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6 erreurs à ne plus faire

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Transcription de la vidéo :

– Allô ! Tu m’écoutes ?

– Oui, oui, ça va.

– Je sais pas c’est qui, mais il y en a qui croivent que tu viens pas en cours parce que tu es trop paresseux.

– Ah bon ! Et il y en a beaucoup des personnes comme ça ?

– Je sais pas trop. Si j’aurais su que tu allais me demander, je me serais renseigné. Mais je sais qu’ils sont une dizaine, voire même plus.

– Ah OK. Au jour d’aujourd’hui, je m’en moque. Je suis malade, tu sais. On en parlera demain.

Salut, chers amis ! Merci de me rejoindre pour cette nouvelle vidéo.

Avant de passer au contenu, laisse-moi t’indiquer que tu as un quiz dans la description de cette vidéo qui t’attend. Attends la fin de la vidéo, apprends un certain de nombre de choses et va suivre ce quiz, premier lien dans la description, pour voir si tu as tout assimilé.

Je le dis souvent : « n’aie pas peur de faire des erreurs quand tu parles français ». Quand tu parles, tu dois être serein, tu dois être détendu. Trop te focaliser sur tes potentielles erreurs risque de nuire à ton niveau d’expression. Comme disent les Français : « l’erreur est humaine », donc pas de stress.

Bien sûr, ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas chercher à toujours t’améliorer et à éviter les erreurs au maximum. Le dialogue que tu viens d’entendre, il est plein d’erreurs et ça peut nuire à la qualité du message, ça peut nuire à la compréhension. Cela peut aussi rendre la compréhension très difficile.

Dans cette vidéo, je vais revenir sur les six erreurs majeures de ce dialogue. Tu vas voir que ce sont des erreurs relativement courantes. Elles sont faites par les non-natifs et certaines sont faites aussi par les natifs. Regarde bien la vidéo en entier pour éviter ces six erreurs.

La première erreur, c’est une confusion entre le verbe « entendre » et le verbe « écouter », puisqu’au début du dialogue, tu entends : « Allô ! Tu m’écoutes ? », alors qu’il aurait fallu dire : « Allô ! Tu m’entends ? »

Le verbe « écouter », il décrit un processus actif. Tu fais un effort pour que les sons arrivent à ton oreille. Il y a vraiment un effort actif.

Si j’écoute de la musique par exemple, eh bien je suis actif. J’ai délibérément choisi que le son de la musique arrive à mes oreilles. C’est pour ça qu’on dit que j’écoute de la musique. Je suis actif.

« Entendre », ça correspond à un processus plutôt passif. Le son arrive à mes oreilles, que je le veuille ou non.

Par exemple, je peux entendre le son de la musique de mon voisin alors que j’essaie de dormir. Ici, c’est passif. Je ne cherche pas à entendre le son de la musique, mais le son vient à moi alors que j’essaie de dormir. C’est un processus passif.

Et cette erreur, confondre « entendre » avec « écouter », je la rencontre très très souvent. Dans le cadre des discussions que je peux avoir avec les membres de l’Académie Français Authentique sur Zoom, il arrive souvent qu’ils me disent : « Johan ! Tu m’écoutes ? » alors qu’ils voulaient dire : « Johan ! Tu m’entends ? » Donc si tu es au téléphone ou si tu es sur Zoom et que tu veux t’assurer du fait que ton interlocuteur t’entend bien, tu lui demandes : « Est-ce que tu m’entends ? » et non pas : « Est-ce que tu m’écoutes ? »

La raison est simple, on veut uniquement savoir si le son de notre voix est capté par l’oreille de notre interlocuteur, pas s’il est en train de faire un effort pour réellement obtenir ces sons qui sortent de notre bouche.

Deuxième erreur de ce dialogue : « Je ne sais pas c’est qui ». « Je ne sais pas c’est qui », déjà c’est très inélégant à entendre et ce n’est pas correct. Et c’est une erreur assez courante. On la rencontre même chez certains francophones. La forme correcte, bien sûr, c’est : « je ne sais pas qui c’est ». Dans le même esprit, on ne dit pas : « C’est qui qui conduit ? » mais « Qui est-ce qui conduit ? »

Troisième erreur de ce dialogue : une mauvaise conjugaison du verbe « croire ». Tu as entendu dans le dialogue : « Il y en a qui croivent ». Et quand on conjugue le verbe « croire » à la troisième personne du pluriel, on ne dit pas « ils croivent » mais « ils croient ». Un moyen mnémotechnique que je te donne pour te souvenir de ça, c’est que le verbe « croiver » n’existe pas.

De la même façon, on ne dit pas « ils voiellent » au pluriel. Si on conjugue le verbe « voir », on dit « ils voient ». Et la raison est identique, le verbe « voyer » n’existe pas. Donc on ne dit pas « ils croivent » mais « ils croient » et on ne dit pas « ils voiellent » mais « ils voient ».

Quatrième erreur de ce dialogue, c’est de dire : « Il y a beaucoup des personnes ». Ici, il faut faire attention. Après des mots qui expriment une quantité comme « beaucoup », comme « peu » etc. on utilise « de » et non pas « des ». On dit « beaucoup de personnes », « peu de personnes » et pas « beaucoup des personnes » ou « peu des personnes ».

Par exemple, on dit « il y a beaucoup de voitures dans la rue » ou encore « il a peu d’amis » ou « elle a peu de livres ».

Je sais qu’il est difficile de savoir si en français on doit dire « de » ou « des ». Il y a toujours des difficultés, des règles différentes, mais ici, c’est très clair, après un mot qui indique une quantité (beaucoup, peu), on utilise « de » et non pas « des ».

Cinquième erreur de ce petit dialogue : le mauvais emploi du conditionnel. Dans le dialogue, je dis : « Si j’aurais su que tu allais demander, je me serais renseigné », « si j’aurais su ». Attention, parce qu’ici c’est vraiment une erreur courante, c’est un des pièges de la langue française. « J’aurais » ici, c’est le verbe « avoir » conjugué à la première personne du singulier au conditionnel, et le conditionnel, on l’utilise pour décrire une action qui est soumise à une condition.

Par exemple : Si j’avais plus de temps, je lirais plus de livres. Ici, le « je lirais », c’est du conditionnel. Ce n’est pas vrai, ce n’est pas une chose qui se passe vraiment. Ça se produirait si j’avais plus de temps.

Et ici, on est tenté d’utiliser le conditionnel, dans cette phrase, et de dire « si j’aurais su que tu allais demander », « si j’aurais su », parce que je ne le savais pas, donc on est tenté d’utiliser le conditionnel.

La seule raison pour laquelle on ne l’utilise pas, c’est que la phrase commence par « si ». Et si une phrase commence par « si », « si » implique déjà la condition, eh bien il est inutile de conjuguer le verbe qui suit au conditionnel. On va le conjuguer normalement à l’indicatif. On ne dit donc pas « si j’aurais su » mais « si j’avais su ». Le « si » exprime déjà la condition.

Sixième erreur de ce dialogue, il y a même deux erreurs ici, c’est l’emploi, l’utilisation de pléonasmes. Un pléonasme, c’est quand on donne deux fois la même information. On va donner une information en double et la deuxième fois eh bien c’est inutile, on l’a déjà donnée une fois.

Un exemple de pléonasme, c’est « monter en haut ». Si on monte, c’est forcément vers le haut, donc on ne dit pas « monter en haut ». Le « en haut » n’est pas utile. Un autre exemple, c’est « hurler fort ». Si on hurle, eh bien par définition, on crie déjà, donc on parle fort. Tu as aussi « un petit nain ». Un nain est petit. Inutile d’ajouter l’adjectif « petit » devant. Tout ça, ce sont des pléonasmes.

On te met le lien ici, là, dans le « i » comme info si tu veux aller voir ma vidéo complète sur les pléonasmes en français.

Et ici, le premier pléonasme dans notre petit dialogue, c’est « voire même ». « Voire » avec un « e » à la fin, attention, voire ça veut dire « et même ».

Par exemple, je peux dire : « Il parle trois langues, voire plus ». Ça veut dire : « Il parle trois langues et même plus ».

Donc si « voire » ça veut dire « et même », « voire même » ça voudrait dire « et même même ». Donc le deuxième « même » n’est pas utile. C’est un pléonasme. On ne dit pas « voire même » mais « voire ». Pareil pour la petite expression utilisée « au jour d’aujourd’hui », on va dire « aujourd’hui », on n’a pas besoin d’ajouter « au jour ». C’est aussi un pléonasme, parce qu’aujourd’hui c’est un jour, donc on peut dire « aujourd’hui » sans ajouter « au jour d’aujourd’hui ».

Les pléonasmes, ils sont très très répandus à l’oral. Tu les entends très souvent même dans la bouche des francophones. D’ailleurs, une petite anecdote : Dans ma vidéo sur les pléonasmes, à un moment, j’ai dit « parler à l’oral ». Donc sans le vouloir, c’était involontaire, j’ai utilisé un autre pléonasme, puisqu’on parle toujours à l’oral. Donc c’était un pléonasme que j’ai moi-même employé dans une vidéo dans laquelle je disais d’arrêter les pléonasmes. Des membres me l’ont dit dans les commentaires et ils avaient raison.

Donc voilà, j’espère que tu as bien assimilé ces six erreurs et que tu ne les commettras plus quand tu t’exprimeras en français. On va maintenant reprendre ce dialogue qu’on a vu dans l’introduction, cette fois, sans erreurs.

Mais avant ça, je te rappelle que tu peux aller faire un petit quiz, tu as un lien dans la description. Tu peux tester ta compréhension de cette vidéo. Tu peux nous dire en commentaire s’il y a d’autres sujets un petit peu techniques que tu aimerais que l’on aborde dans nos vidéos. Tu peux partager cette vidéo avec tes amis qui apprennent le français et qui aimeraient peut-être faire moins d’erreurs à l’oral. Tu peux montrer que tu l’as appréciée via un petit pouce en l’air. Tu peux bien sûr t’abonner à la chaîne YouTube de Français Authentique en activant les notifications.

Donc reprenons maintenant le dialogue initial sans les erreurs qui avaient été commises :

– Allô ! Tu m’entends ?

– Oui, oui, ça va.

– Je ne sais pas qui c’est, mais il y en a qui croient que tu ne viens pas en cours parce que tu es paresseux.

– Ah bon ! Et il y a beaucoup de personnes comme ça ?

– Je ne sais pas trop. Si j’avais su que tu allais demander, je me serais renseigné. Ils sont une dizaine, voire plus.

– Aujourd’hui, je m’en moque. Je suis trop fatigué. Je suis malade, tu sais. On en parlera demain.

Merci d’avoir suivi cette vidéo. À très bientôt pour du nouveau contenu en français authentique. Salut !