Histoire

10-Dispute_au_travail_hist_voix-masc.mp3: Audio automatically transcribed by Sonix

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Dispute au travail

“Bon assieds-toi et raconte-moi tout. Qu’est-ce qui s’est passé ? T’avais l’air sur les nerfs au téléphone ?” Caroline tire une chaise vers son bureau pour laisser sa jeune sœur s’y installer. Emma l’a appelée une demi-heure plus tôt suite à une dispute avec un de ses collègues et elle avait l’air d’avoir besoin de vider son sac. Caroline lui a donc proposé de passer à son bureau pendant sa pause déjeuner. Elles pourraient manger un bout ensemble et avoir une bonne conversation à cœur ouvert pour qu’Emma se sente mieux en repartant.

Les deux sœurs ne travaillent pas du tout dans le même domaine professionnel, ne sont pas de la même génération et ont souvent une éthique de travail qui diverge. Les parents de Caroline se sont séparés lorsqu’elle était adolescente et sa mère s’était remariée avec le père d’Emma qui n’était alors qu’une petite fille de trois ans. Leur différence d’âge les avait paradoxalement toujours rapprochées. Et c’est toujours l’une vers l’autre qu’elles allaient en cas de doute. En se concertant elles arrivent toujours à trouver des solutions face à leurs problèmes. Il leur faut parfois hausser la voix, mais elles en retirent toujours une conclusion positive. Presque thérapeutique.

Aujourd’hui, Emma est arrivée remontée au bureau de sa sœur, prête à tout lui expliquer.

“- Ça a commencé lundi dernier. Je devais faire passer un entretien d’embauche à un gars. Ça fait un an que je suis responsable des admissions de la boîte, on est deux à nous en occuper. Moi et une autre collègue qui les prend en charge quand vraiment je n’ai pas le temps ou que je suis débordée. Mais, d’habitude, c’est toujours moi. Donc des entretiens j’en ai fait passer un paquet, j’ai compris comment ça marchait, et il n’y a jamais eu de problème avec les gens que j’ai recrutés jusqu’ici.

Bref. On avait une place vacante depuis quelques mois et aucun candidat qu’on avait ne correspondait au descriptif du poste. Donc on a mis du temps à convoquer des gens. Au final, on a dû trouver deux ou trois personnes qui correspondaient vite fait, mais c’était presque par défaut.

Et puis, sortie de nulle part, on a reçu la candidature d’un gars qui était parfait. Il correspondait exactement à ce qu’on recherchait. Il était qualifié, avec une expérience à l’étranger, pas grand-chose en France, mais il était dispo tout de suite. Donc je l’ai convoqué et il s’est présenté à l’entreprise quelques jours plus tard. Mais, entre-temps, y’a mon collègue Xavier qui n’arrêtait pas de me mettre la pression. Il me disait que le gars que j’avais choisi n’était pas qualifié, que je faisais perdre du temps à tout le monde en le recevant, qu’on était dans la galère à cause du poste vacant…

- Oui mais ça c’est pas ta faute, si ? T’y étais pour rien si vous n’aviez pas de bons candidats ? Ce gars, Xavier, c’était pas lui qui voulait passer responsable des admissions aussi ?

- Si, c’est lui… Et depuis que c’est moi qui ai eu le poste, il n’a pas arrêté d’être infecte avec moi. Je sais pas s’il se venge ou quoi, mais c’est une vraie plaie… Bref ! C’est pas terminé. Donc le gars est venu pour l’entretien, et ça s’est super bien passé. Il a été agréable et pro. Il cochait toutes les cases, vraiment, donc j’étais super emballée. Le seul problème, c’est qu’il habitait un peu loin, et comme on a déjà eu des problèmes de ponctualité avec d’autres employés, ça m’a un peu refroidi.

- Mais je croyais que vous aviez pas mal de gens qui bossaient en télétravail ? Même toi tu le faisais parfois quand t’allais bosser au chalet de Papa, non ?

- Oui, t’as raison ! Et j’y ai pensé pendant l’entretien. Donc je lui ai dit que c’était une possibilité et que si on le choisissait et s’il passait sa période d’essai on pourrait éventuellement lui proposer. Je me suis pas trop mouillée, mais je voulais juste l’informer des aménagements qu’on pouvait mettre en place avec la boîte.

- Bon mais c’était quoi son problème à Xavier alors ? Jusqu’ici j’ai l’impression que t’avais trouvé la perle rare, c’est pas ça qu’il voulait ?

- J’y viens. Dès que le candidat est parti, j’ai fait un mail à l’équipe et à la direction pour leur dire que je pensais le recruter. J’ai inclus mes notes de l’entretien et son CV. Honnêtement, j’ai partagé le mail avec le reste de l’équipe juste par courtoisie parce que j’aurais pu juste l’envoyer à la direction et c’était terminé. Mais bon, d’habitude on fonctionne super bien en équipe, donc ça me paraissait logique de les inclure à la discussion. Si j’avais su…

- Houla. Qu’est-ce qui s’est passé ?

- Une demi-heure après ou quelque chose comme ça, Xavier avait répondu au mail groupé. Il avait écrit un pavé, je te raconte même pas, en expliquant qu’il était hors de question que ce candidat rejoigne l’équipe. Qu’il était trop jeune et pas assez expérimenté, que c’était un poste avec trop de responsabilités pour lui et je sais pas quoi… Bref, il était juste furieux et il a terminé le mail en disant que j’avais fait du mauvais boulot.

- Oh. Ok, c’était assez agressif comme façon de réagir. Mais, est-ce que c’était vrai ? Est-ce que le candidat manquait vraiment d’expérience pour ce poste en particulier ? Est-ce que ça aurait pu être un problème ?

- Ben oui, il manquait d’expérience. Jusqu’ici il bossait dans une petite boîte qui a dû fermer, mais il n’y était pour rien. Et, entre-temps il a suivi pas mal de formations pendant sa recherche d’emploi pour continuer à être au niveau. Il a su montrer qu’il était réactif et franchement j'étais assez impressionnée par les entreprises dans lesquelles il a fait ses stages à l’étranger. Je sais bien que c’était pas des emplois à proprement parler, mais ça reste du boulot.

- Bien sûr, mais on peut comprendre que tes collègues soient un peu frileux à l’idée d’accueillir dans leur équipe quelqu’un de si peu expérimenté. J’imagine qu’ils avaient espéré autre chose.

- Mais les autres ils ont rien dit ! C’est juste Xavier qui a décidé de m’embêter et de bloquer ma décision. Il est passé derrière mon dos, et c’était vraiment sournois comme façon de faire. Franchement si on ne m’avait pas donné ma chance il y a six ans, je n’aurais pas obtenu ce poste aujourd’hui. Moi non plus j’avais pas d’expérience, mais on m’a laissé une chance et je m’en suis très bien sortie ! J’avais envie de lui donner l’occasion de montrer ce qu’il savait faire. Honnêtement tu penses pas que c’était un peu personnel et puéril comme attaque ?

- Oui et non. Y’avait sûrement une rancœur et une rivalité personnelles. Mais, d’un autre côté, mets-toi à la place d’un collègue qui n’a peut-être pas envie de perdre du temps à former un jeune nouveau qui ne fera peut-être pas l’affaire. Tu vois ce que je veux dire ? Il était peut-être vraiment inquiet.

- Il avait pas l’air. Surtout qu’après avoir reçu le mail, je suis allée le voir directement pour en parler avec lui et comprendre de quoi il parlait. J’ai peut-être pas été très sympa, j’avoue, parce que le ton est monté assez vite. Tellement vite que ma directrice est venue nous voir tout de suite.

Elle nous a pris dans son bureau et on s’est un peu fait remonter les bretelles. Je me sentais comme une gamine qui avait fait une bêtise. Elle a dit qu’on n’était pas pros, qu’on n’avait pas à utiliser les mails ou les bureaux pour nous disputer devant tout le monde. Et, au fond, je sais qu’elle n’avait pas tort, bien sûr. Mais, j’étais tellement fâchée contre Xavier que j’avais du mal à penser clairement.

- Bon, mais est-ce qu’elle a tranché finalement ?

- Oui, on en a discuté tous les trois et on s’est accordés pour dire que mon candidat correspondait à ce qu’on cherchait, qu’il nous fallait quelqu’un tout de suite, et que s’il ne nous convenait pas on pouvait garder les CV des autres candidats sous le coude, au cas où.

- Ok, donc vous avez trouvé un terrain d’entente ? Elle a su vous mettre d’accord et tout le monde y gagne non ? Mais, ça c’était lundi, il s’est passé quoi depuis pour que tu sois toujours aussi à fleur de peau aujourd’hui ? Tu ne tiens pas en place.

- Ce matin, quand je suis arrivée au bureau, j’ai vu que l’autre collègue chargée des admissions était avec une candidate en salle de réunion. Et, je me souvenais pas avoir vu passer quelque part qu’on faisait passer des entretiens aujourd’hui. Donc j’ai trouvé ça un peu bizarre, mais j’avais des choses à faire et ça m’est un peu sorti de la tête. Après une heure ou deux, ou quelque chose comme ça, elle m’a envoyé un mail pour me dire que la candidate qu’elle avait reçue correspondrait bien au poste vacant dont je m’occupais. Et, j’étais un peu perdue. Je ne comprenais pas trop de quoi elle parlait, donc je suis allée la voir pour lui expliquer qu’on avait déjà pourvu le poste et que les entretiens étaient donc terminés.

Et là ! Elle était tout aussi perdue que moi, et elle m’a montré un mail de Xavier qui lui demandait de recevoir de nouveaux candidats parce qu’on s’était mis d’accord et que mon candidat n’allait pas le faire.

- Oh. Sérieusement ? Mais, il pensait qu’il allait se passer quoi ? Que personne n’allait remarquer que quelque chose clochait ? Tu devais être folle… Il est gonflé.

- Oui, hein ? Ça m’a mise hors de moi. Mais, cette fois-ci, j’avais pas envie de perdre mon sang-froid et de créer un nouveau scandale. En plus, Xavier n’était pas même là aujourd’hui, c’est pratique. Alors j’ai expliqué la situation à ma collègue. Je lui ai demandé de s’excuser auprès de la candidate qu’elle avait reçue et je suis retournée à mon bureau. En prenant sur moi, j’ai envoyé un mail à la direction pour expliquer la situation, en essayant d’être le plus calme possible. Mais franchement je ne pouvais pas laisser passer ça. Ensuite j’ai envoyé un mail un peu moins sympa à Xavier pour lui faire savoir que j’avais deux mots à lui dire lundi matin. Il ne manque pas d’air, vraiment. Et, je t’ai appelée directement.

- Eh ben… Même s’il avait peut-être ses raisons de ne pas être en faveur de ce candidat, c'est clair qu’il est allé trop loin. T’as bien fait de contacter la direction immédiatement, t’as pas eu de réponse encore ?

- Non, je vais voir en retournant au bureau tout à l’heure. Je vais pas tarder d’ailleurs.

- Ça t’a fait du bien de sortir tout ça ? Tu vois pour une fois j’étais plutôt d’accord avec toi !

- Oui ça change, hein ? Mais, merci de m’avoir écoutée, j’avais besoin d'une oreille attentive et d’un avis extérieur. Je suis contente de voir que je ne suis pas folle et qu’il a dépassé les bornes. Je file, du coup, je te raconterai comment ça s’est passé ! Merci pour tout comme d’habitude.”

Emma embrasse sa sœur et quitte son bureau. Elle a l’esprit plus léger et se sent finalement d’attaque pour retourner au travail. Caroline, elle, félicite intérieurement sa petite sœur de s’être imposée et d’avoir réussi à gérer d’une main de maître une situation délicate. Emma a toujours eu du caractère, et elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Caroline ne peut pas s’empêcher de penser au pauvre Xavier qui devra faire face à la colère de sa petite sœur en retournant au bureau. Elle n’aimerait pas être à sa place…

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Dispute au travail

“Bon assieds-toi et raconte-moi tout. Qu’est-ce qui s’est passé ? T’avais l’air sur les nerfs au téléphone ?” Caroline tire une chaise vers son bureau pour laisser sa jeune sœur s’y installer. Emma l’a appelée une demi-heure plus tôt suite à une dispute avec un de ses collègues et elle avait l’air d’avoir besoin de vider son sac. Caroline lui a donc proposé de passer à son bureau pendant sa pause déjeuner. Elles pourraient manger un bout ensemble et avoir une bonne conversation à cœur ouvert pour qu’Emma se sente mieux en repartant.

Les deux sœurs ne travaillent pas du tout dans le même domaine professionnel, ne sont pas de la même génération et ont souvent une éthique de travail qui diverge. Les parents de Caroline se sont séparés lorsqu’elle était adolescente et sa mère s’était remariée avec le père d’Emma qui n’était alors qu’une petite fille de trois ans. Leur différence d’âge les avait paradoxalement toujours rapprochées. Et c’est toujours l’une vers l’autre qu’elles allaient en cas de doute. En se concertant elles arrivent toujours à trouver des solutions face à leurs problèmes. Il leur faut parfois hausser la voix, mais elles en retirent toujours une conclusion positive. Presque thérapeutique.

Aujourd’hui, Emma est arrivée remontée au bureau de sa sœur, prête à tout lui expliquer.

“- Ça a commencé lundi dernier. Je devais faire passer un entretien d’embauche à un gars. Ça fait un an que je suis responsable des admissions de la boîte, on est deux à nous en occuper. Moi et une autre collègue qui les prend en charge quand vraiment je n’ai pas le temps ou que je suis débordée. Mais, d’habitude, c’est toujours moi. Donc des entretiens j’en ai fait passer un paquet, j’ai compris comment ça marchait, et il n’y a jamais eu de problème avec les gens que j’ai recrutés jusqu’ici.

Bref. On avait une place vacante depuis quelques mois et aucun candidat qu’on avait ne correspondait au descriptif du poste. Donc on a mis du temps à convoquer des gens. Au final, on a dû trouver deux ou trois personnes qui correspondaient vite fait, mais c’était presque par défaut.

Et puis, sortie de nulle part, on a reçu la candidature d’un gars qui était parfait. Il correspondait exactement à ce qu’on recherchait. Il était qualifié, avec une expérience à l’étranger, pas grand-chose en France, mais il était dispo tout de suite. Donc je l’ai convoqué et il s’est présenté à l’entreprise quelques jours plus tard. Mais, entre-temps, y’a mon collègue Xavier qui n’arrêtait pas de me mettre la pression. Il me disait que le gars que j’avais choisi n’était pas qualifié, que je faisais perdre du temps à tout le monde en le recevant, qu’on était dans la galère à cause du poste vacant…

- Oui mais ça c’est pas ta faute, si ? T’y étais pour rien si vous n’aviez pas de bons candidats ? Ce gars, Xavier, c’était pas lui qui voulait passer responsable des admissions aussi ?

- Si, c’est lui… Et depuis que c’est moi qui ai eu le poste, il n’a pas arrêté d’être infecte avec moi. Je sais pas s’il se venge ou quoi, mais c’est une vraie plaie… Bref ! C’est pas terminé. Donc le gars est venu pour l’entretien, et ça s’est super bien passé. Il a été agréable et pro. Il cochait toutes les cases, vraiment, donc j’étais super emballée. Le seul problème, c’est qu’il habitait un peu loin, et comme on a déjà eu des problèmes de ponctualité avec d’autres employés, ça m’a un peu refroidi.

- Mais je croyais que vous aviez pas mal de gens qui bossaient en télétravail ? Même toi tu le faisais parfois quand t’allais bosser au chalet de Papa, non ?

- Oui, t’as raison ! Et j’y ai pensé pendant l’entretien. Donc je lui ai dit que c’était une possibilité et que si on le choisissait et s’il passait sa période d’essai on pourrait éventuellement lui proposer. Je me suis pas trop mouillée, mais je voulais juste l’informer des aménagements qu’on pouvait mettre en place avec la boîte.

- Bon mais c’était quoi son problème à Xavier alors ? Jusqu’ici j’ai l’impression que t’avais trouvé la perle rare, c’est pas ça qu’il voulait ?

- J’y viens. Dès que le candidat est parti, j’ai fait un mail à l’équipe et à la direction pour leur dire que je pensais le recruter. J’ai inclus mes notes de l’entretien et son CV. Honnêtement, j’ai partagé le mail avec le reste de l’équipe juste par courtoisie parce que j’aurais pu juste l’envoyer à la direction et c’était terminé. Mais bon, d’habitude on fonctionne super bien en équipe, donc ça me paraissait logique de les inclure à la discussion. Si j’avais su…

- Houla. Qu’est-ce qui s’est passé ?

- Une demi-heure après ou quelque chose comme ça, Xavier avait répondu au mail groupé. Il avait écrit un pavé, je te raconte même pas, en expliquant qu’il était hors de question que ce candidat rejoigne l’équipe. Qu’il était trop jeune et pas assez expérimenté, que c’était un poste avec trop de responsabilités pour lui et je sais pas quoi… Bref, il était juste furieux et il a terminé le mail en disant que j’avais fait du mauvais boulot.

- Oh. Ok, c’était assez agressif comme façon de réagir. Mais, est-ce que c’était vrai ? Est-ce que le candidat manquait vraiment d’expérience pour ce poste en particulier ? Est-ce que ça aurait pu être un problème ?

- Ben oui, il manquait d’expérience. Jusqu’ici il bossait dans une petite boîte qui a dû fermer, mais il n’y était pour rien. Et, entre-temps il a suivi pas mal de formations pendant sa recherche d’emploi pour continuer à être au niveau. Il a su montrer qu’il était réactif et franchement j'étais assez impressionnée par les entreprises dans lesquelles il a fait ses stages à l’étranger. Je sais bien que c’était pas des emplois à proprement parler, mais ça reste du boulot.

- Bien sûr, mais on peut comprendre que tes collègues soient un peu frileux à l’idée d’accueillir dans leur équipe quelqu’un de si peu expérimenté. J’imagine qu’ils avaient espéré autre chose.

- Mais les autres ils ont rien dit ! C’est juste Xavier qui a décidé de m’embêter et de bloquer ma décision. Il est passé derrière mon dos, et c’était vraiment sournois comme façon de faire. Franchement si on ne m’avait pas donné ma chance il y a six ans, je n’aurais pas obtenu ce poste aujourd’hui. Moi non plus j’avais pas d’expérience, mais on m’a laissé une chance et je m’en suis très bien sortie ! J’avais envie de lui donner l’occasion de montrer ce qu’il savait faire. Honnêtement tu penses pas que c’était un peu personnel et puéril comme attaque ?

- Oui et non. Y’avait sûrement une rancœur et une rivalité personnelles. Mais, d’un autre côté, mets-toi à la place d’un collègue qui n’a peut-être pas envie de perdre du temps à former un jeune nouveau qui ne fera peut-être pas l’affaire. Tu vois ce que je veux dire ? Il était peut-être vraiment inquiet.

- Il avait pas l’air. Surtout qu’après avoir reçu le mail, je suis allée le voir directement pour en parler avec lui et comprendre de quoi il parlait. J’ai peut-être pas été très sympa, j’avoue, parce que le ton est monté assez vite. Tellement vite que ma directrice est venue nous voir tout de suite.

Elle nous a pris dans son bureau et on s’est un peu fait remonter les bretelles. Je me sentais comme une gamine qui avait fait une bêtise. Elle a dit qu’on n’était pas pros, qu’on n’avait pas à utiliser les mails ou les bureaux pour nous disputer devant tout le monde. Et, au fond, je sais qu’elle n’avait pas tort, bien sûr. Mais, j’étais tellement fâchée contre Xavier que j’avais du mal à penser clairement.

- Bon, mais est-ce qu’elle a tranché finalement ?

- Oui, on en a discuté tous les trois et on s’est accordés pour dire que mon candidat correspondait à ce qu’on cherchait, qu’il nous fallait quelqu’un tout de suite, et que s’il ne nous convenait pas on pouvait garder les CV des autres candidats sous le coude, au cas où.

- Ok, donc vous avez trouvé un terrain d’entente ? Elle a su vous mettre d’accord et tout le monde y gagne non ? Mais, ça c’était lundi, il s’est passé quoi depuis pour que tu sois toujours aussi à fleur de peau aujourd’hui ? Tu ne tiens pas en place.

- Ce matin, quand je suis arrivée au bureau, j’ai vu que l’autre collègue chargée des admissions était avec une candidate en salle de réunion. Et, je me souvenais pas avoir vu passer quelque part qu’on faisait passer des entretiens aujourd’hui. Donc j’ai trouvé ça un peu bizarre, mais j’avais des choses à faire et ça m’est un peu sorti de la tête. Après une heure ou deux, ou quelque chose comme ça, elle m’a envoyé un mail pour me dire que la candidate qu’elle avait reçue correspondrait bien au poste vacant dont je m’occupais. Et, j’étais un peu perdue. Je ne comprenais pas trop de quoi elle parlait, donc je suis allée la voir pour lui expliquer qu’on avait déjà pourvu le poste et que les entretiens étaient donc terminés.

Et là ! Elle était tout aussi perdue que moi, et elle m’a montré un mail de Xavier qui lui demandait de recevoir de nouveaux candidats parce qu’on s’était mis d’accord et que mon candidat n’allait pas le faire.

- Oh. Sérieusement ? Mais, il pensait qu’il allait se passer quoi ? Que personne n’allait remarquer que quelque chose clochait ? Tu devais être folle… Il est gonflé.

- Oui, hein ? Ça m’a mise hors de moi. Mais, cette fois-ci, j’avais pas envie de perdre mon sang-froid et de créer un nouveau scandale. En plus, Xavier n’était pas même là aujourd’hui, c’est pratique. Alors j’ai expliqué la situation à ma collègue. Je lui ai demandé de s’excuser auprès de la candidate qu’elle avait reçue et je suis retournée à mon bureau. En prenant sur moi, j’ai envoyé un mail à la direction pour expliquer la situation, en essayant d’être le plus calme possible. Mais franchement je ne pouvais pas laisser passer ça. Ensuite j’ai envoyé un mail un peu moins sympa à Xavier pour lui faire savoir que j’avais deux mots à lui dire lundi matin. Il ne manque pas d’air, vraiment. Et, je t’ai appelée directement.

- Eh ben… Même s’il avait peut-être ses raisons de ne pas être en faveur de ce candidat, c'est clair qu’il est allé trop loin. T’as bien fait de contacter la direction immédiatement, t’as pas eu de réponse encore ?

- Non, je vais voir en retournant au bureau tout à l’heure. Je vais pas tarder d’ailleurs.

- Ça t’a fait du bien de sortir tout ça ? Tu vois pour une fois j’étais plutôt d’accord avec toi !

- Oui ça change, hein ? Mais, merci de m’avoir écoutée, j’avais besoin d'une oreille attentive et d’un avis extérieur. Je suis contente de voir que je ne suis pas folle et qu’il a dépassé les bornes. Je file, du coup, je te raconterai comment ça s’est passé ! Merci pour tout comme d’habitude.”

Emma embrasse sa sœur et quitte son bureau. Elle a l’esprit plus léger et se sent finalement d’attaque pour retourner au travail. Caroline, elle, félicite intérieurement sa petite sœur de s’être imposée et d’avoir réussi à gérer d’une main de maître une situation délicate. Emma a toujours eu du caractère, et elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Caroline ne peut pas s’empêcher de penser au pauvre Xavier qui devra faire face à la colère de sa petite sœur en retournant au bureau. Elle n’aimerait pas être à sa place…

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