ce que je vous propose, – on va faire un petit jeu ensemble – vous me dites dans les commentaires ce que vous pensez ; vous lisez ce poème – je l’ai mis à l’écran – plusieurs fois et vous me dites ce que vous pensez, pourquoi cette personne est triste à votre avis ? Est-ce qu’il y a un symbole caché ? Quelle est votre compréhension du poème et je sélectionnerai quelques commentaires dont on parlera dans une  prochaine vidéo.

Et si vous avez envie que je fasse d’autres revues de poèmes ou d’ouvrages français, laissez tout simplement un petit pouce bleu sur YouTube, un petit « J’aime » sur Facebook, ça m’encouragera à le faire, ça me montrera que vous êtes intéressés par ce genre de contenu. C’est ce que je fais depuis le début : je vous demande des « J’aime » quand le sujet vous intéresse et si ça vous intéresse,  j’en fais plus. Sur la conjugaison, je vous avais promis d’autres vidéos quand on aurait atteint 1.000 « J’aime » sur la première vidéo, j’en ai déjà enregistré trois, etc. Donc, c’est mon moyen d’interaction avec vous et je vous remercie vraiment de votre confiance.

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Merci beaucoup !