22 Sep Comment j’ai mis Français Authentique en danger (Café Avec Johan 10)
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Transcription de la vidéo :
Salut chers amis, et bienvenue dans ce nouvel épisode de Café Avec Johan. Aujourd’hui, c’est l’épisode 10, l’épisode 10 déjà. Je me souviens du premier Café Avec Johan que j’avais fait pour tester. Et je suis très content de pouvoir partager une fois par mois des choses avec toi qui sont un peu plus profondes. Ces épisodes, s’ils durent 10 minutes, ça me va ; 20 minutes, ça me va ; 40 minutes, ça me va ; 1 heure, ça me va. Je m’en moque. L’idée, c’est juste de partager avec toi des choses qui me semblent intéressantes et t’aider à pratiquer ton français et à consommer des contenus profonds, pas des trucs générés par l’IA comme on peut le voir partout sur YouTube en ce moment, du vrai contenu, des idées partagées par un francophone pour toi.
Et aujourd’hui, tu vas voir que ça va être un épisode spécial. C’est un épisode vraiment sans filtre. Je vais partager avec toi des choses émotionnelles d’une manière honnête et sincère, comme je l’ai toujours fait. Je vais aller un peu plus loin aujourd’hui dans la transparence. Je vais te parler de cinq erreurs majeures que j’ai faites récemment, et je vais te dire ce que j’en ai appris.
L’idée, encore une fois, c’est de t’aider à pratiquer du français, le français, et d’entendre des mots dans leur contexte, donc, pour t’aider à pratiquer. Et en même temps, j’aimerais t’aider à apprendre des choses, peut-être à améliorer ta vie. Il y a peut-être une chose qui t’aidera, une de mes erreurs que tu fais aussi. Et donc, on va voir tout ça ensemble aujourd’hui dans cet épisode.
Il est un peu chaud. Je viens juste de me préparer le café, il est un peu chaud.
Alors, ces deux dernières années, j’ai presque perdu la joie de créer, j’ai failli perdre la joie de créer. Heureusement, j’ai seulement failli. Ça veut dire j’étais proche de le faire, mais je ne l’ai pas fait. Et c’est grave, en fait, quand tu te dis que j’ai démarré Français Authentique en 2011 en créant d’une manière spontanée, d’une manière authentique, en me focalisant sur le message et pas sur tout ce qu’il y a autour, sur le son, sur les images, etc., en me focalisant sur le fond, eh bien, j’ai failli perdre cette joie de créer que j’avais. Et donc, je vais t’expliquer pourquoi.
Mais déjà, il faut que tu comprennes le contexte. Depuis 2011, depuis que j’ai créé Français Authentique, j’ai publié plus de 1 200 vidéos sur YouTube, plus de 1 000 podcasts sur le blog de Français Authentique, plus de 1 000 vidéos courtes sur les différents réseaux, des dizaines d’articles de blog, voire des centaines, plusieurs cours, des modules de l’académie. On est en module 115, je crois, de l’Académie Français Authentique. Donc, en fait, j’ai créé plus de 5 000 contenus en 14 ans. Et ça veut dire, si on ramène ça à une échelle plus courte, depuis 2011, dis-toi que j’ai créé environ un contenu par jour, un contenu par jour en 14 ans.
Et le mot d’ordre, surtout au début, et c’est ce que j’ai perdu à la fin, et on va voir pourquoi et comment je vais résoudre ça ou comment je résous ça, le mot d’ordre, c’était authenticité, patience, vision long terme, apprentissage en prenant du plaisir, vraiment tout un tas de valeurs qui m’animent. Moi, je suis pas dans le court terme, je suis pas dans les choses artificielles, etc. C’est pour ça que je faisais référence juste avant à des dialogues de l’IA fake… fake, pour employer un anglicisme, mais faux, des faux dialogues que tu retrouves sur YouTube et qui, pourtant, sont regardés mais qui sont entre… qui n’ont rien d’authentique, qui ne sont pas entre deux vraies personnes. Et ça, je l’ai toujours critiqué, mais malheureusement, récemment, petit à petit, j’ai un peu oublié que pour être inspirant, il fallait être inspiré.
Et cette phrase m’a été dite par mon ami Alberto d’Italiano Automatico, que je cite souvent, qui est un véritable ami. Et quand il m’a rappelé cette phrase, ça a fait tilt et je me suis dit, « non, il faut tout reprendre ». Donc, je vais te donner les cinq erreurs que j’ai faites et qui ont mis Français Authentique en danger, tout simplement. C’est assez fou et c’est assez triste de devoir partager ça, mais ça va changer ou ça a déjà commencé à changer. J’espère que tu as pu le voir.
La première erreur que j’ai faite, c’est de trop écouter le bruit extérieur. On vit malheureusement dans un monde actuellement dans lequel l’information est partout, les informations sont données sous forme courte et sensationnelle, c’est-à-dire avec beaucoup d’émotions. On ne te dit pas d’une façon factuelle, « il s’est passé ça à tel endroit, voici pourquoi, voici les conséquences ». On va te mettre un titre sensationnel, avec plein d’émotions, on va essayer d’attirer ton attention, etc. Et malheureusement, le monde dans lequel on vit fonctionne comme ça. Et tout ça, c’est amplifié par les réseaux sociaux et tous les différents algorithmes.
Et c’est dangereux, parce que c’est très efficace. Les algorithmes, les réseaux qu’on utilise, nous connaissent souvent encore mieux que nous-mêmes, et ils connaissent nos faiblesses intérieures, et ils les utilisent. Donc, on va avoir tendance… c’est pour ça que je parle de bruit extérieur… on va avoir tendance à chercher les pics de dopamine, c’est-à-dire les réseaux savent ce que je veux voir, ils vont me proposer des contenus courts, et ils savent que ça m’intéresse, et moi, je vais cliquer pour aller voir ce contenu, qui est souvent court, qui est souvent superficiel, qui est souvent… qui va s’accumuler, c’est-à-dire on empile plein de choses, plein d’idées, mais on n’a pas de vraie philosophie de vie, de vrai cap. Et donc, on perd sa clarté, on perd sa vision, et je pense même que sur le long terme, on perd sa façon de raisonner. Donc, on perd littéralement son humanité en faisant ça.
Et l’ironie, ici, c’est que moi, qui ai toujours prêché l’écoute active de Français Authentique, je t’ai toujours dit, « écoute du vrai français, du Français Authentique parlé par des francophones, n’écoute pas des choses qui sont fausses ». Aujourd’hui, c’est l’IA, mais à l’époque, quand je parlais de français non authentique, je m’adressais à des faux dialogues enregistrés par des fausses personnes en faux français. Aujourd’hui, c’est encore pire avec l’IA, mais ça existait déjà à l’époque. Et tu vois, moi-même qui te disais « écoute des choses authentiques », j’ai parfois été influencé ou j’ai écouté d’une manière passive des conseils inauthentiques basés sur le court terme. Donc, par exemple, des choses pour faire plus de vues sur YouTube. Et j’écoutais parfois, c’est là le paradoxe, des gens qui avaient dix fois moins d’expérience que moi, qui n’avaient pas aussi bien construit d’audience sur YouTube que Français Authentique a pu le faire, mais leurs échecs étaient cachés.
Et ça, c’est aussi un grand grand risque des réseaux sociaux et du bruit qu’il y a autour des réseaux sociaux, c’est que les gens vont te montrer seulement ce qui est beau, ce qui marche. « Donc, regarde ma vie, elle est superbe ». Ils vont partager seulement les choses qui ont fonctionné, mais tu ne sauras pas exactement comment ces personnes se sentent. Beaucoup sont malheureux ou beaucoup ne réussissent pas. Donc, tu vois, je sais que c’est beaucoup d’idées en même temps ici, mais je pense que tu te reconnais dans ce… ou tu reconnais ce bruit ambiant qui est stressant.
Et en fait, ce que j’ai fini par faire ici, c’est de faire, tu sais, la même chose que certains étudiants qui sautent d’une méthode à l’autre. Au lieu d’être constant et d’utiliser une méthode naturelle, ils vont faire un peu de Duolingo, un peu de Français Authentique, aller suivre quelqu’un d’autre sur YouTube, n’écouter que des podcasts, revenir à Duolingo, essayer une autre app, etc. Et ça, ça marche pas.
Pour moi, en fait, ce que cette écoute du bruit extérieur a causé, déjà c’est du stress, ça m’a fait perdre du temps. J’ai parfois cherché à créer des contenus courts qui n’étaient pas authentiques ou qui n’étaient pas forcément des choses qui me correspondaient. Et je suis beaucoup plus à l’aise avec les contenus longs, comme ce que je fais aujourd’hui, ou les contenus de Marchez avec Johan, par exemple, qu’avec les contenus très courts, où tu dois faire passer une idée très vite en une minute.
Et j’ai aussi une autre chose que ça m’a fait faire, le fait d’écouter tout ce bruit, c’est de tester plein de nouveaux outils, en fait. Que ce soit à titre personnel, je suis passé d’Evernote à des applications tendances, à plein d’autres applications, pour finalement revenir à Apple Notes, très facile, très simple à utiliser. Je l’ai sur tous mes appareils et j’arrête de suivre le bruit dès que je vois une info en me disant, « ça, c’est une app magnifique ». Voilà. Ça, c’est le premier exemple.
Il y a d’autres exemples au niveau de l’équipe, où on a longtemps travaillé avec Google Docs. J’ai vu certaines choses sur YouTube et les réseaux, certains bruits qui me disaient « tu devrais essayer ça, ou essayer ça, ou essayer ça ». On a essayé plein de choses, j’ai fait perdre du temps à l’équipe, et on est revenu à des choses simples et qui fonctionnent.
Et une autre grande erreur que j’ai faite, c’est de finalement trop déléguer. Dans le cadre de Français Authentique, j’ai délégué certains scripts vidéo, donc, je venais et j’enregistrais des vidéos sur un script qu’on avait rédigé. Pareil pour certains podcasts que j’avais délégués, certaines vidéos courtes que quelqu’un d’autre enregistrait. Et j’ai décidé de reprendre tout ça en main, non pas parce que les personnes avec lesquelles je travaillais ne faisaient pas le travail correctement, c’est des personnes de grande qualité qui faisaient vraiment le travail, mais j’ai voulu revenir à plus de simplicité, moins de bruit extérieur, moins de coordination et plus d’authenticité tout simplement.
Donc, l’idée, c’est vraiment « maintenant, je fais tout moi-même comme au début ». Alors, je délègue encore pas mal de tâches, notamment les tâches techniques, la mise en ligne, mais tout ce qui touche au contenu, c’est moi qui le fais. Je me concentre sur l’essentiel et j’essaie d’apporter le plus de valeur possible.
Donc, ici, la grande leçon, c’est ça finalement, c’est le retour aux sources, retour à ce que je faisais depuis 2011, à ce qui a fait que Français Authentique a fonctionné à partir de 2011, c’est je reste simple, je suis constant, je suis authentique. Et j’espère que tu as remarqué la différence depuis quelques semaines, voire mois, puisque j’ai repris en main l’intégralité de mes contenus, et on a simplifié certaines choses. Donc, ça, c’était ma première erreur, de trop écouter le bruit ambiant. Voilà.
J’ai un chat dans la gorge, comme on dit en français. Un chat dans la gorge, ça veut dire j’ai quelque chose qui me gêne. Mais c’est une parfaite transition pour l’erreur 2, qui est j’ai confondu mouvement, le fait de bouger, et progrès, le fait de faire des choses meilleures, de progresser. Et j’ai, pendant longtemps, cherché à toujours faire plus. Je cherchais la quantité sans toujours donner priorité à la qualité.
Donc, par exemple, je dis « il faut publier six contenus par semaine ». Et c’est ce qu’on a fait pendant, je sais pas combien de temps, mais pendant très longtemps, on publiait six contenus par semaine pour Français Authentique. Et aujourd’hui, je préfère me focaliser sur trois, quatre contenus, trois vraiment contenus de qualité. Je préfère me focaliser sur des choses qui impactent plus.
Je suis tombé dans l’illusion de la productivité parfaite. Et je pensais qu’être occupé, être assis à mon bureau pendant 8 heures voulait dire que j’étais efficace. Et ça, c’est faux, on le sait. Il faut travailler sur les choses importantes. Je l’avais entendu à plusieurs reprises, notamment Jim Rohn, le célèbre conférencier américain que je cite souvent, disait, « oui, quelqu’un me dit, j’ai couru toute la journée ». Et lui répond, « mais à faire quoi ? » La question, c’est pas de savoir si tu cours ; la question, c’est de savoir ce que tu fais. John Wooden disait aussi, « ne confonds pas l’activité et l’accomplissement ».
Donc, ici, il y a un gros risque en fait, le fait de vouloir faire plus. Et l’idée était sympa. Je me disais, « plus je vais donner de valeur, plus je vais donner de contenu à l’audience Français Authentique, mieux ce sera pour elle et pour moi. Tout le monde sera content ». Mais en fait, ça crée ou ça conduit à un épuisement créatif quand tu fais ça. Parce que tu finis ou j’ai fini les derniers moments avant de réaliser que c’était une erreur. En fait, tu fais parce que tu dois faire. Et tu perds l’essence, tu perds la passion de la création, parce que tu t’assois et tu dis, « aujourd’hui, il faut que je finisse ce script absolument parce que je dois enregistrer ». C’est pas, « aujourd’hui, il faut que je fasse ce script parce que j’ai envie d’aider les gens et je vais trouver le meilleur moyen de les aider ». Donc, le fait de trop en faire et de trop chercher la productivité, ça crée une lassitude et une perte de la passion.
J’en suis venu aussi à un moment… Je t’ai dit que ça allait être un épisode dans lequel je partage tout et je me livre. J’en suis venu à un moment aussi à enregistrer toutes les vidéos de Français Authentique du mois en une demi-journée. Donc, je me levais très tôt et j’enregistrais tout. Je faisais quatre vidéos YouTube à la suite, le module de l’académie et huit vidéos courtes pour les réseaux. Je faisais tout ça en une fois. Donc, cu coup, ça devient un truc très lourd, très dur à faire une fois par mois et tu n’as pas la passion comme j’ai pu avoir ce matin en me disant : « Aujourd’hui, c’est cool, je vais enregistrer deux vidéos. C’est sympa, c’est léger. Je me pose, je parle à la caméra et je le fais avec grand plaisir ». C’est un grand changement.
Et en réfléchissant, tu vois, j’ai eu une réalisation et je me disais que mes meilleures vidéos, ce sont souvent celles que j’ai faites en prenant le temps de réfléchir et en étant moi-même. Mon ami Alberto, dont je te parlais tout à l’heure, me dit souvent, « moi, ma vidéo préférée que tu as enregistrée », parce que Alberto a appris le français avec moi, « c’est la vidéo dans laquelle tu parles de ta routine matinale en 2012 ». Donc, le son était pourri, l’image était pourrie, mais je partageais des choses qui me touchaient, je parlais avec mon cœur.
Alors, bien sûr, la qualité audio et de vidéo ne fonctionnerait plus aujourd’hui, on n’a plus d’excuses. Là, j’ai des lumières, j’ai du bon matériel, mais je souhaite revenir à cette authenticité. C’est pour ça qu’aujourd’hui j’ai des notes, que tu ne vois pas, qui sont ici, mais je te parle avec mon cœur. Ces notes, c’est moi qui les ai préparées. Donc, ce sont vraiment des notes personnelles à 100 %, et j’ai quelques mots, et je partage avec toi mes idées.
Donc, ici, la grande leçon, c’est que chaque contenu de Français Authentique doit servir ma mission qui est de t’aider à apprendre le français tout en améliorant ta vie. Donc, tu dois prendre du plaisir. Et pour ça, je dois t’inspirer. Et comme disait Alberto, « pour être inspirant, il faut être soi-même inspiré ». On parle de développement personnel, d’authenticité. Je t’enseigne plus le pourquoi que le comment. Et l’idée, c’est de faire moins, mais mieux. Donc, voilà ma deuxième erreur. Et je travaille. C’est probablement celle qui est la plus difficile à résoudre pour moi, mais je travaille à vouloir… à en faire moins, mais mieux.
Troisième erreur : j’ai voulu tout comprendre, tout contrôler. Et là, je pense que j’ai souffert de ma formation d’ingénieur, et j’ai souffert du perfectionnisme de l’ingénieur. Parce que quand tu fais une formation d’ingénieur, tu es habitué à résoudre des problèmes techniques avec logique. On t’apprend à raisonner, à utiliser plein d’outils qu’on t’a enseigné, des outils mathématiques, donc, statistiques, etc. et tu utilises tous ces outils d’une manière rationnelle et logique. Tu cherches en permanence des relations de cause à effet. Cette vidéo a mieux marché que les autres en termes de vue, donc, je cherche ces causes. Pourquoi elle a mieux marché ?
Et en fait, quand tu fais ça, déjà tu as l’illusion du contrôle. On pense, en tant qu’ingénieur, être un peu les maîtres du monde. On comprend comment ça marche, et c’est évidemment une illusion, parce qu’on pense qu’analyser et mesurer, c’est maîtriser. Et c’est pas le cas, notamment quand on parle de créativité, de rapport humain, de communication. On est dans un autre registre, dans un autre ordre.
Et le fait de trop analyser dans le cadre de la créativité, eh bien, ça paralyse. On parle de… comme disent les anglophones… les anglophones disent « paralysis analysis », je crois, ou la paralysie de l’analyse, ou « analysis paralysis », peu importe. On analyse trop et on est paralysé. Et il faut réaliser et accepter, ça demande de l’humilité, mais il faut accepter le fait que le monde est trop complexe pour qu’on le comprenne complètement.
Et celui qui m’a aidé à bien comprendre ça, c’est Nassim Nicholas Taleb, qui a écrit notamment Le hasard sauvage, un livre qui m’a beaucoup influencé et qui m’a permis de comprendre qu’on cherchait toujours des relations de cause à effet, mais que le monde était trop compliqué pour bien être compris. Donc, j’essaie aujourd’hui de plus écouter mon feeling, mes sentiments, ce que je ressens, et enseigner avec le cœur, comme je le faisais au début. Et le reste, c’est pas entre mes mains en fait. Le reste, je peux pas le maîtriser. Donc, je fais de mon mieux, et ensuite, le reste arrive. Ça arrive comme ça arrive.
Tu vois, je te donne quelques exemples, mais à un moment, j’essayais de trop regarder les statistiques sur YouTube. Donc, je passais des heures à regarder les durées de vue moyennes des vidéos, les temps de clics, etc. Mais tout ce temps-là, je le passais au lieu de créer. Et c’est bien d’analyser, de réfléchir, de chercher à mieux aider l’audience, mais on peut pas vraiment le faire en analysant des chiffres.
J’ai essayé de prédire l’avenir, parfois, en me disant : « Voilà, je veux contrôler l’évolution de Français Authentique dans les 3 ans, 5 ans, 10 ans. On va ajouter tel cours, ça aura telle conséquence. On va créer cette offre, ça aura telle conséquence. On va faire des offres à escalier ». Non, c’est pas ça. Il faut écouter l’audience, échanger avec les gens, ce que je fais dans l’académie, et chercher à les aider au mieux.
Donc, ici, tu vois, c’était un peu une spirale négative, et plus j’analysais les choses, plus je stressais. Donc, aujourd’hui, j’accepte que le succès de Français Authentique, il dépend pas uniquement de moi. Bien sûr, j’ai un rôle clé, puisque je crée les contenus, et c’est moi qui ai eu cette idée en 2011, donc, forcément, ça dépend de moi, mais je cherche plus à faire de mon mieux et accepter le reste.
C’est pas facile à faire pour quelqu’un qui aime chercher à contrôler comme moi, mais c’est le seul moyen de retrouver la paix. Et en ayant moins de contrôle ou en cherchant moins à avoir le contrôle, j’ai beaucoup plus de créativité et de joie.
Et il y a bien sûr ici une dimension spirituelle. Je vais en parler mais très très rapidement, n’en déplaise à ceux qui disent « Johan, pourquoi tu parles spiritualité ? » Je pense que ça fait partie de ma vie dorénavant et j’ai pas l’intention de prêcher ou de chercher à convaincre qui que ce soit, mais ça te permet de mieux comprendre mon cheminement.
Je suis devenu chrétien, j’en parle dans une vidéo dans laquelle je parle de l’évolution de ma foi, donc, si ça t’intéresse, tu peux aller voir cette vidéo pour mieux comprendre, mais ça m’aide à mettre les choses en perspective en fait et à lâcher prise. Mais bien sûr, tout ce que je dis dans cette vidéo s’applique à tout le monde quelles que soient nos croyances ou nos philosophies.
Donc, la leçon, ici, c’est que je dois faire de mon mieux pour faire ma part avec excellence et en faisant de mon mieux et lâcher prise sur le reste. Il y a d’ailleurs une citation que j’ai lue dans je ne sais plus quel livre, qui disait en gros, « il faut avoir confiance… » Attends, qu’est-ce que c’était, cette citation ? « …qui passait bien… » Voilà. « Il faut avoir foi comme si tout dépendait de Dieu, mais il faut travailler comme si tout dépendait de nous ». Voilà. Je trouvais que ça passait bien avec cette erreur que j’avais faite de chercher à tout contrôler.
Erreur 4 : j’ai négligé le repos, le silence et le vide. Et ça, je pense que je ne suis pas le seul, mais c’est lié un peu à l’hyperactivité moderne, un peu le mythe de la productivité dont je parlais tout à l’heure. Toujours chercher à optimiser, faire plus, même dans les pauses, même dans les loisirs, je planifie tout. Même mes week-ends, en général, j’ai des post-it de ce type, et même pour le week-end, je prévois des choses, j’écris. Tout est planifié chez moi. Donc, je me soigne, parce que chercher la productivité à tout prix, même dans le repos, c’est pas bon. Pendant mes marches, je passais toujours mon temps soit à écouter des podcasts, à enregistrer des messages audio, à être au téléphone. Donc, même mes moments de détente, finalement, étaient productifs.
Et ici, on touche doucement à la limite des temps morts. Les temps morts, c’est tous ces moments pendant lesquels notre corps est occupé mais notre esprit est libre. J’ai toujours recommandé, conseillé, de les utiliser pour apprendre. Je te disais : « Apprends pendant tes temps morts. Quand tu promènes le chien, quand tu fais du sport, quand tu fais les courses, écoute, écoute, écoute ». Et je maintiens que c’est comme ça que ça fonctionne. Tout ce que j’ai appris ou la majorité des choses que j’ai apprises, j’ai pu les apprendre et les maîtriser en utilisant mes temps morts. Donc, ça, c’est une clé.
Mais il ne faut pas utiliser tous ses temps morts. C’est là mon erreur d’appréciation, c’est là où je suis allé trop loin. Il faut se garder des temps morts pendant lesquels on peut se reposer, on peut laisser son esprit divaguer. Donc, j’essaie aujourd’hui… j’ai beaucoup réduit notamment les messages audio que j’avais tendance à échanger avec des amis, j’ai beaucoup réduit ça pour de temps en temps me détendre et écouter des choses, apprendre des choses en marchant parce que ça me détend. Et d’autres fois, je passe 10, 15, 20, 30 minutes à contempler. J’ai la chance d’habiter au bord de la mer. Je vais me promener au bord de la mer et j’écoute les vagues, je réfléchis, je pense. Et ça, ça aide beaucoup.
J’ai toujours cette difficulté à débrancher, c’est-à-dire que je pense quasiment tout le temps à Français Authentique. On pourrait faire ça, on pourrait améliorer ça, mais ça c’est, je pense, plutôt positif. Mais j’essaie vraiment de débrancher, parce que sinon, en fait, être tout le temps occupé, avoir tout le temps son esprit concentré sur quelque chose, ça étouffe la créativité.
Nos meilleures idées, on les a rarement quand on s’assoit au bureau, qu’on prend un crayon et qu’on essaie de travailler. Non, les meilleures idées, on les a sous la douche, on les a à d’autres moments, quand on laisse son esprit se reposer, tout simplement. Donc, l’idée, c’est de faire attention à ne pas tomber dans une sorte de burn-out créatif, dans lequel en fait on fait du contenu sans avoir vécu.
Donc, ma révolution personnelle, qui est en cours hein, parce que c’est compliqué, c’est le droit au vide. Je m’autorise à ne rien faire par moments. C’est difficile, encore une fois. Je me soigne de plusieurs décennies d’hyperactivité. Mais j’ai le droit de ne pas être productif, sans avoir mauvaise conscience. J’ai ces marches contemplatives dont je te parlais, où je me pose, je marche, je réfléchis, je pense à ce qui me vient, mais sans être là à prendre des notes et à chercher à optimiser. Et c’est là que naissent mes meilleures idées en fait et les meilleures idées pour Français Authentique. Donc, en faisant ça, en ayant ce repos, je suis aussi récompensé.
Et j’essaie d’alterner au maximum des moments de travail intenses alternés avec des moments de repos intenses. Donc, par exemple, là, j’enregistre deux vidéos. Donc, là, je suis dans un travail intense, je pense à rien d’autre qu’à mon contenu. Et ensuite, je vais me prendre un café avec un livre pendant 30 minutes. Cet après-midi, je vais peut-être, je sais pas, rédiger un script ou travailler sur un projet, et ensuite, j’irai marcher tout seul. Donc, j’essaie d’alterner ces phases, et je pense que ça fonctionne parfaitement.
Donc, ici, la leçon, c’est que chercher à être productif en permanence, c’est dangereux, c’est très dangereux. Et j’essaie de me reposer, de lâcher prise, encore une fois, pour que ma santé mentale soit meilleure tout simplement et avoir plus de créativité. Donc, la détente fait partie du travail, c’est ce que je me suis noté dans mon journal. La détente fait partie du travail, ce qui peut sembler paradoxal, mais qui m’aide beaucoup. Ça fait beaucoup d’erreurs, tout ça hein.
Et la cinquième erreur, c’est que j’ai oublié que je suis un être humain et pas une machine. Alors, ici, je le dis en toute humilité, j’ai jamais eu de problème à me dire que j’étais autre chose qu’un être humain, mais je me comportais comme si j’étais une machine par moments. Il y a déjà un souci d’identité, c’est que j’avais tendance ou j’ai eu tendance pendant un certain temps à m’identifier à mes résultats. C’est-à-dire que je me disais, « Johan, mon identité, elle est définie par le nombre de personnes qui regardent mes vidéos sur YouTube, le nombre de personnes qui est dans mon académie, la croissance de Français Authentique, les avis positifs, etc. » Et en fonction de tout ça, tous ces facteurs externes, eh bien, je définis mon identité.
Et bien sûr, ça fait des montagnes russes, parce que quand ça marche bien, c’est bien, t’es content, puisque tu t’es défini par rapport à un résultat qui est positif. Mais si ça stagne ou si, comme ça arrive parfois, ça descend, là tu te sens mal. Et j’ai pas mal souffert de ça, et je pense que ce qui m’a le plus gêné, c’est que c’est une sorte d’imposture, parce que j’enseigne d’un côté l’authenticité, et de l’autre, je vis dans la performance. Donc, ça fonctionne pas, ça ne va pas ensemble.
Ça me faisait souffrir, parce que ce n’est pas aligné non plus avec mes valeurs. Je suis un père de famille avant tout. Et mes enfants, ils veulent un papa, pas le créateur de Français Authentique. Évidemment que ça les intéresse de voir ce que je fais, ils sont inclus dans le projet, donc, c’est top de les avoir avec moi. Mais ce qu’ils veulent, c’est un papa, c’est pas quelqu’un qui a créé une communauté. Donc, ils veulent de la présence et pas de la performance. Et j’ai honte de le dire, mais il m’est arrivé d’être avec eux et de me dire… en fait, je suis là physiquement, mais mentalement, je suis pas là, je suis ailleurs. Et ça, ça m’a touché et ça m’a aussi poussé à vouloir changer ces choses-là.
Parfois, j’avais les priorités un peu inversées, c’est-à-dire que je faisais passer le travail avant la famille. Je l’ai fait assez rarement, mais ça m’est arrivé, faire passer l’urgent avant l’important. Et du coup, j’en venais à parfois avoir de la culpabilité de réagir comme ça. Donc, le fait de me recentrer, de passer du temps le matin à lire des textes inspirants, je lis la Bible le matin. En ce moment, je continue de lire Pascal, mais je lis différents penseurs anciens et profonds. Ça me permet de me recentrer et d’essayer d’appliquer ce qu’enseigne la Bible. On dit dans la Bible, c’est d’abord Dieu, ensuite la famille, ensuite la mission. Et non pas la mission, ensuite la famille, ensuite Dieu.
Bien sûr, c’est super difficile à mettre en place, mais c’est inspirant et j’aime la citation de John Wooden sur le sujet, qui était coach de basket américain, que je cite souvent parce qu’il m’inspire, il dit, « ma valeur ne dépend pas de mes performances ».
Donc, ici, la grande leçon, c’est que j’ai un peu retrouvé mon identité. Je suis un homme, un papa, avant d’être entrepreneur. Et ma valeur n’est pas en lien avec les résultats de Français Authentique. Si demain, tout le monde arrêtait de regarder Français Authentique, si demain, personne ne regardait la vidéo que j’enregistre, eh bien, je ne serais pas pour autant une personne qui a une valeur inférieure. Donc, ça m’aide aussi à reclarifier ma vision et à me souvenir que je suis là pour servir à travers mes contenus, à travers mes dons, et pas à vivre pour la performance.
Donc, voilà un petit peu ce que je voulais te dire. Je récapitule très brièvement avant de faire une conclusion, et j’espère t’inspirer et t’aider.
Ma première erreur, c’est d’avoir trop écouté les bruits extérieurs, le bruit extérieur. La deuxième, c’est de confondre mouvement et progrès. La troisième, c’est que j’ai voulu tout comprendre, tout contrôler. La quatrième, c’est que j’ai trop longtemps négligé le silence, le repos et le vide. Et la cinquième, c’est que j’ai oublié que j’étais un être humain et pas une machine.
Donc, c’est mon bilan honnête. Ces erreurs, elles m’ont probablement coûté beaucoup. Ça m’a coûté cher, je pense, en termes de sérénité, etc. Mais ça m’a appris l’essentiel. Et même si je suis pas guéri, évidemment, il suffit pas de réaliser quelque chose, et d’un claquement de doigt, tout est résolu. Je sais que je suis en chemin, je suis sur la bonne voie. Bien sûr, ici, je n’ai présenté que les erreurs. Je reste très heureux, je ne me plains pas. Je sais que je suis chanceux d’avoir la vie que j’ai, que des gens me fassent confiance en permanence sur Français Authentique. J’ai une bonne situation financière, ma famille est heureuse, mes enfants sont en bonne santé. Voilà, je ne me plains pas du tout. J’ai réussi pas mal de choses positives, donc, je suis très content et fier, et j’ai insisté aujourd’hui sur la partie erreur, ce qui me semble être important, parce qu’il y a qu’en regardant ses erreurs qu’on est capable de s’améliorer. On peut pas résoudre un problème si on ne l’a pas compris.
Et tu remarques qu’il y a quand même un paradoxe ici, puisque… mais je l’assume… en fait, j’enseigne en apprenant et je grandis en partageant. C’est un processus que je fais depuis longtemps, surtout dans le podcast du mercredi, Marchez Avec Johan. Chaque mercredi, je partage sur des sujets de développement personnel, mais je partage en fonction de ce que j’apprends et ce que je vis. Donc, je suis obligé de faire des erreurs pour enseigner, sinon ça fonctionne pas. Quelqu’un de parfait, c’est plus difficile pour lui d’enseigner. Et ici, donc, il y a un paradoxe entre quelqu’un qui enseigne et qui est très loin d’être parfait, qui fait des erreurs.
Et c’est Jim Rohn, encore une fois, pour le citer, qui a une phrase très très intéressante et très marrante, il dit en fait, « écoute-moi avec beaucoup d’attention, mais ne me regarde pas de trop près ». Donc, en gros, « écoute ce que je dis, mais ne fais pas forcément ce que je fais », pour reprendre un proverbe français.
J’espère que tout ce que j’ai partagé avec toi, c’est un message d’espoir. Toi qui me suis depuis 2011, tu vois l’évolution. Si tu me suis depuis hier, c’est pareil. Tu apprends à me connaître. Et on est là pour apprendre ensemble, d’une manière authentique. Nos échecs ou nos erreurs, ce sont des tremplins, parce que, bien souvent, nos erreurs deviennent la graine, la source de nos futures forces. Donc, je suis content d’avoir réaffirmé ma vision et de l’avoir fait vis-à-vis de toi, parce que ça va aussi me pousser à ne pas revenir en arrière, aider, servir, être vrai. J’éprouve de la gratitude d’avoir fait ces erreurs et d’être rappelé de qui je suis vraiment.
Et je t’invite en commentaire… là, c’est le moment, ça fait 35 minutes qu’on est ensemble, c’est le moment à ce que tu sois actif. Prends un peu de temps aujourd’hui à réfléchir à une erreur, l’erreur majeure que tu as faite ces dernières années et partage-la en commentaire. Je lis tous les commentaires. L’équipe et moi, on est là pour lire et répondre à tout le monde. Et ça m’intéresse de voir quelles sont vos erreurs, parce qu’en plus tes erreurs peuvent m’aider, donc, prends vraiment le temps de faire cet exercice, et elles peuvent aider les autres également. Français Authentique, c’est une communauté qui est là pour t’aider à apprendre, mais aussi pour qu’on puisse grandir tous ensemble.
Moi, je continuerai à partager mes échecs, mes réussites, aussi bien dans le podcast Marchez Avec Johan qu’ici, et j’espère vraiment que ça t’a plu. C’est le dixième épisode de Marchez Avec Johan… pardon, de Café Avec Johan. J’étais pas en train de marcher, mais de boire mon café. C’est peut-être le temps de faire un bilan. Laisse un « j’aime » si tu as aimé. Moi, je vais me baser là-dessus pour savoir si on continue la série Café Avec Johan ou si je reviens à d’autres types de contenu. Mais j’aime les contenus longs, et je pense que ça peut apporter de la valeur. Partage cette vidéo avec tes amis si elle t’a aidé, tes amis qui apprennent le français. N’oublie pas de me dire en commentaire l’erreur majeure que tu as faite, et abonne-toi à la chaîne de Français Authentique en activant les notifications.
Merci d’avoir passé ce long moment avec moi, et je te dis à très bientôt pour du nouveau contenu en Français Authentique. Salut !