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Comment parler français sans bloquer et atteindre ses rêves (interview Ouadih Dada)

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Transcription de la vidéo :

Salut chers amis ! Merci de me rejoindre. Aujourd’hui, c’est un jour très particulier pour Français Authentique puisque je vais avoir la chance de donner une interview avec Ouadih Dada. Ouadih Dada, c’est avant tout un journaliste marocain. J’avais fait une revue de son autobiographie “Dans l’œil du lion” sur la chaîne YouTube.

Ouadih est né et a grandi en France. A l’âge de huit ans, il a commencé à  nourrir le rêve de présenter le journal télévisé. A 25 ans, il s’est installé à Casablanca pour y faire un stage pour la chaîne de télé 2M, très populaire au Maroc. Et en l’espace de cinq mois, il est devenu présentateur du JT. Il a présenté en tout 2000 JT et a continué au fur et à mesure ses activités journalistiques. Il a commencé à écrire des ouvrages ; il a écrit quatre livres. Il donne des conférences sur le fait d’atteindre ses objectifs et c’est vraiment un très, trés grand honneur pour nous de l’avoir aujourd’hui. Il est également coureur de marathon et il s’est fixé un objectif de courir 100 kilomètres entre Casablanca et Rabat. Je suis très heureux qu’il ait accepté de répondre à mes questions parce qu’il incarne vraiment ce que j’essaye de faire ici au Maroc pour Français Authentique. Il symbolise l’apprentissage du français, il symbolise le fait de croire en soi, il symbolise le fait de parler avec éloquence et de parler à l’oral sans bloquer et vous allez le voir au cours de cette interview, il a un certain nombre de conseils à donner en ce qui concerne le fait d’atteindre ses rêves tout simplement.

Donc, nous allons parler avec lui d’apprentissage du français, nous parlerons du Maroc, je vais l’interroger sur son nouveau livre “Les notions d’une nation”, et je vais lui demander d’en faire un petit peu la présentation parce que c’est un ouvrage qui permet d’en apprendre un petit peu plus sur le Maroc et sa culture.

Donc, installez-vous confortablement, restez bien jusqu’au bout parce que Ouadih délivrera un certain nombre de conseils tout au long de la vidéo et on vous retrouve tout de suite, Ouadih et moi.

Johan : Alors, comme promis, je suis aujourd’hui avec Ouadih d’Adda. Bonjour Ouadih.

Ouadih : Bonjour Johan.

Johan : Merci beaucoup d’être avec nous aujourd’hui. Ouadih va apporter beaucoup de valeur à la chaîne Français Authentique aujourd’hui. Comme je l’ai dit dans l’introduction Ouadih est conférencier – de base journaliste initialement – mais conférencier, écrivain ; il travaille un petit peu dans le monde associatif. Marathonien aussi, j’ai vu récemment. Et on va parler aujourd’hui de trois sujets majeurs. On va parler dans un premier temps de l’apprentissage du français, dans un deuxième temps du Maroc. Ouadih a écrit un livre qui s’appelle “Les notions d’une nation” qu’il va un petit peu nous présenter aujourd’hui. Et les membres de France Authentique le savent, je m’intéresse beaucoup au Maroc, à sa culture, donc, pour moi, ça va être super intéressant. Et on parlera un petit peu de développement personnel puisque c’est un sujet qui intéresse beaucoup de monde sur la chaîne.

Johan : Ouadih, le problème numéro un des gens qui suivent mes vidéos, c’est qu’ils ont un problème de blocage. Ils comprennent le français, mais ils ont du mal à le parler. Je me suis dit que pour une fois qu’on avait la chance d’avoir quelqu’un qui avait présenté 2000 JT, on pourrait avoir un conseil d’éloquence ou un conseil d’expression orale. Qu’est-ce que tu conseillerais à quelqu’un qui a ce problème ?

Ouadih : La première chose, c’est qu’il ne faut pas avoir peur de s’exprimer, même si on ne maîtrise pas parfaitement la langue parce que c’est en la pratiquant qu’on va corriger les quelques imperfections que l’on peut avoir. Et je pense que les gens, et notamment les Français, sont particulièrement sensibles, attentifs et bienveillants vis-à-vis de quelqu’un qui s’exprime, qui fait l’effort de s’exprimer dans leur langue pour faire l’effort à leur tour de l’écouter et puis, le cas échéant, de corriger ce qui est à corriger. Donc, faut vraiment pas avoir cette crainte. C’est un conseil que j’ai donné à ma maman qui a appris à parler le français en France quand elle est arrivée du Maroc et même quand on a commencé à être conscient de ce processus d’apprentissage la concernant, quand on a commencé nous, en tant qu’enfants, à aller à l’école, on lui disait : « Maman, vas-y, n’aie pas peur au marché ou au supermarché. La caissière, elle, ne va pas se moquer de toi. Et puis, quand bien même on serait face à des gens un petit peu bêtes qui se moqueraient, il faut passer outre ».

Johan : Exactement, ça me fait plaisir que tu dises ça parce que c’est aussi une chose sur laquelle j’insiste beaucoup. Les gens ont souvent peur de faire des erreurs alors que le meilleur conseil pour s’exprimer, c’est tout simplement de pratiquer en fait.

Ouadih : Oui, de toute façon, on apprend de ses erreurs. Et puis, la pratique d’une langue, il faut aussi surmonter les craintes ou la timidité qu’on peut avoir à l’oral. Et là, il n’y a pas de secret. C’est un grand timide qui vous le dit. Il faut à un moment se prendre par le col de la chemise et y aller. Et c’est en pratiquant, en essayant d’aller au devant des autres. Et ça, c’est vraiment quelque chose, c’est un effort qu’on doit fournir. Que l’on soit dans le cadre d’une langue que l’on apprend ou dans sa propre langue, il faut surmonter cet obstacle, cette peur du regard de l’autre pour aller au devant, l’affronter et puis se sentir au fur et à mesure en pratiquant de plus en plus à l’aise lorsqu’il s’agit de parler face à un interlocuteur ou face à plusieurs.

Johan : Donc, tu confirmes que le problème majeur des gens qui ont le problème d’expression dans leur langue maternelle ou étrangère, c’est un problème d’émotions ?

Ouadih: Effectivement, c’est un problème d’émotion parce que quand on prend la parole, on est comme au bord du précipice. On a le sentiment d’être dans le vide, de devoir se jeter. C’est comme quand on s’essaie (pour ceux qui l’ont fait) au saut à l’élastique. On a beau savoir qu’on est attaché, qu’on ne risque rien,  cette peur du vide, elle tétanise. Dans la prise de parole, c’est un peu ce qui se produit. C’est en sautant dans le vide, en étant sécurisé, qu’au final, on n’aura plus aucune, aucune crainte d’être au bord de ce danger qui n’est pas un véritable danger a fortiori quand il s’agit de prendre la parole ou de s’exprimer dans une langue étrangère pour soi telle que le français.

Johan : Super ! Ouadih, tu as écrit des livres, il me semble que c’est ton quatrième, n’est-ce pas ?

Ouadih : C’est le quatrième, celui-ci.

Johan : Donc, tu as écrit quatre livres. On me contacte régulièrement aussi pour me dire, pour me demander : « Johan, comment est-ce que je peux m’exprimer plus clairement en français ? ». C’est une question qui est valable pour sa langue maternelle ou pour une langue étrangère. Quels seraient tes conseils pour réussir à faire passer des idées comme tu le fais ? Tu as une manière d’écrire qui est assez concise et compréhensible. C’est quoi tes conseils sur le sujet ?

Ouadih : Il y a deux approches. Il y a la première approche qui est l’approche orale. La seconde, qui est l’approche écrite. Pour ce qui est de l’oral, il y a avant tout un processus de préparation, c’est-à-dire quand on voit quelqu’un s’exprimer aisément, on a le sentiment que tout cela lui vient du ciel et que c’est un automatisme. Non. Même si vous avez affaire à des personnes qui ont l’habitude de faire des discours, de s’exprimer, de prendre la parole, cette facilité qui apparaît comme ça au premier abord, elle vient d’une maîtrise, d’une technique. Mais la technique, elle, reste. La méthode, elle est toujours là, même si elle n’est pas aussi poussée qu’elle le serait pour quelqu’un qui débute, elle reste fondamentale pour pouvoir réussir son discours.

Johan : C’est comme quand tu regardes Zidane jouer au foot.

Ouadih : Voilà il s’entraîne malgré tout. Même un Zidane ou un Messi continue d’aller à l’entraînement malgré tout le talent et toute la technicité qui est la leur. C’est exactement ça. Donc, à l’oral, il faut d’abord poser l’idée principale que l’on veut développer et ensuite décliner les différentes sous-idées qui vont venir agrémenter l’idée principale. Donc, en fait, il faut toujours avoir… C’est comme quand on prend la route, pareil, il faut avoir un plan, un itinéraire que l’on va suivre pour ne pas se perdre. Pour le discours, c’est exactement la même chose. Les trois points qui sont fondamentaux, c’est le début, le milieu et la fin. On sait par quoi on commence, on sait par où on passe et on sait comment on termine. Et souvent, on oublie le point final, c’est-à-dire comment on va terminer son discours et ça va donner, si on ne l’a pas travaillé, une espèce de discours en queue de poisson qui ne va pas impacter l’interlocuteur que vous allez avoir en face.

Pour ce qui est de l’écrit, c’est un peu la même approche, c’est un peu la même démarche où là, on prend un peu plus le temps de poser sur le papier. Moi, je suis partisan du fait de développer l’ensemble de ses idées, l’ensemble des points que l’on veut exprimer, en vrac et puis ensuite de les structurer.

Johan : Oui tu fais une sorte de brainstorming ou de mindmap. C’est un peu la mode actuellement, je dirais.

Ouadih : Voilà, pour soi-même, absolument et ensuite, on structure, on garde les idées que l’on veut garder, on élimine celles que l’on veut enlever et ensuite, dans celles que l’on a gardées, on essaye de les mettre dans un ordre précis pour ensuite développer son raisonnement par rapport à une histoire que je veux raconter. Moi, en général, je raconte les histoires sur dix chapitres, donc j’essaye d’identifier les dix chapitres sur lesquels je vais m’attarder. Et dans chaque chapitre, ensuite, je le traite en tant qu’entité unitaire avec les sous-chapitres, et puis en allant de plus en plus finement dans le découpage.

Johan : Alors Ouadih, avant de parler développement personnel, j’ai prévu quelques questions sur le sujet parce que je sais que c’est un thème que tu abordes souvent dans tes conférences. J’aurais voulu qu’on parle un peu du Maroc et j’ai une question qui me trotte la tête depuis quelques mois parce qu’elle est très souvent amenée par les membres marocains de Français Authentique. Que penses-tu de l’apprentissage du français au Maroc actuellement ? On parle de plus en plus de la nécessité de parler anglais, on a apparemment, dans le système éducatif marocain, un transfert vers le système Bachelor, le système anglo-saxon. Est-ce que tu conseilles encore aux jeunes Marocains d’apprendre le français ?

Ouadih : Le français, il fait vraiment partie du quotidien des Marocains. C’est vraiment notre deuxième langue, j’ai envie de dire. Il y a l’arabe, il y a l’amazigh pour les régions où on a cette culture amazigh dans le Souss, dans le Nord ou le hassani dans le sud du royaume, mais le français reste essentiel au Maroc. Je pense qu’on a un faux débat au niveau des langues au Maroc. Ce débat ne s’est pas posé qu’avec l’anglais. Il se pose aussi avec le français ou avec les autres langues. On a tendance au Maroc dans ce débat autour des langues, à monter les langues les unes contre les autres. Ce qui est une aberration absolue dans un monde qui est globalisé, où plus on en sait, mieux on se porte, mieux on se défend vis-à-vis de l’extérieur notamment. Au contraire, plus on aura de culture, plus nos enfants et nous-mêmes citoyens marocains aurons cette richesse et de richesse, plus et mieux on va se porter. Donc, craindre pour le français vis-à-vis de l’anglais ou du mandarin, c’est comme craindre pour l’arabe vis à vis du français. A mon avis, ça n’a pas de sens. A fortiori quand on connaît les liens qui existent entre le Maroc et la France, qui sont des liens historiques, qui sont des liens contemporains sur le plan économique, culturel encore aujourd’hui ; le plus grand nombre d’instituts français, par exemple qui existe à travers le monde dans un pays, c’est au Maroc qu’ils sont. Donc, il n’y a pas de crainte particulière à avoir. Il ne faut pas voir l’anglais ou l’espagnol ou le mandarin, comme des menaces pour le français, mais au contraire comme une richesse qui va inciter encore plus les Marocains à maîtriser le français et à acquérir d’autres langues.

Johan : Oui, je le vois comme toi. Ce n’est pas l’un ou l’autre et ici, au Maroc, le français reste indispensable.

Ouadih : Il est fondamental. Le français, on le retrouve dans les documents administratifs, on le retrouve sur les panneaux routiers, on le retrouve à l’école, on le retrouve de partout, on le retrouve à la télévision. La télévision dans laquelle je travaille à 2M, on a au moins 40 %, (entre 30 et 40 % de Français). On a des journaux télévisés qui sont en français, on a des émissions qui sont exclusivement en français, on a des magazines qui sont en français, on a des films qui sont diffusés en français, et on n’a pas d’autres langues. On a l’arabe, l’amazigh et le français. Donc, c’est pour dire à quel point cette langue a une place fondamentale dans notre société, pour mille et une raisons (qui peuvent être culturelles, historiques) mais qui qui font partie de notre identité à nous en tant que Marocains et de la richesse qui est la nôtre. Après, il ne faut pas non plus faire du français un levier ou un outil, j’ai envie de dire, un peu politique ou polémique. Il faut que le français soit là pour ce qu’il est, pour être une langue vecteur d’idées, de culture, de richesse et de communication, bien évidemment.

Johan : OK, je vois ça comme ça, mais c’est bien d’avoir l’œil de quelqu’un, de quelqu’un qui est exposé au quotidien. Alors on a parlé… Tu parles un peu de culture marocaine. Les membres qui me suivent depuis un certain temps le savent, je commence à être impliqué de plus en plus au Maroc et à chaque fois que je viens, j’apprends sur la culture marocaine. Et je pense que le bouquin qui vient de sortir, qui s’appelle “Les notions d’une nation”, va m’aider sur le sujet en fait. Il est sorti quand ce livre ?

Ouadih : Ce livre, il est sorti à l’occasion du Salon international du livre et de l’édition de Casablanca. Et en fait, c’est un ouvrage, je veux dire, plus précisément parce que ce qui est dedans, je ne l’ai pas écrit, mais je l’ai repris avec – et ça me fait plaisir que tu fasses cette remarque préliminaire – avec vraiment cette volonté de donner un regard sur le Maroc. C’est parti d’un constat ou d’une interrogation. Je me suis dit qu’est-ce que je peux laisser à mes enfants ? Et en réfléchissant, je me suis dit : il faudrait au moins que je leur laisse une certaine connaissance du Maroc. Et à l’occasion des 20 ans de règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, je me suis dit : « Tiens, qu’est-ce que je pourrais faire pour marquer le coup ? ». Et je me suis plongé comme ça de manière presque instinctive dans ses discours sans vraiment savoir où est-ce que cela allait mener. Et en lisant au fur et à mesure les discours les uns après les autres de manière chronologique, j’ai vu qu’il en ressortait des notions, des notions qui reflètent le Maroc et des notions qui étaient définies dans les discours. C’est-à-dire que le roi, dans ses discours, a eu une approche didactique, pédagogique presque et donc je me suis dit : « Tiens, autant ressortir ces notions, ressortir la définition qu’en donne le souverain pour avoir une espèce de patchwork comme on dit, espèce d’œuvre globale qui va nous permettre d’avoir les différentes facettes de ce qu’est le Maroc avec à peu près 150 notions que j’ai fait ressortir ».

Johan : Tu peux nous donner des exemples ? J’ai vu tout à l’heure un article qui parlait, par exemple, des relations avec le voisin algérien.

Ouadih : Voilà, il y a le regard, par exemple, du Maroc sur l’Algérie qui est donné par le roi. Ce qu’on oublie, par exemple, c’est que Sa Majesté,  parce qu’on pense souvent au différend qui existe entre nos deux pays, notamment autour du dossier du Sahara marocain et on oublie que Sa Majesté le Roi s’est rendu en Algérie au tout début de son règne et c’est extraordinaire quand on découvre la manière dont le roi parle de l’Algérie, alors qu’on a dans l’esprit collectif, dans la mémoire collective du moins assez récente, ces conflits et ces tensions qui peuvent exister entre le Maroc et le voisin algérien.

Johan : Diplomatique en fait.

Ouadih : Voilà, absolument. Il y a des notions telles que la citoyenneté, sur l’éducation, le regard également du Maroc sur l’Afrique, à la lumière de toute la politique qui a été lancée dans le rapprochement avec les voisins du continent. Donc, vraiment, pour moi, ça a été une richesse extraordinaire. Ça a été vraiment un travail que j’ai pris énormément de plaisir à faire et très honnêtement, au regard des premières présentations que j’ai pu faire, je suis content des réactions parce que beaucoup de gens me disent : « C’est une matière pour nous, les discours royaux, qui est une matière incontournable, mais jusqu’à présent, on ne savait pas par où commencer ». Et donc, ce petit ouvrage donne quelques portes d’entrée à travers ces différentes notions.

Johan : Tu nous as mâché le travail.

Ouadih : Voilà ! C’est vraiment un déclic, c’est le premier pas, et après, à charge pour tout un chacun d’approfondir ou d’aller vers les thématiques ou les discours qui les intéressent.

Johan : D’accord ! Tu l’as écrit pour qui, ce livre, Ouadih ? Tu dis que tu avais envie de laisser un héritage à tes enfants en ce qui concerne la culture marocaine. Moi, je suis français, je vais en apprendre pas mal sur la culture marocaine dans ce bouquin. Il est destiné à qui ?

Ouadih : En fait, il est vraiment destiné à tout le monde et aux Marocains eux-mêmes parce que personne ne peut prétendre avoir une connaissance pointue des discours. Il est destiné aux Marocains du monde qui ont cet attachement viscéral au royaume, pour qui ça peut être l’occasion d’enrichir encore plus ce lien à la fois très fort et invisible. Et puis, il est pour tous ceux qui, comme toi, aiment ce pays et qui veulent avoir un aperçu assez rapide et instantané de ces réalités et en partie de son histoire.

Johan : D’accord ! Super ! Où est-ce qu’on peut se le procurer ? Parce que tu sais que, que ce soit au Maroc ou à l’international, c’est toujours la grande question qui se pose quand on voit un bouquin comme ça qui nous intéresse. Je l’achète où, ce livre ?

Ouadih : Le livre va être distribué – là, c’est en cours – dans différentes librairies marocaines à travers le royaume, à travers le réseau Virgin Megastore, à travers la FNAC et puis dans nos librairies partenaires, soit à Casablanca, Tanger, Agadir, Marrakech, Essaouira ou autres. Et puis, pour l’international, on fait un travail vraiment qui nous demande énormément d’énergie pour le rendre disponible à l’étranger, notamment chez ceux qui nous suivent à travers ta chaîne. Donc, je suis en train de monter un site Internet qui va s’appeler Ouadihsdada.com, pour faire très simple, et on pourra le commander en ligne directement.

Johan : D’accord, super ! Ça, c’est l’aspect pratique en ce qui concerne le bouquin. Qu’est-ce que tu dirais justement aux gens qui sont à l’étranger et qui s’intéressent au Maroc ? Qu’est-ce que tu leur dirais pour les motiver à venir ?

Ouadih : Est-ce que je vais être objectif si je me prononce ?

Johan : Ce n’est pas grave.

Ouadih : Non, non, c’est un pays…  C’est un pays qui est magnifique. C’est un pays qui est fabuleux, qu’il faut découvrir. Il y a mille et une chose d’ailleurs, comme tout autre pays dont on peut entendre parler en bien. Le Maroc, c’est la porte de l’Afrique. C’est vraiment… Quand on vient au Maroc, il y a cette envie d’aller plus en profondeur vers le continent. Et puis, il y a tout ce qu’on connaît à travers la culture ou à travers les médias. Il y a Casablanca et sa mosquée, il y a Tanger et toute sa beauté, son littoral ; il y a Fès et son histoire millénaire ; il y a Meknès et son histoire en tant que capitale ismaélienne. Enfin, il y a mille et une chose à découvrir. Et puis, c’est un endroit, c’est un pays où on se sent bien, où les gens sont… notamment en milieu rural. Moi, je les invite, ceux qui veulent venir au Maroc, à choisir des zones rurales parce que justement, pour reprendre un terme qui t’est très cher, ils vont pouvoir y trouver cette authenticité marocaine.

Johan : D’accord, oui, que tu ne retrouves pas forcément dans le centre ?

Ouadih : Oui, quand on vient à Casa… Enfin, entre Casa et le centre de Lyon en soi, ou le centre de New York, il n’y a pas de grande différence. On a les bouchons, les klaxons et tout ce qui va avec. Mais dans l’univers, le monde rural, il y a vraiment ce terroir marocain à travers sa culture, à travers ses habitants, à travers l’air que vous allez respirer que ce soit en bord de mer ou à l’intérieur des terres.

Johan : Super ! Ouadih, on a parlé apprentissage du français, on a parlé un peu du Maroc, on a parlé un petit peu des notions d’une nation qui va être mon livre de chevet pour la semaine à venir. J’aimerais qu’on prenne encore un peu plus de hauteur et qu’on parle de développement personnel et en particulier du fait d’atteindre ses rêves et ses objectifs. Toi, je l’ai dit dans l’introduction, ton rêve, c’était de présenter le JT et tu as présenté le JT. Qu’est-ce que tu dirais aujourd’hui à un jeune Marocain, ou Américain, ou Français ou Espagnol qui a envie d’atteindre son rêve, tout simplement ?

Ouadih : C’est une thématique… Moi, tu le sais, c’est vraiment mon domaine de prédilection et des différentes conférences que j’ai pu faire, différentes rencontres que j’ai pu animer ou auxquelles j’ai pu participer, j’en ai tiré une formule qui n’est pas vraiment une formule magique, mais qui est composée d’ingrédients qui sont incontournables et fondamentaux quand on veut réaliser son rêve. Cette formule, c’est : S = RP puissance 3. S pour succès. Pour atteindre le succès, qu’est-ce qui faut ? Il faut R. La première lettre, c’est R de « rêver ». Il faut se permettre de rêver. Quand on veut réussir quelque chose, si on n’est pas animé par un rêve, on manque de cette énergie qui est extraordinaire. RP puissance 3, ça veut dire qu’il y a trois P. P à la puissance 3. Le premier, c’est la passion. Si on veut atteindre le succès, il faut être passionné en plus de rêver. Le deuxième P, c’est celui de la persévérance. Il faut tenir le coup. On va tomber, on va échouer, on va galérer, mais il ne faut jamais abandonner. Et puis le troisième P, c’est celui de la projection, c’est-à-dire qu’il faut faire œuvre d’imagination pour pouvoir se visualiser dans l’objectif que l’on poursuit, dans le rêve que l’on poursuit. Quand j’étais gamin, je me voyais dans un studio, face à une caméra, en train de présenter le journal et ce travail de projection, il permet de tendre un peu plus fort vers le rêve que l’on poursuit. S = RP puissance 3, cette petite formule-là qui permet d’avoir l’ensemble des ingrédients quand on veut atteindre le succès.

Johan : Super ! Y a un certain nombre de choses dont les membres ont déjà entendu parler puisque c’est des sujets qui me parlent également. Ton idole de jeunesse, c’était Patrick Poivre d’Arvor. C’est ça ?

Ouadih : Absolument oui. Encore aujourd’hui, d’ailleurs.

Johan : Encore aujourd’hui, même si tu as, tu as atteint finalement ton rêve. En quoi le fait d’avoir comme ça une icône, ça t’a aidé dans ton succès ?

Ouadih : Ça, c’est fondamental de pouvoir s’identifier à quelqu’un, et notamment quelqu’un comme Patrick Poivre d’Arvor, c’est extraordinaire parce que ça vous donne un repère. Vous créez un lien privilégié. En fait, tu vois en lui ce que tu as envie d’être, donc, tu tends vers cette projection dont je parlais tout à l’heure. Et puis, le fait de le voir évoluer, ça te montre aussi que c’est possible, que c’est faisable et que si lui, il l’a fait, eh bien, toi aussi, tu peux, tu peux essayer d’y arriver. Et puis, il t’ouvre aussi d’autres horizons puisque moi, à l’origine, je voulais être présentateur et puis, j’ai découvert qu’il était écrivain, et puis, c’est aussi pour ça que je me suis orienté vers l’univers d’écriture. C’est une suite, quitte à faire comme lui, autant y aller jusqu’au bout. Et c’est aussi un marathonien. Il a couru notamment, je crois, plusieurs fois même le marathon de New York. C’est un de mes projets. Comme quoi finalement il n’y a pas de hasard.

Johan : Je ne savais pas qu’il t’avait influencé sur d’autres…

Ouadih : Ah, si si ! Il m’a porté vers les autres univers. Et ça devient un modèle et c’est un modèle qui est extrêmement positif et qui te permet de te transcender et de te dépasser. Et puis l’apothéose, c’est quand, grâce au destin, tu arrives à le rencontrer un jour et à lui dire ce qu’il a représenté pour toi et ça, c’est juste fabuleux. Ça m’est arrivé. Maintenant, on s’est vu à plusieurs reprises. Il sait tout ça et à chaque fois que je le croise, par écran interposé ou en direct, pour moi, c’est un plaisir et une satisfaction sans bornes.

Johan : Super ! Génial ! J’ai une dernière question. Là, on va passer à quelque chose de plus terre à terre. Moi, j’aime bien les montagnes russes. Tu es journaliste, tu as énormément d’activités, tu donnes beaucoup de conférences, tu écris des bouquins. Comment tu fais pour être si productif ?

Ouadih : Ben, la passion. C’est vraiment le moteur infini, quoi. On me demande souvent d’où je tire cette énergie. J’adore ce que je fais, donc forcément je le fais avec moins d’efforts que si je le faisais de manière contrainte même si ça demande du temps, même si ça demande de l’énergie. Mais je suis quelqu’un qui se lance beaucoup d’objectifs et j’ai réussi grâce à mes professeurs et grâce aux gens que j’ai rencontrés, qui m’ont aidé dans mes premiers pas, dans le journalisme ou ailleurs. J’ai réussi à développer cette capacité à me challenger avec moi même. En fait, je n’ai pas besoin de sparring partner. Je suis mon propre challenger et à chaque fois que je me fixe un objectif ou un défi, ou un projet ou une ambition ou une envie, c’est vraiment vis-à-vis de moi-même que je me bats. Me battre dans le sens « aller dans le sens positif », aller au-delà de ses limites.

Johan : De tes limites, donc, tu te challenges toi-même. Bah écoute, c’est très inspirant. Moi, je parle toujours comme, je suis un petit peu un geek de la productivité, je parle toujours d’outils, de façons de m’organiser. C’est bien aussi de se dire que la passion qui m’anime aussi, ça peut être un très bon moteur pour faire plein de choses comme tu le fais.

Ouadih : Absolument.

Johan : Ouadih, vraiment, merci beaucoup pour tes conseils. Je te laisse le mot de la fin. Si t’as une dernière chose à dire, on t’écoute. C’était vraiment un honneur pour nous de t’avoir sur la chaîne. Je te laisse le mot de la fin.

Ouadih : Tout le plaisir est pour moi et je dirai à ceux qui nous regardent sur le Français Authentique – je ne me trompe pas ?

Johan : Pas du tout.

Ouadih : Voilà, vous avez beaucoup de chance d’avoir ces vidéos qui sont faites par Johan qui vous permettent de tendre vers la maîtrise de la langue française. Moi aussi, je les regarde et j’apprends toujours de petites choses qui me servent au quotidien pour améliorer ou du moins optimiser tout ce travail qui est fait par Johan. Je vous inviterais notamment à lire les journaux. Ça, je défends ma paroisse en tant que journaliste et à écouter la radio parce que c’est un média extraordinaire qui permet, grâce à l’oreille, de retenir et d’apprendre beaucoup plus facilement.

Donc voilà, j’espère que vous avez apprécié cette vidéo, que vous avez obtenu des conseils précieux en ce qui concerne l’expression orale et écrite en français, en ce qui concerne le développement personnel et vous en aurez appris, je l’espère, sur la culture du Maroc. La meilleure façon de récompenser Ouadih, c’est d’aller jeter un petit coup d’œil à son livre “Les notions d’une nation”, bien sûr de laisser un petit pouce bleu, un petit j’aime sur cette vidéo pour lui donner encore plus de visibilité. Dites-moi en commentaire si ce type de vidéo un peu spécial dans laquelle une personnalité, un expert dans son domaine vient nous apporter vous intéresse. Et si vous souhaiteriez que j’en fasse d’autres, abonnez-vous, comme d’habitude, en activant les notifications.

Et je vous dis à bientôt pour une nouvelle vidéo de Français Authentique.