
20 Août Ce que j’apprends en élevant mes ados
Ressource(s) évoquée(s) dans l’épisode :
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Transcription de l’épisode :
Salut très chers amis, et bienvenue dans ce nouvel épisode de Marchez Avec Johan. La semaine dernière, je t’ai parlé un peu de l’actualité de Français Authentique, mes réflexions pour l’été, etc. Et aujourd’hui, on en revient à un sujet plus axé développement personnel. Et on va parler… De quoi va-t-on parler ? Nous allons parler, tu l’as vu dans le titre, de l’adolescence, de nos adolescents, ce que nous apprennent nos adolescents. Et je vais partager avec toi les conseils que j’ai obtenus dans une de mes lectures, et qui m’aident beaucoup, vraiment beaucoup. Allons-y, directement.
J’avais parlé dans une vidéo sur la chaîne YouTube de Français Authentique, qui s’appelait « Comment je deviens un meilleur mari ». Eh bien, j’avais parlé d’un livre qui s’appelle Les cinq langages de l’amour, qui a été écrit par Gary Chapman. Si c’est un sujet qui t’intéresse, si tu as envie de devenir un meilleur mari ou une meilleure femme, tu peux regarder cette vidéo. On va te mettre le lien dans la description.
Et c’est un livre… alors, je vais juste te donner très rapidement les idées majeures, parce que c’est encore une fois quelque chose qui m’avait beaucoup aidé, mais l’idée, en fait, c’est que nous avons tous, chaque être humain, chaque individu, une chose que l’on recherche chez notre compagnon et qui nous fait nous sentir aimés, c’est-à-dire que quand notre mari ou notre femme fait quelque chose pour nous, fait une chose en particulier, parle d’une certaine langue, un langage de l’amour, eh bien, on se sent aimé. Si on reçoit ce langage de l’amour, on se sent aimé, on se sent bien, et si on ne le reçoit pas, eh bien, notre réservoir d’amour est vide, et on ne se sent pas aimé.
Et Gary Chapman, il les classe en cinq langages. Donc, pour lui, il y a cinq langages de l’amour, et on a chacun notre propre langage. On peut en avoir deux. C’est un à deux langages, en général, par personne. Donc, ces langages, ce sont :
Les services rendus, donc, si quelqu’un fait un acte de service pour nous, on se sent aimé. Donc, certaines personnes se sentent plus aimées quand on fait des choses pour elles.
Il y a les cadeaux. Certains, quand ils reçoivent un cadeau, se sentent aimés.
On a le toucher, le contact physique : se prendre dans les bras, faire des bisous, se tenir la main, etc. Donc, le toucher. Certains en ont besoin pour se sentir aimés.
Il y a le temps de qualité, donc, faire une activité, passer du temps avec quelqu’un.
Et il y a les paroles bienveillantes ou valorisantes, des paroles d’appréciation, quand on apprécie quelqu’un et qu’on lui dit. Certaines personnes se sentent aimées quand elles entendent cela.
Et la grande erreur, et c’est ce que je racontais dans la vidéo, c’est que souvent, on a tendance à parler le langage de l’amour qui est le nôtre. Donc, je donne un exemple personnel. Moi, un de mes langages de l’amour, c’est le toucher. C’est toucher et mots d’appréciation. J’ai besoin qu’on me caresse, qu’on me prenne dans les bras et qu’on me dise, « Johan, ce que tu as fait, c’est bien ». Et donc, j’ai tendance… puisque ce sont des langages, c’est mon langage, c’est ce qui me fait me sentir aimé, c’est ce que j’ai tendance à donner à Céline, ma femme.
Sauf que le problème, c’est que Céline, c’est pas ça son langage de l’amour. Donc, oui, OK, le toucher, c’est bien, je suis son mari, elle aime bien que je la prenne dans mes bras, mais c’est pas ça qui va la faire se sentir aimée. Donc, moi, je lui ai donné exclusivement ces deux langages, et elle, ses langages de l’amour, pour qu’elle se sente aimée, eh bien, ce sont le temps de qualité, passer ensemble, les moments de qualité, et probablement en deuxième, les actes de service, mais surtout le temps de qualité.
Et donc, là où elle, elle aimerait que je lui dise « Céline, viens, on va passer une après-midi ensemble » ou « viens, on va manger au restaurant tous les deux ce soir », où elle, elle aurait besoin que je fasse ça pour se sentir aimée, eh bien, elle reçoit des câlins et des mots d’appréciation. Donc, c’est la grosse erreur qu’on fait tous hein, on parle le langage de l’amour qui est le nôtre.
Et donc, quand on comprend ça dans le livre, on s’adapte, c’est-à-dire que, moi, après l’avoir lu, j’ai compris quels étaient les langages de l’amour de Céline, et j’essaie de lui donner, même si c’est pas intuitif pour moi.
Et Gary Chapman, qui est un génie, à mon avis, a ensuite décliné son idée, son concept, parce que l’amour, on l’exprime pas seulement avec notre conjoint, on l’exprime aussi avec ses enfants et ses adolescents, et il a donc fait la version, les cinq langages de l’amour pour les enfants, et pour… une autre version, pour les adolescents. Et comme ma fille Emma a 14 ans, elle est déjà dans l’adolescence, et mon fils Tom a 12 ans, il entre dans l’adolescence, eh bien, ça m’a intéressé. Et j’ai beaucoup aimé ce livre. Donc, il reprend les cinq langages de l’amour que je viens de citer. C’est finalement le même esprit. C’est la même chose. Il faut chercher le langage… le ou les langages de l’amour de ses ados et leur parler. Ça sert à rien de leur parler notre langage à nous. Et donc, ça c’est la première chose. Et la deuxième chose, c’est qu’il est indispensable de comprendre ce que vivent nos adolescents.
Je m’explique. La période de l’adolescence, c’est pas une période facile ni pour les parents, ni pour les adolescents, parce qu’en fait c’est le passage entre l’enfance et l’état adulte. Donc, c’est une étape de la vie qui est critique, qui est clé, et qui, chez les adolescents, conduit à une immense envie d’indépendance et une immense envie de définir leur identité personnelle. Ils veulent se différencier de leurs parents. Quand ils sont enfants, nos enfants aiment ce qu’aiment les parents. Ils ont pas d’identité vraiment personnelle. Bien sûr que les enfants sont différents, ils ont une certaine identité, mais ils ne la revendiquent pas, ils font confiance à leurs parents. Si papa maman disent que ça c’est bien, ils savent mieux. Donc, il y a une confiance presque aveugle envers les parents.
Et ça, c’est fini à l’adolescence. C’est fini. On le voit dans leurs actions. Bien souvent, ils veulent se différencier de nous. Donc, c’est pour ça qu’ils écoutent une autre musique, ils aiment bien souvent d’autres activités que les nôtres, ils auront d’autres goûts que les nôtres, ils sont différents de nous. Et beaucoup de disputes qui peuvent apparaître entre les parents et leurs adolescents, puisque, soyons clairs, à l’adolescence, il y a beaucoup de disputes entre parents et ados. Eh bien, c’est bien sûr un peu lié aux hormones, puisqu’il y a des changements hormonaux, leurs corps changent, etc. mais pas seulement. C’est aussi lié à ce qu’ils veulent être indépendants. Ils ne veulent pas qu’on les force en permanence, ils ne veulent pas qu’on leur dise en permanence ce qu’ils doivent faire, ils veulent être écoutés, parce qu’ils ont leur propre identité.
Donc, bien sûr, dans le livre, Gary Chapman parle beaucoup des langages de l’amour. Il reprend les mêmes concepts que les langages de l’amour pour les couples. Il faut connaître le langage ou les langages de l’amour de ses ados, c’est important. Il faut agir en conséquence, c’est important, comme on le fait pour notre conjoint.
Et d’ailleurs, donc, j’ai fait une petite étude, un petit test, ma fille Emma… Alors, ma fille Emma, elle est pas typique, parce qu’elle a pas vraiment de langages de l’amour qui ressortent beaucoup, c’est-à-dire qu’elle a… Alors, elle en a un qui est très très très très très faible, je crois que c’était zéro dans le test, c’est le toucher. Et encore une fois, tu vois, c’est l’exemple que je donnais tout à l’heure entre Céline et moi. Moi, mon langage de l’amour principal, c’est le toucher. Donc, j’aime prendre Emma dans mes bras le matin, lui faire un câlin, etc. mais elle, non. C’est pas son langage particulier et elle ne se sent pas forcément aimée quand elle obtient ce langage de l’amour, parce que c’est pas le sien. Mais pour le reste, c’est plutôt stable. Ce qui ressort, c’est le temps de qualité et les mots d’appréciation. Voilà. Et là, pour le coup, les mots d’appréciation, je lui en donne beaucoup, et du temps de qualité aussi. Et pour Tom, lui, c’est le toucher. Donc, voilà, Tom, il a le même langage de l’amour que son père. Et le temps de qualité. Donc, il les obtient également.
Et c’est ce qu’on doit faire pour nos ados. Si on veut qu’ils se sentent aimés, il faut mettre à leur disposition le langage de l’amour qu’ils parlent. C’est très, très, très important.
Mais c’est pas la seule chose qui est importante, puisque la grande clé, et c’est ce qui fait la différence en fait entre les deux livres que j’ai lus, la version pour ados et la version pour adultes, c’est qu’il faut respecter leur indépendance. Ça, c’est une clé. Il faut leur donner de la liberté. Bien sûr, attacher de la responsabilité à la liberté, donc, il faut mettre en place des règles qui sont claires et des conséquences qui sont claires, donc, les conséquences qui apparaissent s’ils ne respectent pas les règles, donc, c’est des sanctions hein, et surtout, il faut écouter et reconnaître leur identité, qui est distincte que la nôtre.
J’ai moi-même souvent voulu imposer un certain nombre de choses à mes enfants, mais ils ne sont pas moi, donc, c’est à moi de m’adapter à leur identité et à leur permettre d’avoir suffisamment de liberté, de responsabilité, pour qu’ils puissent s’exprimer en tant qu’individus. Donc, c’est super important. C’est pas facile à faire, bien sûr, mais si on veut que nos ados se sentent aimés, eh bien, c’est ce qu’il faut mettre à leur disposition.
Donc, moi, mon approche, c’est de faire tout ça avec patience, parce que parfois c’est difficile, parfois on a envie d’aller plus vite, et pour aller plus vite, on veut le faire à notre façon. Donc, il faut travailler sa patience. J’essaie d’être le plus présent possible, le plus disponible possible.
Et une chose qui a beaucoup changé ma vision des choses ou mon approche, c’est de me voir comme un serviteur. Je pense que c’est en lisant un passage de la Bible un matin que ça m’a fait tilt. Plutôt que de me dire, « il faut que je fasse ça, j’ai cette contrainte », eh bien, se dire, « je sers, c’est ma mission, c’est mon travail de servir ma famille ». Et le fait de voir ce qu’on fait pour eux comme un service, ça change les choses. Donc, je me vois comme un serviteur.
Et bien sûr, la clé, et Gary Chapman en parle aussi beaucoup dans son livre, c’est un amour inconditionnel. Il faut qu’ils sachent que quoi qu’il puisse se passer, quelle que soit leur erreur, quel que soit ce qu’ils peuvent faire, on les aimera. Et ça, je m’efforce toujours de le faire comprendre à mes enfants et de leur dire, à mes adolescents et Raphaël, mon enfant, c’est que si je dois blâmer un comportement, si je dois leur faire changer un comportement ou les punir, eh bien, j’essaie qu’ils comprennent et qu’ils soient convaincus du fait que je les aime, quoi qu’il arrive, quoi qu’ils disent et quoi qu’ils fassent.
Et en lisant ce livre, tu vois, je me disais que le temps passe extrêmement vite. Il me reste déjà plus que quelques étés avec ma fille Emma. Elle a 14 ans. J’ai l’impression qu’elle est née hier. Et pourtant, dans quelques années, elle me dira, « Papa, je ne pars pas en vacances avec vous. Je vais partir en vacances avec mes amis ». Et ça, ça va être difficile à accepter, comme ça a été difficile à accepter pour beaucoup de monde, mais je m’y prépare. Et la meilleure des façons en fait d’être prêt est de faire en sorte qu’ils souhaitent passer du temps avec nous quand ils seront en âge de ne plus le faire, s’ils veulent, puisque c’est la hantise des parents. Est-ce que mes enfants continueront de venir me voir et de passer du temps avec moi ? Eh bien, c’est de maintenir cet amour. Et pour maintenir cet amour, eh bien, il y a rien de tel que de parler leur langage de l’amour, de leur offrir de la liberté et de respecter leur identité.
Voilà, j’espère que ça t’a plu. Ça fait un petit moment que je l’ai pas dit, mais tu sais qu’on a un cours gratuit qui s’appelle « 7 règles pour booster ton… » Non, « 7 règles… » Oh là là, je… c’est la chaleur. Ça fait une heure je suis dehors. « 7 heures… 7 règles pour parler français sans bloquer ». Je te mets le lien dans la description, et je vais aller m’hydrater parce que j’ai passé trop de temps au soleil. Merci de m’avoir suivi et à très bientôt pour un nouvel épisode de Marchez Avec Johan. Salut !