Comment apprendre du vocabulaire français sans jamais l’oublier

Abonne-toi à la chaîne YouTube pour ne manquer aucune vidéo : clique ici.

Télécharge le fichier MP3 ici.
Télécharge le fichier PDF ici.

Transcription de la vidéo :

– Je suis dépité.

– Mais qu’est-ce qui se passe ?

– Je travaille dur, je passe des heures à apprendre du vocabulaire, mais j’oublie tout. C’est comme si je n’avais rien fait. Au moment où je parle, je ne me souviens plus de tous les mots que j’ai appris. Je suis archi frustré. Je ne sais plus quoi faire.

– Premièrement, pas de panique. On va trouver une solution. Tu n’es pas seul à avoir ce problème et plein d’autres l’ont résolu. Commence, donc, par te calmer et te dire que tu vas réussir. Okay ?

– Okay.

– Bien. Peux-tu déjà me dire comment tu apprends du vocabulaire ?

– Comme tout le monde, je pense. Je fais des listes de mots et j’essaie de les apprendre par cœur. C’est ce qu’on m’a appris à faire à l’école. Ouais, j’en ai justement une ici. Regarde. Casquette, clé, étagère…

– Non, non, non. Tu n’es pas un ordinateur. Ton cerveau n’est pas fait pour retenir plein de mots isolés comme ça. Il faut toujours apprendre un mot dans une phrase avec son contexte, quelque chose qui te concerne et que tu peux visualiser. Et si c’est un nom, affiche le déterminant avant pour savoir si le mot est masculin ou féminin. Donc, tu ajoutes le mot, et juste avant, tu mets « le » ou « la ».

Ta liste devrait plutôt se présenter comme ça. Je mets ma casquette pour aller à la plage. Et tu t’imagines, en lisant cette phrase, que tu vas à la plage, que tu as ta casquette sur la tête. Tu te mets dans le contexte. Tu avais aussi le mot « clé », je crois. Eh bien tu écrirais : « j’ai perdu ma clé de voiture ». Tu fermes tes yeux et tu t’imagines en train de chercher la clé de ta voiture dans ta poche. Pour le mot « livre », tu peux par exemple écrire : « je pose mon livre sur la grande étagère ». Bon, tu as compris le principe.

– Oui, je me vois dans mon salon en train de poser un livre sur l’étagère. C’est vraiment une bonne idée. Ça rend les choses plus concrètes.

– Eh bien oui. Un autre point important. Ces mots, tu vas les utiliser, tu en as besoin.

– Ah, je ne sais pas. Peut-être un jour.

– Comment ça ? Tu ne sais pas si tu auras besoin de les utiliser à l’oral ?

– Eh bien non, je ne sais pas.

– C’est ta deuxième erreur.

– Ah bon ! Pourquoi ?

– Parce qu’il ne faut pas apprendre du vocabulaire au hasard. Il faut focaliser tes efforts sur le vocabulaire actif, pas sur le vocabulaire passif.

– Qu’est-ce que c’est, ce charabia ? Tu peux m’expliquer ?

– C’est facile. Le vocabulaire passif, ce sont les mots que tu connais mais que tu n’utilises pas forcément à l’oral. Ton vocabulaire actif, il comprend tous les mots que tu utilises spontanément à l’oral, tu les utilises vraiment sans réfléchir, d’une façon tout à fait spontanée et automatique.

– Ah, okay. Je vois. Et en pratique, ça veut dire quoi pour moi ?

– Ça veut dire qu’il faut focaliser tes efforts sur l’acquisition de vocabulaire actif, des mots dont tu auras besoin à l’oral.

– Oui, pas comme casquette et étagère.

– Voilà. C’est bien de connaître ces mots et d’avoir un vocabulaire passif riche, mais tu peux les acquérir automatiquement, sans effort, en consommant beaucoup de contenu en français authentique. Ton temps d’étude, ton temps pendant lequel tu fais des efforts, eh bien tu vas l’orienter vers l’acquisition de vocabulaire actif. Par exemple, à chaque fois que tu seras en train de parler français et qu’il va te manquer un mot, eh bien tu vas le noter. Et le soir, quand tu auras un peu de temps, eh bien tu vas rechercher ce mot dans un dictionnaire et tu vas l’ajouter à un carnet.

– Et je l’ajoute avec son contexte dans une phrase que je peux imaginer.

– Exactement. Et tu vas revoir ces mots très souvent et tu essayeras de les utiliser dès que tu pourras dans une conversation à l’oral. Pareil s’il y a un mot que tu entends fréquemment dans la bouche d’un natif, tu vas le noter, tu vas le revoir régulièrement et tu essayeras de l’utiliser dès que tu auras l’occasion.

– Ça a du sens, tout ça. Je pense vraiment que mon problème de vocabulaire vient d’un manque de méthode. Je vais appliquer ces concepts dès maintenant.

– Super ! Je suis content de t’avoir aidé. Est-ce que tu peux résumer ce que tu vas faire ?

– Oui, bien sûr. Eh bien, déjà, je vais arrêter d’apprendre des listes de vocabulaire inutile, j’améliorerai mon vocabulaire passif en regardant ta chaîne You Tube et en écoutant ton podcast.

– C’est sympa, ça. Merci de ta confiance.

– Je vais utiliser un carnet dans lequel je noterai tous les mots dont j’ai eu besoin quand je m’exprimais à l’oral mais que ne me sont pas venus spontanément. J’ajouterai aussi dans ce carnet des mots que j’entends souvent dans la bouche des natifs. Par exemple, j’ai remarqué que tu disais souvent : « pas de panique ». Je vais l’ajouter à ma liste.

– Ah bon ? Je dis souvent ça, moi ? Je ne savais pas.

– Eh oui. Par contre, je ne l’ajouterai pas de façon isolée. Je le placerai dans son contexte en m’imaginant en train de l’utiliser. Par exemple, j’écrirai : « Pas de panique. Je peux apprendre du vocabulaire et ne pas l’oublier ».

– Excellent. Si tu fais ça, tu apprendras moins de mots, mais ce sera des mots beaucoup plus importants pour toi et, surtout, tu ne les oublieras plus jamais.

– Génial. Merci pour tes conseils. Je vais aller m’acheter un carnet.

– Je t’en prie. Bon courage !