Les fables de la Fontaine

Dans cet épisode je vous parle de Jean de La Fontaine et ses fables. J’en profite pour vous lire et expliquer “La cigale et la fourmi”.

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Transcription de l’épisode :

Bonjour à tous, membres de la famille Français Authentique ! Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast. Aujourd’hui, j’ai essayé d’innover un petit peu en changeant de registre. J’aime tester de nouvelles choses et ces derniers temps, je faisais beaucoup d’explications d’expressions idiomatiques françaises et ça, je vais continuer à le faire parce que vous êtes vraiment très nombreux à me le demander. Aujourd’hui je vais vous parler des fables de La Fontaine. Je choisis un sujet et je ne vous explique pas une expression, mais on parle ensemble de ce sujet. C’est un sujet que je vais traiter un peu plus en profondeur dans l’académie Français Authentique ; je ne sais pas si vous connaissez ou si vous avez eu l’occasion de jeter un œil sur le site (que vous trouverez sur www.francaisauthentique.com/academie) Vous êtes entre 200 et 250 à être membres de cette académie qui est un programme où vous payez chaque mois un abonnement et où vous recevez des leçons (un module chaque mois avec une vidéo, du vocabulaire, de la prononciation, etc.) et vous avez un accès au groupe privé Facebook de l’académie. J’adore vraiment ce groupe parce que je m’y rends tous les jours et il y a plein de membres formidables qui échangent, parlent de différents sujets, s’entraident, etc. Jetez un petit coup d’œil à l’académie Français Authentique – je mettrai le lien en-dessous de ce podcast –, ça peut être une chose qui vous intéresse. Je ferai un module sur le sujet, mais aujourd’hui, je voulais vous expliquer un petit peu ce que c’était ces fables de La Fontaine.

Une fable, c’est une petite histoire qui a une morale, en général. Et Jean de La Fontaine, c’était un poète français (1621-1695) – donc, c’est assez ancien. Il a vécu du temps de Nicolas FOUQUET qui était un homme d’état français très connu et qui était surintendant des finances, donc qui gérait toutes les dépenses de l’État et tout ça se passait au temps de Louis XIV, Château de Versailles, etc. C’est une période française très connue, en tout cas, on met beaucoup l’accent dessus à l’école en France. Jean de La Fontaine était poète à cette époque et il récitait des fables à la cour du roi. Les fables de La Fontaine qu’il a écrites regroupe trois recueils qu’il a publiés entre 1668 et 1694 et il y a en tout 243 fables, 243 petites histoires avec une morale. Il a écrit ces fables en vers. « Vers », c’est le contraire de « prose » et ce sont des phrases qui se répètent d’un point de vue de la longueur ou nombre de syllabes. Une syllabe, c’est par exemple si je dis : « Je m’a-ppelle Jo-han » ; il y a cinq syllabes. Et quand vous répétez des phrases, par exemple dix phrases, douze phrases, avec le même nombre de syllabes, eh bien, vous faites des vers. On peut dire que vous faites des vers si chaque phrase que vous dites rime, ce qui veut dire qu’elle a la même fin. Par exemple si je dis : « je m’appelle Johan », et : « Je mange des bananes » – je n’ai rien trouvé de mieux – vous voyez que « Johan » et « banane » finissent pareillement et si vous répétez plein de phrases comme ça qui finissent pareil, on dit que ça rime et que vous parlez en vers.

Les Fables de La Fontaine étaient écrites en vers. Il a utilisé dans chacune de ses fables des histoires entre plusieurs animaux, dans la majorité. On va en prendre une en exemple (le lièvre et la tortue). Le lièvre, c’est comme un lapin ; c’est un petit animal avec des grandes oreilles qui court vite et la tortue, c’est l’animal qui a une carapace sur son dos et qui est très lente. Dans le lièvre et la tortue, à la fin il parle d’une course où le lièvre prend son temps parce qu’il est sûr de gagner, vu qu’il est très rapide, mais la tortue, sachant qu’elle est lente, continue toujours sans faire de pause avec persévérance et finit par gagner la course. La morale dans cette histoire, c’est que ça ne sert à rien de courir très vite et de prendre des pauses, etc., il faut essayer d’être persévérant, il faut faire comme la tortue, continuer à toujours marcher même si vous le faites de façon lente.

Il y a plein d’histoires de ce genre comme celle de la grenouille qui voulait être plus grosse que le crapaud ; le lion et le rat, etc., plein d’histoires avec une morale et je trouve ça très intéressant. Peut-être avez-vous déjà entendu parler du corbeau et du renard où il y a un corbeau sur un arbre avec un fromage dans la bouche et le renard, lui, aimerait bien avoir le fromage que le corbeau avait dans le bec. Le problème est que lui, il est en bas et le corbeau dans l’arbre, donc, il ne peut pas attraper le fromage. Là, il a eu l’idée de lui dire : « Oh, vous êtes très beau, monsieur le corbeau ! Est-ce que vous pouvez chanter ? » Il donne plein de flatteries et de compliments au corbeau jusqu’à ce que celui-ci commence à chanter et c’est en ce moment que le fromage tombe et le renard le prend en disant : « J’ai gagné, c’était une ruse … » C’est plein de petites fables comme celle-là, assez courtes, très bien écrites et très intéressantes avec de belles morales.

Ce que je vous propose, c’est de lire une fable de La Fontaine – j’en ai une avec moi –qui est la cigale et la fourmi – vous allez voir ce que je vous disais au niveau des rimes ; il y a toujours deux phrases qui riment, qui finissent par le même son. Il se peut que certains mots soient difficiles pour vous parce que c’est de la poésie, mais il y aura la transcription et vous pourrez relire tranquillement et on prendra peut-être avoir le temps dans le module de l’académie d’aller plus en profondeur et j’expliquerai chaque mot de cette fable ou ceux des autres. C’est parti avec la cigale et la fourmi de Jean de La Fontaine :

 

La Cigale, ayant chanté 

Tout l’été,

Se trouva fort dépourvue 

Quand la bise fut venue : 

Pas un seul petit morceau 

De mouche ou de vermisseau. 

Elle alla crier famine 

Chez la Fourmi sa voisine, 

La priant de lui prêter 

Quelque grain pour subsister 

Jusqu’à la saison nouvelle. 

« Je vous paierai, lui dit-elle, 

Avant l’août, foi d’animal, 

Intérêt et principal. » 

La Fourmi n’est pas prêteuse : 

C’est là son moindre défaut. 

Que faisiez-vous au temps chaud ? 

Dit-elle à cette emprunteuse. 

– Nuit et jour à tout venant 

Je chantais, ne vous déplaise. 

– Vous chantiez ? J’en suis fort aise. 

Eh bien! Dansez maintenant.

Vous remarquez bien les rimes : chanté-été, dépourvue-venue, morceau-vermisseau, famine-voisine, etc. En gros, il raconte dans cette histoire que la cigale a passé tout son temps pendant l’été à chanter et quand la bise fut venue (la bise, c’est le vent), eh bien, elle n’a plus rien et se dit qu’elle n’a rien à manger, il fait froid. Elle n’a pas un petit morceau de mouche ou de vermisseau (des insectes à manger) et elle va crier famine (elle va voir la fourmi pour lui dire qu’elle a faim). Elle lui demande de lui prêter un petit peu de grains pour subsister (survivre jusqu’à la prochaine saison) en lui promettant de lui payer avec les intérêts, etc. La fourmi, elle n’est pas prêteuse, elle n’aime pas prêter, elle veut tout garder pour elle et elle demande à la cigale : « Qu’est-ce que vous faisiez quand il faisait chaud ? » et la cigale lui répond : « Je chantais. » Et la fourmi lui dit : « Vous chantiez ? Eh bien, maintenant, dansez ! » Et elle ferme la porte et ne lui donne rien.

Ici, au niveau de la morale, on peut voir ça de deux façons différentes. C’est une morale qu’on appelle explicite et ça veut dire qu’il ne nous dit pas (Jean de La Fontaine) ce qu’il pense. Il y a deux messages et le premier, c’est que la fourmi est très prévoyante ; elle a prévu tout l’été à manger pour survivre l’hiver, mais elle est égoïste puisqu’elle ne veut rien donner. Le deuxième message, c’est celui de la cigale qui, elle, vit l’instant présent, heureuse, il fait chaud, elle chante et elle aime aider les autres parce qu’elle chante pour les autres tout l’été. On a donc l’impression par deux ou trois phrases que Jean de La Fontaine préfère la cigale, mais il ne nous dit pas exactement quelle est la morale, c’est à nous de nous décider en choisissant si on préfère être une fourmi prévoyante (mais égoïste) ou une cigale qui vit l’instant présent et qui est altruiste.

Comme je vous dis, c’était très rapide ; on a balayé ça très rapidement, mais dans l’académie, je ferai un module dans lequel je vais parler de ce sujet un peu plus dans le détail avec plein d’autres sujets (on parle de l’histoire de France, des écrivains, du système scolaire, du CV, de la lettre de motivation, de l’entretien d’embauche, etc.), mais ce sujet de Jean de La Fontaine m’intéresse beaucoup et j’espère qu’il vous plaît aussi. N’hésitez pas à me donner votre avis sur Facebook. Est-ce que vous aimez ce type de podcast dans lequel je vous parle de choses liées à la culture francophone ? Et j’aimerais également savoir ce que vous pensez de cette fable de la cigale et la fourmi.

Merci d’être si nombreux à me suivre ; je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode du podcast de Français Authentique.