Comment Oscar pratique le français chaque jour

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Transcription de la vidéo :

Salut chers amis ! Merci de me rejoindre ou plutôt de nous rejoindre pour cette nouvelle vidéo. Je suis heureux de te proposer quelque chose de spécial aujourd’hui puisque j’ai invité notre ami Oscar qui est membre de l’académie Français Authentique depuis plus de deux ans maintenant et qui a accepté mon invitation pour te donner ses meilleurs conseils d’apprentissage du français : ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas faire si tu as envie de parler sans effort, de parler à l’oral sans bloquer, et enfin réussir à passer de la compréhension à l’expression. Je suis sûr que tu seras très inspiré par tout ce qu’Oscar va partager avec nous aujourd’hui et je te conseille vraiment de regarder la vidéo jusqu’au bout parce que l’ensemble des astuces qu’il partage fonctionne. Tu vas le voir, il est capable de parler sans effort et si lui peut le faire, et si d’autres peuvent le faire, toi-même qui nous regardes peux le faire. On retrouve Oscar tout de suite pour des conseils d’apprentissage du français.

Johan: Salut Oscar !

Oscar: Bonjour Johan !

Johan: Oscar, merci beaucoup d’avoir accepté mon invitation.

Oscar: Ah ben, avec plaisir !

Johan: C’est toujours sympa d’avoir l’opportunité d’avoir des gens comme toi qui partagent leur expérience. Est-ce que tu peux dire, avant qu’on avance… Aujourd’hui, mon objectif, c’est d’obtenir tes meilleurs conseils pour les gens qui veulent apprendre le français. Avant ça, est-ce que tu peux juste te présenter, nous dire d’où tu viens, ce que tu fais ?

Oscar: Oui, avec plaisir. Bon ben, moi, c’est Oscar. J’habite à Madrid, je suis Espagnol, j’ai 37 ans. Ce que je fais dans la vie ? Je suis entraîneur de patinage et je suis fou de la France et de la langue française.

Johan: Ouais, ça je l’ai remarqué et c’est assez intéressant à voir. T’es en fait assez actif dans la communauté de Français Authentique et j’ai remarqué que tu savais plein de choses sur la France et que tu t’intéressais à plein de choses. D’où te vient cet amour ou cet intérêt pour la France et le français ?

Oscar: A vrai dire, je ne peux pas te le dire, Johan, parce qu’en fait, j’ai toujours aimé la France. Je me rappelle que quand j’étais plus petit et que j’avais trois ans, j’ai vu la Tour Eiffel à la télé et depuis là, je suis tombé amoureux de la France, de Paris et tout et voilà, c’est… Pour moi, c’est une passion. Je préfère… On ne peut pas dire qu’on préfère plus la France plus que l’Espagne, mais quand même, moi, j’adore ton pays. J’adore la culture, la nourriture, l’histoire notamment celle de Louis XIV, Versailles et tout. J’adore la France !

Johan: C’est assez marrant parce que c’est rare. Tu es un cas assez atypique. En général, les gens peuvent être intéressés par la France, aux Français, mais il y a toujours une petite explication qui fait qu’ils ont finalement appris le français. Toi, c’est vraiment une sorte de « vocation ». C’est venu comme ça et ça t’a suivi pendant 37 ans.

Oscar: Oui, voilà, voilà, oui. J’ai toujours aimé la France, je ne sais pas pourquoi je ne peux pas te dire « ah oui, c’est parce que j’aime, je ne sais pas, les crêpes », parce que, je ne sais pas, on l’a étudié à l’école et puis… Non, non, non ! C’est depuis tout petit que j’adore la France, j’adore la langue française, la sonorité de la langue. C’est un truc qui me plaît énormément, c’est une passion pour moi.

Johan: D’accord ! Oui, ça se voit dans toutes les activités que tu proposes au sein de nos différents groupes. En général, je demande aux personnes avec lesquelles je discute pourquoi elles ont appris le français. Toi, la réponse, c’est tout simplement parce que tu étais passionné ou parce que tu as cet intérêt, ce feeling qu’on n’arrive pas à expliquer. Comment tu l’as appris, le français ? Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu comment ton apprentissage du français s’est déroulé ? Est-ce que tu l’as appris à l’école, etc. ?

Oscar: Oui et bon. C’est vrai que mon histoire est un peu bizarre parce que je n’ai jamais utilisé le français. A vrai dire, j’ai toujours fait de l’anglais, mais quand j’étais petit, j’ai toujours voulu étudier le français. Mais ma famille m’avait toujours dit : « Ben, Oscar, il vaut mieux que tu étudies l’anglais et tout parce que c’est la langue internationale », et voilà, je n’ai jamais fait du français à l’école ni au lycée. Donc j’ai commencé à parler français grâce à des Français que j’avais connus en Espagne. J’ai commencé à écrire avec les filles et tout. Elles m’ont invité de venir à Versailles et j’ai passé quelques jours avec eux, chez eux évidemment, et depuis ce moment j’ai commencé à parler français, à traduire à mes parents ce que mes amis disaient en français et à l’envers aussi.

Johan: Alors, attends ! Quel âge tu avais quand tu as commencé à pratiquer avec ces amis ?

Oscar: J’ai commencé à l’âge de 12 ans, quand j’avais 12 ans.

Johan: Donc, ça veut dire… T’es tombé amoureux de la France quand t’as vu la Tour Eiffel et jusqu’à tes 12 ans, tu n’avais jamais appris le français ? Zéro base ?

Oscar: Jamais, jamais de la vie.

Johan: Et donc, comment tu as commencé alors ? A 12 ans, je pense qu’effectivement quand on est plus jeune ou quand on est enfant, c’est un peu plus facile d’apprendre les langues, mais comment tu as fait sans avoir les bases et sans avoir aucune notion ? Tu as vraiment tout fait comme ça, comme on dit, sur le tas par l’expérience ou alors tu as fait un petit peu d’études via les bouquins ?

Oscar: Non, non pas du tout ! Je me rappelle que la première fois que je suis allé à Versailles… Bon, je le connaissais parce que j’avais acheté un petit fascicule, OK, et je savais dire bonjour, bonsoir, les chiffres et voilà, c’est tout. Je pense que quand tu es petit c’est plus facile d’apprendre une langue. Tu vois ce que je veux dire ?

Johan: Ouais.

Oscar: Donc, par exemple, je me rappelle que quand on était petits, on jouait au monopoly chez ma famille française, on va l’appeler comme ça, et je me rappelle où j’ai appris le verbe « acheter ». C’était grâce au monopoly : « OK, je vends, j’achète et tout » et pour moi, c’est hyper facile. J’enregistre tout ce que j’apprends ; si je vois un mot là-bas, je ne sais pas, le robinet, par exemple, je l’ai appris quand j’avais loué un appartement à Paris pour mes vacances. Je me rappelle le moment où j’ai appris ce mot-là.

Johan: D’accord ! Donc, 100 % par l’expérience et du coup les tournures de phrase, la conjugaison par exemple ou toutes ces choses-là, tu as aussi appris comme ça sur le tas ou alors tu as fait des formations un peu plus poussées ?

Oscar: Eh bien non ! Une chose que je dirais – et je dis vrai ; c’est drôle, mais c’est vrai – c’est que j’ai appris comme les Français en fait, c’est-à-dire que j’ai appris le français en parlant. Donc, mon point faible, c’est plutôt l’orthographe, la grammaire et tout. Là, c’est mon point faible évidemment parce que j’ai appris le français en parlant.

Johan: La grammaire non, l’orthographe peut-être. Moi, j’avoue que je ne t’ai jamais vu écrire, mais ta grammaire est très bonne. Là, tu viens d’utiliser le conditionnel ; tu ne t’es pas aperçu certainement, mais tu l’as utilisé comme un Français.

Oscar: Oui mais parce que je le connais par cœur, mais par exemple, si tu me poses une question, je ne sais pas… Et maintenant depuis quelques années, on dirait trois ans, oui, j’apprends beaucoup plus le français et je m’intéresse un peu plus à la grammaire. Mais si tu me poses une question à propos de l’accord du participe passé avec le verbe « avoir » et tout… Tu vois ce que je veux dire ? Pour moi, ça me pose des problèmes même si à l’écrit ou à l’oral, je le fais, ok. Mais oui, au niveau de la grammaire, les explications et tout, c’est mon point faible.

Johan: Bon, après tu sais, je ne suis pas sûr que ce soit un point faible et j’irais même plus loin. C’est quelque chose qui touche les francophones également. Si tu vas dans la rue et que tu demandes à 100 Français de t’expliquer l’accord du participe passé avec le verbe « avoir », une extrême majorité ne saura pas répondre.

Oscar: Ah oui, tout à fait ! J’ai déjà remarqué même. Ça me soulage un peu.

Johan: Ouais, ouais ! Mais du coup, en fait, tout ce que tu expliques, quelque part, ça me conforte dans mon idée et dans l’idée des gens qui ont inventé les méthodes d’apprentissage naturelles comme Steve Kauffman, Stephen Krashen qui disent qu’on apprend en écoutant et en consommant du contenu. Eh bien, ton histoire, elle me conforte là-dans d’autant plus que tu fais partie des gens que je connais qui parlent le mieux, qui ont un des meilleurs accents et qui font le moins d’erreurs. Je ne dis pas ça pour te faire plaisir, mais je pense vraiment que les deux sont corrélés en fait. C’est parce que tu as appris comme ça que tu ne fais pas beaucoup d’erreurs et que tu as une super prononciation. Donc, quelque part, ça valide un petit peu toutes ces méthodes naturelles.

Oscar: De toute façon, c’est gentil.

Johan: Ouais, ouais ! Non, ce n’est pas le but, mais c’est vraiment pour essayer d’inspirer ceux qui essayent d’apprendre. Je pense qu’il faut faire comme toi. Même s’ils n’ont pas la chance d’aller à Versailles, eh bien, il faut qu’ils fassent comme s’ils y étaient. On a aujourd’hui la technologie ; on a des smartphones qui nous permettent d’écouter beaucoup et je pense que tu es une preuve vivante que ce genre de technique fonctionne.

Oscar: J’encourage les gens à le faire. C’est possible.

Johan: Je pense qu’effectivement, c’est une belle inspiration.
Est-ce que tu peux nous parler, brièvement, avant justement peut-être d’entrer un peu plus dans les détails du conseil pour l’apprentissage, tu peux nous dire brièvement comment tu as trouvé Français Authentique parce que c’est une chose qui m’intéresse toujours ? Je suppose que c’est par hasard comme tout le monde, mais si tu peux juste me dire brièvement comment tu nous a trouvé.

Oscar: Oui, oui, ouais, c’était sur YouTube et moi, je regardais les vidéos pour l’apprentissage du FLE, etc. et je suis tombé sur ta chaîne YouTube, j’ai trouvé ça génial. J’ai commencé à regarder tes vidéos et tout et ça m’a beaucoup plu. Et puis, je me suis intéressé à ton académie. Donc, bon, j’ai demandé mon abonnement comme tous les autres et voilà, c’est un peu mon expérience avec toi. Je trouve que tes vidéos sont hyper sympa, sont très utiles et voilà, j’aime bien ; je le conseille, je conseille de regarder tes vidéos. Ouais, ouais, carrément hein.

Johan: C’est sympa ! Mais donc, du coup, ouais… C’est comme en fait, et c’est assez amusant ; maintenant, 8 personnes sur 10 disent qu’ils ont découvert Français Authentique via la chaîne YouTube et effectivement, certains décident de continuer avec notre académie.

Alors, est ce que tu peux… Ça va peut-être difficile pour toi parce que c’était il y a longtemps (tu avais 12 ans), mais est-ce que tu as une idée approximative de comment tu as réussi à passer de l’état de compréhension à l’état d’expression ? Parce qu’au début, forcément, tu comprenais plus que tu n’étais capable de parler. Est-ce que tu as eu un déclic ou comment ça s’est passé, ce moment ?

Oscar: A vrai dire, évidemment, quand je suis arrivé en France, pour moi, je me rappelle, le premier jour, c’était l’horreur. On est allé chez des amis, je ne comprenais rien du tout. Je voyais que tout le monde rigolais et moi, j’étais, je ne sais pas, comme si j’étais ailleurs. J’ai voulu rentrer tout de suite.

Johan: Ah ouais ?

Oscar: Ouais, je me suis dit : ça, ce n’est pas pour moi, pourquoi je suis venu en France ? Je vais rentrer carrément. Mais je pense que la compréhension, ça vient petit à petit ; au fur et à mesure que tu parles avec les gens, tu commences à comprendre. Et pour l’expression orale, mon astuce, on dirait comme ça, c’est plutôt de n’avoir pas peur, c’est-à-dire essayer de parler même avec des fautes peu importe. Moi, par exemple, quand je croise quelqu’un qui est étranger ici à Madrid et qui essaye de me parler, ça me fait plaisir et je vais essayer de le comprendre. Donc les Français ils font la même chose. Donc, pourquoi avoir peur ? Donc, on va parler. Si on ne sait pas utiliser le subjonctif, on va utiliser l’infinitif, peu importe. Le plus important, c’est de communiquer et petit à petit, on va s’améliorer.

Johan: Ça, c’est super. C’est un de mes podcasts préférés. C’est un podcast que j’ai enregistré et que je préfère qui s’appelle « n’ayez pas peur de faire des erreurs » que j’ai enregistré, tu vois, c’était en 2011 ou 2012 et donc ça dit exactement ce que tu viens de décrire : qu’effectivement, un Français dans la rue, il ne va pas rigoler si tu fais une faute. Au contraire, il va être content que tu parles dans sa langue et je pense que ça, encore une fois, c’est un avantage que tu as eu d’apprendre en tant qu’enfant et c’est certainement aussi (il y en a d’autres), mais c’est une des raisons pour lesquelles les enfants apprennent mieux : c’est qu’ils s’en moquent. Je le vois avec les miens, Emma et Tom (Tom va avoir 7 ans, Emma a 8 ans et demi), ils s’en moquent s’ils font des erreurs (ils apprennent l’allemand), ce n’est pas grave. Et ça, c’est une limite qu’on a, nous les adultes, de parfois avoir peur. Donc, je note deux choses dans ce que tu viens de partager : ne pas avoir peur et la persévérance parce qu’au début, c’était difficile pour toi et souvent, on peut l’oublier ; si on t’entend parler, aujourd’hui, on va dire : « Waouh, Oscar, il est super fort ! » ou si tu regardes un joueur de foot jouer, si tu regardes, on va prendre un joueur espagnol, Iniesta jouer au foot, tu dis : « Oh c’est top ! » sauf que derrière, il y a des heures et des heures de travail et de doute, donc, c’est inspirant de t’entendre dire ça.

Comment tu fais aujourd’hui pour maintenir ton français ? Quel conseil tu donnerais à quelqu’un qui a un certain niveau, pas forcément aussi bon que le tien, mais un niveau correct : comment maintenir son niveau ?

Oscar: Moi, c’est ce que j’aime bien conseiller quand quelqu’un me pose cette question-là : c’est de lire. Et pour moi, c’est très bien, ça marche hyper bien de lire à voix haute et d’essayer de faire attention à la bonne prononciation parce que je pense qu’avec cette astuce, ça va devenir automatique. C’est-à-dire que quand on lit à voix haute et qu’on essaye de s’approcher le plus possible à la bonne prononciation, je pense que c’est une bonne méthode. Mais c’est aussi essayer de parler, parler, parler. Même si tu n’as pas un Français à qui parler, tu peux parler avec toi-même. Tu te parles à toi, tu te poses des questions, tu te réponds. Voilà, je pense que c’est une bonne astuce aussi. Les gens pensent que c’est impossible, que c’est une bêtise de le faire, mais eh bien non ! Moi, je conseille fortement de le faire parce que c’est super important.

Johan: Ça, c’est intéressant. J’ai déjà essayé justement de me parler, effectivement, parfois sous ma douche, me parler en anglais, en allemand, en italien. Effectivement, je peux confirmer que ça marche bien. Je n’ai jamais essayé de parler à voix haute pour maintenir, mais c’est vrai que je peux très bien imaginer l’intérêt que ça a. Donc, ça, c’est une chose que je vais peut-être essayer en allemand parce que je parle de moins en moins allemand après avoir vécu là-bas pendant dix ans, travaillé dans un pays germanophone pendant dix ans et je vais tester ta technique parce que je pense que tu travailles du coup… la bouche parle, tu travailles tes muscles et tu t’habitues à t’entendre et tu gagnes de la fluidité en fait.

Oscar: Voilà, parce qu’en fait, même à la maternelle, nous les Espagnols, on parle plutôt dans la bouche et vous, les Français, vous parlez plutôt avec la gorge. Donc, il faut s’entraîner. Ce sont des muscles qu’on n’utilise pas quand on parle notre langue maternelle. Donc, si tu es en voix haute, c’est la même chose que parler avec quelqu’un à peu près, donc, je pense que c’est une bonne technique.

Johan: Effectivement, une bonne technique de maintien. Tout en, je suppose, écoutant donc tu continues de consommer, je suppose,  du contenu pour aussi maintenir un maximum l’écoute, n’est-ce pas ?

Oscar: Oui, et c’est plutôt grâce à toi parce que j’avais écouté un podcast où tu parlais du temps mort. Donc, je me suis dit : « Mais tiens, Johan, il a bien raison. J’ai pas mal de temps morts dont je ne me suis pas rendu compte ». Et par exemple, si, je ne sais pas, imagine-toi, je suis à la maison, mais je fais des trucs avec les mains, je n’utilise pas les oreilles, donc pourquoi pas écouter la radio ? Il y a des gens qui me disent : « Oui, mais tu dois faire attention à ce que tu fais ». Et je dis : « Oui, mais mon cerveau, il travaille lui aussi. Donc, même si je n’écoute pas, si je ne fais pas attention à ce qu’est en train de dire la radio, j’entends le français ». Tu vois ce que je veux dire ?

Johan: Bien sûr !

Oscar: Si je vais au boulot, à la place de mettre la radio en espagnol, je la mets en français parce que ça me plaît énormément et ça me permet aussi d’écouter les Français pour ne pas perdre le niveau de compréhension orale et là, c’est vrai, je suis complètement d’accord avec toi : on a pas mal de temps morts et il faut bien l’utiliser.

Johan: Oui, et puis l’inconscient est super puissant, on ne s’en rend pas compte. Parfois, on pense que, puisqu’on fait autre chose, (on conduit) notre inconscient ne travaille pas, mais c’est faux. Notre inconscient, il est sans arrêt en train de faire battre notre cœur, il est sans arrêt en train de calculer le débit de sang qui doit aller dans nos artères. Donc, notre inconscient, il sait faire beaucoup de choses et je pense que tu as bien raison d’écouter pendant tes temps morts.

J’ai deux petites questions à te poser avant de terminer, cher Oscar. La première, ce serait : qu’est-ce que tu déconseillerais à quelqu’un de faire en ce qui concerne l’apprentissage du français ? Qu’est-ce qui, à ton sens, est contre-productif et pourrait même dégrader les performances dans l’apprentissage ?

Oscar: Je déconseille de s’ennuyer. L’ennui c’est horrible, horrible. Donc par exemple, si tu prends un bouquin de grammaire et que ça t’ennuie, laisse-le. Ce n’est pas ton truc, laisse-le. Il vaut mieux que tu joues avec ton portable que… Je ne sais pas, il y a des applications pour l’apprentissage du français à travers la chanson française. Amuse-toi bien, profites-en, fais ce qui te plaît parce que si tu t’ennuies, c’est l’erreur. Je pense que ça va t’amener à laisser tomber le français et c’est bien dommage. Donc, l’ennui, pour moi, c’est la pire des choses.

Johan: Ouais, je suis d’accord, 100 % d’accord et souvent en fait, tu parles d’abandon, et souvent effectivement, la cause de l’abandon, c’est l’ennui parce que, imagine, comme tu dis, tu lis quelque chose qui ne t’intéresse pas ou tu écoutes quelque chose qui t’ennuie juste parce que c’est du français. Ton cerveau, lui – on parlait de l’inconscient – il va vite faire le lien et va dire : « Ah, le français est ennuyeux », alors que ce n’est pas le français qui est ennuyeux, c’est le contenu que tu es en train de consommer. Donc effectivement, moi, par exemple, je me suis toujours fixé comme règle dans les langues étrangères que je pratique, de ne jamais consommer un contenu juste parce qu’il est dans cette langue. C’est-à-dire qu’il ne faut pas, à mon sens, consommer un contenu écrit en français juste parce que c’est du français. Il faut le consommer parce qu’il nous intéresse et qu’on l’aurait lu dans notre langue maternelle.

Oscar: Voilà, et si étudier la grammaire, ça t’ennuie énormément, il y a beaucoup beaucoup de méthodes sur Internet. Donc, si tu n’aimes pas lire les règles, fais des exercices. C’est une autre façon de comprendre la règle. Pourquoi pas ? C’est toi ton prof, c’est-à-dire que tu peux faire ce que tu veux, donc profites-en, amuse-toi bien, voilà ; et prends du plaisir quand tu lis toujours.

Johan: Oui, c’est ce que tu fais, je pense, au quotidien et on le voit en fait. Tu proposes toujours des activités sur nos différents groupes et on voit que tu aimes jouer avec les mots, tu aimes t’amuser avec la langue et ça se sent et je pense que c’est aussi une des raisons pour lesquelles tu as tant de succès.

Et pour terminer, tu as déjà partagé pas mal de choses, tu nous as déjà donné des conseils super puissants (ne pas avoir peur de faire des erreurs, se parler à soi-même, lire à haute voix, persister), mais si tu avais vraiment un conseil numéro 1 ou une chose à retenir, une chose que les gens qui viennent de passer ces vingt minutes avec nous doivent retenir, qu’est-ce que tu leur dirais ? Ton conseil numéro 1 pour progresser en français.

Oscar: Avoir un objectif, c’est-à-dire, pourquoi ? Pose-toi des questions, pose-toi la question : pourquoi t’apprends le français ? Quel est ton but ? Quel est ton objectif ? Et voilà, commence déjà. Pourquoi pas ? T’en es capable, j’en suis sûr. Vous pouvez me regarder moi ; voyez comme je parle déjà. Ce n’est pas un miracle, c’est juste les forces, c’est de s’entraîner. On peut aussi y arriver. Donc, c’est ce que je dirai : fais-le, t’en es capable. Fais-le.

Johan: Ouais, je pense qu’effectivement, c’est un très très bon résumé. On en est tous capable à condition, et justement, à condition de suivre toutes les choses que tu as dites jusqu’à présent : de ne pas s’ennuyer, de prendre le temps d’écouter, de pratiquer et de prendre du plaisir.

En tout cas, Oscar, merci du fond du cœur pour deux choses. La première, c’est pour tout ce que tu viens de partager avec nous. Je suis sûr que tu vas aider des dizaines de milliers de personnes, tu vas les inspirer. Moi, je leur dirai que tu as ce niveau parce que tu as travaillé, parce que tu as persévéré, parce que tu as utilisé la bonne méthode, qu’ils peuvent le faire également. Donc, merci pour ça. Et merci aussi pour tout ce que tu fais dans le cadre de notre académie, dans le cadre de Français Authentique. Tu organises des discussions Skype, des petits jeux sur nos groupes WhatsApp et on a toujours besoin de gens comme toi qui sont là pour fédérer et pour partager leur apprentissage et pour aider les autres. Et tout ça, tu le fais pour nous au quotidien et je voulais vraiment t’en remercier.

Oscar: Merci à toi. Tu sais que pour moi, ça me fait hyper plaisir. Donc, je ne peux pas te dire… Merci Johan.

Johan: Eh bien, on continue alors. Merci du fond du cœur pour ton temps. A bientôt, Oscar.

Oscar: A bientôt !

Et voilà ! Merci d’avoir suivi cette vidéo, cette interview. J’espère que ça t’a plu. On va résumer brièvement les six conseils d’Oscar avant que je te fasse une annonce super importante pour toi.

Premièrement : persévérer. Oscar a failli abandonner l’apprentissage du français parce que c’est difficile. Au début, il a failli abandonner, il a persévéré. C’est ce qui fait qu’il a réussi.

Deuxièmement : n’aie pas peur de te tromper, n’aie pas peur de faire des erreurs.

Troisièmement : essaye ces deux petits exercices pour maintenir ton français. D’une part, tu peux essayer de lire à haute voix en te concentrant sur une prononciation correcte. Tu peux aussi essayer de te parler à l’oral à toi-même, sous la douche, par exemple.

Quatrièmement : ce qu’Oscar déconseille de faire, c’est de s’ennuyer, c’est de se forcer à écouter ou lire quelque chose. Pense au plaisir si tu veux améliorer ton français.

Cinquième conseil : trouve ta raison. Pourquoi est-ce que tu apprends le français ? Quel est ton objectif ? Quel est ton but ? Quand tu auras défini ça, ça te donnera beaucoup de motivation et d’énergie pour continuer à l’apprendre.

Et enfin, souviens-toi que tu en es capable. Si lui peut le faire, si d’autres ont pu le faire, tu peux le faire aussi.

Suis tous ces conseils et viens discuter avec nous dans l’académie Français Authentique. Je te mets un lien en bas. Les inscriptions sont fermées 95 % du temps dans l’académie et nous avons actuellement une session d’ouverture. Tu peux t’y inscrire. C’est ouvert jusque dimanche. Je te laisse découvrir la page qu’on t’a mis en bas qui décrit tout le contenu. Si tu as la moindre question, écris à [email protected] et tu pourras venir discuter chaque jour avec Oscar, avec moi-même, avec tous les autres membres de l’académie et tu pourras enfin passer de l’état de compréhension (dans lequel tu comprends le français) à l’état d’expression (dans lequel tu es capable de parler sans bloquer). Suis le lien en bas, rejoins-nous dans l’académie.

Je te dis à très bientôt de l’autre côté. Salut !