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Emmanuel Macron peut-il finir son mandat ? (café avec Johan 7)

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Transcription de la vidéo :

Salut, chers amis ! Merci du fond du cœur de me rejoindre pour ce nouvel épisode de Café Avec Johan. C’est l’épisode 7, aujourd’hui. Tu vas voir, c’est un épisode politique. Ça me fait plaisir que vous soyez là pour ce format Café Avec Johan, qui est un format un peu plus long que mes autres vidéos, un format plus spontané, puisque je prends des sujets d’actualité ou des sujets un peu plus généraux, et je donne mon avis. J’ai juste quelques notes en face de moi, une liste hein, un bullet point, comme diraient les Anglo-saxons. Et je partage ce que je pense sur un certain nombre de sujets. Et l’idée, c’est pas seulement de dire ce que je pense, mais de donner des faits précis pour que tu te fasses une idée de l’actualité française ou autres.

Aujourd’hui, on va parler d’Emmanuel Macron. Tu vois, c’est vraiment un sujet explosif, une question simple. Est-ce qu’Emmanuel Macron, président de la République française, peut aller au bout de son second mandat ? Je sais que tu t’intéresses au sujet un peu politique. Le tout premier épisode de Café Avec Johan, c’était ça. Que se passe-t-il avec la politique en France ? C’est l’épisode qui a le mieux fonctionné, en termes en tout cas d’échange, d’interaction. On a eu un autre épisode dans lequel je parlais de l’élection présidentielle de 2027. Est-ce qu’on va basculer vers un candidat populiste ? Et aujourd’hui, je vais partager des faits sur le mandat actuel d’Emmanuel Macron, quelques pistes de réflexion, et à la fin de la vidéo, je te dirai comment, moi, j’envisage la suite.

Bien sûr, je suis comme toi, je n’en sais rien, ou en tout cas, j’ai aucune certitude et j’ai pas la prétention d’être un expert en politique ou autres, j’ai jamais étudié le sujet. Je m’intéresse à l’actualité, à la politique, et je lis beaucoup, donc, j’essaie de faire des liens par rapport à l’histoire, aux biographies que j’ai pu lire, etc. pour me dire comment les choses pourraient évoluer. Et même si je n’ai aucune certitude, je partagerai mon sentiment à la fin de cette vidéo.

Donc, tu pourras bien sûr, toi-même, partager ton avis, ton analyse, en commentaire. Et tu peux aussi télécharger la fiche PDF gratuite. C’est le premier lien dans la description. C’est une fiche de synthèse qui reprend tout ce qu’on va voir ensemble.

Donc, dans la première partie, on va déjà voir où en est Emmanuel Macron aujourd’hui. Je sais que c’est un président qui ne laisse pas indifférent. Et même à l’étranger, vous avez été nombreux à m’en parler, il marque… il a un côté marquant, beaucoup l’adorent, beaucoup le détestent. Donc, c’est un personnage qui est quand même particulier et qui ne passe pas inaperçu.

C’est Café Avec Johan. Dans Café Avec Johan, on peut boire une petite gorgée de café. D’ailleurs, je t’invite à écouter ce podcast tranquillement, ‘fin, cette vidéo, et de la consommer comme un podcast. Il y a pas de montage, on t’affiche pas plein de choses à l’écran, donc, tu peux très bien juste m’écouter en marchant ou en prenant un café.

Donc, Emmanuel Macron, c’est un président qui est dans la seconde moitié de son mandat. Il a été élu pour la première fois en 2017 et réélu en 2022. Donc, il lui reste environ 2 ans, puisque là on est en 2025. Sa fin de mandat est prévue, en 2027, en mai 2027.

Ses quinquennats ont été marqués par des crises majeures. Il y a eu les gilets jaunes dans son premier mandat. C’était carrément une révolte, voire presque une mini-révolution contre le pouvoir en place. C’était partie d’une taxe que son gouvernement voulait imposer, une taxe supplémentaire sur le carburant, sachant qu’en France, l’extrême majorité de ce qu’on paie à la pompe, c’est des taxes, ça va à l’État. Donc, là, c’était, comme on dit, la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Et il y a eu de grandes révoltes, de grandes vraiment manifestations.

Et je pense qu’Emmanuel Macron a été marqué par ça, puisqu’à un moment en fait le peuple était à deux doigts de rentrer à l’Élysée. Et certains disent qu’il y avait des plans pour qu’Emmanuel Macron puisse fuir, au cas où les gens arrivent à rentrer dans l’Élysée. Donc, c’était quelque chose de critique, et apparemment, ça l’a marqué. La France, historiquement, ça a toujours été un pays de révolution. Donc, imagine une insurrection dans le palais de l’Elysée, ce que ça aurait pu donner, ne serait-ce que d’un point de vue symbolique.

Il y a aussi eu la crise sanitaire en 2020, le COVID-19, la guerre en Ukraine, l’inflation qui revient, la réforme des retraites ou les réformes des retraites, parce qu’il a été élu en 2017 en disant, « nous allons faire une réforme des retraites », qu’il a essayé de mettre en place, qu’il a annulée. On en parle encore aujourd’hui en 2025.

Et tout ça, en fait, ça a créé énormément de tensions sociales, énormément de violences. Bien sûr, c’est pas le seul responsable, mais en tout cas, c’est un fait. Aujourd’hui, dans la société française, il y a beaucoup de violences et de tensions sociales.

Il a une Assemblée nationale qui n’est pas majoritaire, donc, il y a aucune majorité absolue. J’en ai parlé dans les Café Avec Johan 1 et 4, donc, je t’invite à peut-être voir ces épisodes pour comprendre la situation actuelle en France, en ce qui concerne l’Assemblée nationale. Mais depuis les dernières législatives de juin 2022, son parti, le groupe présidentiel, les gens qui lui sont fidèles à l’Assemblée nationale et qui sont censés voter les lois de son gouvernement, eh bien ils n’ont plus la majorité, donc, il n’a plus le pouvoir de faire voter les lois qu’il souhaite.

Ça rend bien sûr la gouvernance difficile et ils utilisent beaucoup ce qu’on appelle l’article 49.3 de la Constitution de la Cinquième République. Il a déclenché 30 fois depuis 2022. Donc, en gros, encore une fois, j’en ai parlé en détail dans les épisodes Café Avec Johan 1 et 4, mais cet article, ça permet en fait de faire passer un texte, le gouvernement peut faire passer un texte de loi sans qu’il ne soit voté par l’Assemblée nationale. Le seul risque, c’est que l’Assemblée nationale peut dire, « puisque c’est ça, nous on met un vote pour faire tomber le gouvernement ». Donc, le gouvernement peut à tout moment, puisqu’il n’est pas… l’Assemblée nationale n’est pas majoritaire, peut à tout moment le faire tomber.

Donc, on a une opposition en trois blocs, trois blocs qui se détestent et qui veulent des choses opposées. On a le Nouveau Front populaire à gauche, on a le Rassemblement National, donc, les nationalistes, et les républicains, la droite traditionnelle. Bien sûr, on a aussi… c’est même plus que trois blocs, parce qu’on a le centre. Donc, on a plutôt le centre, la gauche et les nationalistes, parce que la droite traditionnelle, les républicains sont plutôt noyés dans le centre aujourd’hui.

Emmanuel Macron souffre d’une impopularité énorme et croissante. En mars 2024, seuls 26 % des Français disaient avoir confiance en lui. Imagine, il y a quatre personnes. Sur les quatre, il y en a trois qui disent « j’ai pas confiance » et une qui dit « j’ai confiance ».

Il y a une nouvelle crise début 2024 ou courant 2024, une crise agricole. Donc, il a même perdu le soutien des agriculteurs, il a perdu le soutien des campagnes. Il y a des tensions énormes dans les écoles, dans les hôpitaux, dans la police. Donc, il y a vraiment un sentiment d’usure généralisé qui ternit énormément son image.

Il y a aussi ce que les observateurs remarquent ou font transparaître dans la presse, quand on lit la presse française, il y a une sorte de solitude du pouvoir. Emmanuel Macron est perçu par beaucoup comme étant quelqu’un de déconnecté de la réalité. Parce qu’il a grandi dans un milieu assez aisé, il a fait les meilleures écoles, il a tout de suite travaillé dans la haute administration publique, dans la banque, chez Rothschild. Ensuite, il a été ministre, président. Donc, il serait déconnecté de la vie réelle vécue par les Français et il aurait une certaine arrogance, voire un certain cynisme.

Personnellement, je trouve qu’il a utilisé certaines crises pour manipuler un peu les foules. Là, c’est un avis personnel. Tout ce que j’ai dit jusqu’à présent, c’était des faits, mais moi, ce que j’observe, c’est qu’il a amplifié les crises, notamment le COVID, dans son premier discours, quand il dit « nous sommes en guerre ». Nous sommes en guerre. C’est un virus. Bien sûr, c’est un virus grave, c’était une pandémie, il fallait faire attention, il fallait protéger la population, mais je trouve la métaphore « nous sommes en guerre » maladroite.

Déjà, je la trouve déplacée vis-à-vis de ceux qui ont vraiment fait la guerre, la vraie guerre, quand ils se battaient, qu’ils risquaient de mourir au combat, sur le front. Là, c’est un virus. Et je le soupçonne de chercher parfois à attiser les peurs pour mieux maîtriser les populations. Encore une fois, c’est un avis personnel, mais je trouve qu’il a utilisé le COVID pour ça. Il a utilisé le conflit en Ukraine pour se faire réélire sans campagne en 2022, quand le conflit a été déclenché. Il disait, « moi, je peux pas faire campagne parce que je suis en train de gérer une guerre extérieure, etc. » Donc, voilà, on sent un certain cynisme qui est d’utiliser les conflits et les crises pour son intérêt personnel. C’est ce que beaucoup rapportent et c’est mon avis personnel, encore une fois. Tu n’es pas obligé de le partager.

Certains journalistes le voient comme étant quelqu’un d’isolé dans sa tour, ‘fin, dans son palais, et d’être un peu déconnecté de la réalité. Et il y a quelques anecdotes qui sortent dans la presse et qu’on peut voir sur certaines vidéos qui peuvent montrer que c’est vrai. À une époque, il disait, « il y a ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien ». On peut pas dire que quelqu’un n’est rien, même s’il a pas réussi dans sa vie, même s’il a pas réussi ses études, même s’il a pas réussi certaines choses. On peut pas dire qu’il n’est rien, ça reste un être humain, il est quelque chose.

Il y a eu un moment dans lequel il a dit à une personne : « Oui, ben si on cherche vraiment du travail, on en trouve. Il suffit… Moi, je traverse la rue et je vous trouve du travail ». Je ne suis pas en désaccord sur le fond, parce que c’est vrai qu’en France, il y a un taux de chômage qui est très haut et il y a plein d’emplois disponibles, notamment dans la restauration. Mais pour certains, faire ces travaux difficiles, qui ne sont pas rémunérés assez, c’est moins intéressant que de rester à la maison et de toucher certaines prestations sociales. Ça, j’en parlais dans Café Avec Johan 4. C’est une réalité. Ça peut paraître caricatural de le dire comme ça, mais je comprends. Si tu dois travailler dans la restauration, te lever tôt, te coucher tard, travailler le week-end et gagner un tout petit peu plus seulement que si tu restais chez toi, évidemment que certains ne vont pas faire l’effort d’aller travailler. Mais le dire en tant que président de la République de cette façon un peu hautaine, « moi je traverse la rue et je vous trouve du travail », ça n’a pas joué pour son image.

Donc, voilà un peu la situation actuelle. On comprend que Macron est isolé, qu’il a pas de majorité absolue, qu’il peut difficilement gouverner, parce qu’il y a pas de majorité à l’Assemblée nationale. Donc, on peut se demander quels sont les scénarios possibles, comment les choses peuvent évoluer. Et en fait, il y a trois scénarios qui peuvent se produire et on va en parler brièvement dans un instant pour voir ce qui peut être le plus probable.

Le premier scénario, c’est qu’il finit son mandat sans majorité. Donc, il continue de gouverner un peu comme il peut, au cas par cas, il cherche des compromis. Donc, parfois, il va vouloir faire plaisir à la gauche, aux partis socialistes, parfois aux républicains, donc, à la droite classique. C’est la situation actuelle hein. C’est stable, mais c’est super fragile, et ça impose des alliances vraiment ponctuelles, beaucoup de négociations et aucune grande réforme. Sachant que la France a un déficit énorme, que c’est très risqué de ne pas faire de vraies réformes, ça peut être dangereux sur le long terme. En tout cas, c’est le premier scénario, il finit son mandat dans la situation actuelle.

Le deuxième scénario, c’est qu’il dissolve une nouvelle fois l’Assemblée nationale. Il en a le pouvoir cet été hein. Il peut dissoudre, mais seulement une fois par an. Donc, il y aurait des nouvelles élections législatives, et ça c’est très risqué. Parce que, on l’a vu, en juillet 2024, il y avait trois blocs presque à égalité entre le centre, le RN, donc, le parti nationaliste, et la gauche, mélangé entre les écologistes, les Insoumis, et le Parti socialiste. Donc, on sent bien que ces trois blocs, ils sont très différents, ils sont encore existants aujourd’hui, et aucun ne peut gouverner seul. Donc, s’il dissout l’Assemblée nationale et qu’on se retrouve de nouveau dans une situation sans majorité, eh bien ça risque d’empirer la crise.

Le scénario 3, c’est un blocage total, c’est-à-dire soit il démissionne, parce qu’il a le pouvoir de démissionner de son mandat de président de la République, ou alors qu’il ait une sorte de cohabitation imposée. Parce que si les tensions devenaient vraiment ingérables, qu’on n’arrivait plus à gouverner, il pourrait être contraint de quitter le pouvoir. C’est peu probable, à mon avis, mais c’est pas impossible. En tout cas, la Constitution n’interdit pas qu’il démissionne. Ou alors, il pourrait y avoir une majorité d’opposition, donc, c’est-à-dire que cette fois, l’opposition se met d’accord et impose un premier ministre différent du parti d’Emmanuel Macron. Parce que jusqu’à présent, il a quand même toujours réussi à mettre en tant que premier ministre des gens qui pensaient comme lui. Mais là, on pourrait lui imposer un premier ministre qui ne pense pas du tout comme lui. Et là, ce serait ce qu’on appelle une cohabitation quand tu as un président de la République qui est d’un parti politique et un premier ministre d’un autre.

C’est déjà arrivé dans l’histoire de France. On a eu notamment Jacques Chirac à droite, avec comme président François Mitterrand à gauche. On a eu Lionel Jospin à gauche, avec le Président Jacques Chirac à droite. Donc, c’est possible, mais ça s’est jamais vu sous cette forme actuelle. Donc, ça, c’est un scénario aussi qui est possible.

Donc, je vais te dire en conclusion quel scénario me semble à moi, personnellement, le plus probable, et tu pourras, toi-même, me dire ce que tu en penses. Mais avant ça, je voudrais qu’on essaie d’analyser en quoi cette crise montre qu’il y a une limite dans les institutions françaises.

Déjà, on sent qu’il y a un climat de défiance qui est généralisé. Il y a 70 % des Français qui déclarent ne pas faire confiance aux partis politiques. Donc, c’est énorme en fait. Il y a 7 personnes sur 10 qui disent « je n’ai pas confiance aux partis politiques, ‘fin, en tous ces partis politiques ». La participation aux élections, elle est en baisse constante et les Français se disent de plus en plus démocrates mais désabusés. Ils ne savent pas comment les choses peuvent évoluer. On leur a fait tellement de promesses qui n’ont pas été tenues qu’ils n’ont plus confiance tout simplement. Et du coup, ça amplifie la puissance des partis populistes comme je l’expliquais dans l’épisode 4 de Café avec Johan sur « La France peut-elle basculer en 2027 ? »

Cette crise, elle est institutionnelle ou on peut la voir comme étant soit une crise de gouvernance, la façon dont est gouverné le pays, ou des institutions françaises. Parce que la Cinquième République, telle qu’elle a été voulue par le général de Gaulle, elle donne énormément de pouvoir au président de la République, mais elle repose sur la stabilité. Il faut que tout soit stable pour que le président de la République puisse appliquer son pouvoir, qui est très important. Quand le président est faible, comme c’est le cas actuellement, et qu’il n’a pas de majorité, le système ne fonctionne plus. Certains demandent une Sixième République, avec plus de proportionnels. Certains, notamment les gaullistes, ceux qui sont fans du général de Gaulle, demandent une démission du Président Macron.

C’est d’ailleurs ce qui s’est passé avec le général de Gaulle, qui est le grand penseur de cette Cinquième République. Lui, il a fait un référendum. Il utilisait beaucoup les référendums. Pas beaucoup, mais en tout cas, il les utilisait pas mal. Et si on répondait « non » à sa question, il démissionnait. C’est ce qui s’est passé. Il a fait un référendum. C’était sur la décentralisation. Le peuple a dit « non ». Il a dit, « OK, je vous ai fait une proposition, vous l’avez pas voulue. Je ne suis donc pas l’homme de la situation. Je démissionne ».

Ici, c’est différent. Emmanuel Macron a perdu les élections plusieurs fois et n’a pas démissionné. Donc, certains lui reprochent d’aller à l’encontre de la vision et de l’esprit de la Cinquième République. Donc, certains réclament le retour à une Cinquième République réelle, c’est-à-dire avec énormément de pouvoir pour le président, mais avec beaucoup de responsabilités. On peut pas faire comme nos politiques ont fait lors du référendum pour l’adoption de la Constitution européenne, c’est-à-dire ils ont fait un référendum. Je crois que c’était en 2000… J’ai un doute maintenant. 2002 ? Non. Je sais plus exactement. Il faudrait vérifier. J’ai plus la date est exacte. Mais en tout cas, il y a eu un référendum.

« Peuple français, voulez-vous que nous ratifiions la Constitution européenne ? Oui ou non ? » Les gens ont dit « non », et Nicolas Sarkozy, après avoir été élu, a fait adopter ce texte par le Parlement. Donc, on n’a pas tenu compte de la volonté du peuple. Et il me semble que c’était en 2005. Il faudra vérifier. Mais je pense que ce référendum, c’était en 2005.

Et là, le général de Gaulle aurait dit : « Bon, le peuple français a dit non. Donc, déjà, on applique ce que le peuple français veut. On ne met pas en place ce traité. Et si, moi, j’avais défendu le traité et que le peuple avait dit non, j’aurais démissionné ». Malheureusement, ça se passe différemment et ça crée une instabilité politique.

Il y a aussi en France un rapport compliqué à l’autorité et au compromis. Le débat en France, il est souvent tranché. Les gens pensent A ou B, et il y a pas de milieu. On n’est pas une société où on n’a pas une culture vraiment du compromis. Nous, on est passionné, conflictuel. Il y a peu de négociations, beaucoup de confrontations. C’est vrai chez nos politiques, mais même dans la population en général. Et du coup, ça peut rendre le système difficile à réformer, parce que quoi que tu proposes, le peuple sera pas content ou une partie du peuple sera pas content, et il y aura de la colère. Donc, ça, ça ne facilite pas la tâche de nos politiques.

Donc, du coup, en conclusion, on peut se demander ce qui va se passer. On a vu Emmanuel Macron peut finir son mandat, mais ça va clairement être difficile, parce qu’il est isolé, parce qu’il a pas de majorité, parce qu’il y a des tensions sociales. Donc, ça rend la suite vraiment très difficile et ça rend la situation très incertaine. Mais l’histoire politique, elle est pleine de surprises. Personne n’avait prédit l’arrivée des gilets jaunes. Personne n’avait prédit le Brexit. Personne n’avait prédit que Donald Trump aurait un autre mandat. C’est vraiment difficile d’avoir un avis tranché. Il peut y avoir des grandes surprises.

Moi, je pense qu’on va avoir le scénario 1, c’est-à-dire qu’il va laisser couler comme il est actuellement. Il a un gouvernement actuellement qui fonctionne à peu près. L’Assemblée nationale, elle est pas majoritaire pour lui, mais il arrive à faire passer ses textes avec différents compromis. Donc, je pense qu’il va essayer de continuer comme ça le plus longtemps possible. Le 3, c’est-à-dire démission ou destitution ou même premier ministre de cohabitation, j’y crois pas vraiment. Je pense qu’il va réussir à gagner du temps. Il reste 2 ans. Ça me paraît improbable. Éventuellement, le scénario 2, s’il voit que tout est bloqué, il refait des nouvelles élections législatives. Mais voilà, seulement s’il pense pouvoir faire mieux que les résultats de juillet 2024, ce qui n’est absolument pas le cas, absolument. Donc, moi, j’aurais tendance à penser que le scénario 1 est le plus probable, le scénario 2 vient ensuite, et le scénario 3 me semble complètement improbable.

Ce qui compte, c’est que tu restes informé, que tu restes curieux, que tu restes nuancé, et que tu suives un petit peu l’actualité, et que tu te poses des questions, que tu penses par toi-même, sans te laisser influencer par l’avis des autres. Ce format Café Avec Johan est là pour ça. J’essaie de te présenter des faits tels qu’ils sont. Évidemment, je te présente mon avis. Donc, indirectement, il y a une partie d’influence. Mais ne prends pas ce que je dis comme étant la vérité. Chaque fait est toujours interprété. Donc, fais ton travail et dis-moi ce que tu penses de la situation. Est-ce que tu penses qu’Emmanuel Macron ira jusqu’au bout de son mandat, en 2027 ? Donc, tu peux utiliser les commentaires pour ça. Quel scénario tu penses être le plus probable ?

Tu peux bien sûr télécharger aussi ta fiche PDF, fiche de synthèse, pour revoir les différents points qu’on a étudiés ensemble aujourd’hui. Et puis dis-moi vraiment si tu aimes ce format Café Avec Johan, que je compte garder encore un certain temps, si et seulement si j’ai l’impression que ça aide l’audience. Voilà.

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Merci de m’avoir suivi aujourd’hui et je te dis à très bientôt pour un nouvel épisode de Café Avec Johan. Salut !